
"Comment faire pour que notre métropole devienne un modèle industriel unique en France et que Lyon devienne capitale de la French Fab ?", interroge jeudi 21 décembre le président de la métropole de Lyon, David Kimelfeld, lors d'une conférence de presse depuis l'hippodrome de Parilly. La réponse se situe non loin de ce lieu, sur le site de Bosch Diesel à Vénissieux, où va être construit un campus industrie du futur.
Sur les 60 000 m² disponibles, des startups et entreprises industrielles innovantes à différents stades de leur croissance (accélération, preuve de concept) viendront s'installer. L'objectif est de les accompagner dans leur changement d'échelle. "L'idée est de dupliquer le modèle de boostHEAT, pour le décliner à une échelle de politique de soutien", explique David Kimelfeld. La startup industrielle, qui a développé une chaudière thermique à énergie renouvelable, a installé ses quartiers au sein de l'unité diesel de Bosch France, à Venissieux, en 2016.
Avec ce processus de réindustrialisation du site, la Métropole compte accueillir à terme entre 10 et 12 entreprises, qui devraient, selon les estimations de l'institution, générer la création de 1 000 emplois. Un lieu ressources, nommée la Ruche pour accompagner la transformation industrielle des entreprises, ainsi qu'un showroom viendront compléter l'offre du campus. Ce projet "n'est pas prévu pour 2030" mais sera officiellement lancé "dès le début de l'année prochaine", annonce David Kimelfeld.
Incertitudes
Si l'échéance est courte, dans les faits, les détails du projet restent encore flous. A commencer par le terrain sur lequel viendront s'installer les entreprises. Il appartient aujourd'hui à Bosch. "Nous allons vendre le terrain. La seule chose qui nous guide est qu'il soit utilisé pour de l'industrie", explique Eric Payan, directeur digitalisation et marketing chez Bosch Rexroth. Aussi, un appel d'offres pour la candidature de l'aménageur devrait être lancé dès le début de l'année. Reste à savoir si cette vente pourra se faire de façon morcelée ou en un seul bloc.
Le plan du futur campus industrie du futur.
Quant aux entreprises qui pourraient venir s'installer, pour l'instant, "rien n'est signé" selon Eric Payan. A Bosch France, on précise que le processus est actuellement en cours et que les modalités sont encore en discussion. Des bâtiments ont déjà été libérés, d'autres pourraient être construits, notamment sur un stade de football inutilisé.
Socle
Si le site de Vénissieux apparaît comme le "cœur du réacteur de cette stratégie", cette offre sera complétée par d'autres lieux comme le Bel Air Camp à Villeurbanne, la Vallée de la Chimie en cours de transformation via les différents Appel des 30, mais aussi d'autres sites industriels, dont certains comme Aldes accueillent déjà de nouvelles activités. Du côté de la métropole, on indique que le PLU-H ne devrait pas être modifié : ces installations industrielles se feront uniquement sur des sites qui avaient déjà cette vocation.
Si la collectivité positionne sur l'industrie du futur, c'est qu'elle estime avoir "un socle industriel puissant, le premier des métropoles françaises comme Toulouse. Sauf qu'ici, le tissu industriel est davantage diversifié avec les cleantech, les sciences de la vie ou la question des systèmes de transport."
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