Porcher Industries prend pied en Allemagne avec Interglas

Porcher Industries s'implante en Allemagne et reprend l'activité de Interglas et les 160 salariés. Une belle opération pour l'industriel isérois qui s'offre un de ses concurrents et renforce ainsi ses capacités de tissage de verre.

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A grands pas. Depuis son acquisition, en juin 2016, par Warwick Capital Partners, gestionnaire de fonds, Porcher Industries, fabricant de textiles techniques*, sis à Ecloses-Badinières, en Isère, s'empare des bonnes opportunités qui se présentent pour agrandir son périmètre. Ainsi, l'industriel vient de finaliser l'achat des activités de l'allemand Interglas, situé à Erbach près d'Ulm, et appartenant à Preiss DaimlerGroup.

"Ils nous ont contactés début 2017 et, rapidement, nous sommes entrés en négociations exclusives. Nous reprenons la marque, le fonds de commerce, l'usine et les 160 salariés. Cette société jouit d'une excellente réputation", avise André Genton, PDG du groupe français.

Crédibilité

Interglas est un concurrent historique de Porcher Industries. "Cette intégration consolide nos positions dans le tissage de tissus à base de fibre de verre, et nous renforce dans tous les secteurs : industriel, aéronautique", énonce André Genton. "Nous nous devions d'être présents sur ce grand marché que représente l'Allemagne".

Pour loger le fonds de commerce d'Interglas, a été constituée une filiale locale. Le montant de la transaction n'est pas dévoilé. Elle est directement financée par Porcher Industries qui a obtenu des concours bancaires.

Eléments pour pots d'échappement

Début septembre Porcher Industries avait annoncé l'achat par sa filiale américaine BGF Industries Inc d'un ensemble industriel à Altavista en Virginie, propriété jusqu'alors de Timkem Company. Cette nouvelle usine de 13 500 mètres carrés, jouxtant son unité existante, devrait être opérationnelle au premier trimestre 2018.  Là seront fabriqués des éléments de pots d'échappement à partir du recyclage du verre.

"Au départ c'était juste une réutilisation de déchets de verre. Cela va se transformer en un vrai business devant générer plusieurs dizaines de millions de revenus. Nous allons le dupliquer ailleurs", se félicite André Genton.

Ce dernier évoque un investissement de plusieurs millions à Altavista avec à la clef plus d'une quarantaine d'emplois supplémentaires.

Les airbags, une activité en plein boom

En Chine, où il s'est installé dès 1997, Porcher Industries poursuit ses investissements. Il y a signé un contrat long terme de 150 millions d'euros avec un équipementier étranger de rang 1 refusant que son nom soit divulgué. Les airbags constituent la production essentielle de Porcher Industries dans l'Empire du Milieu. En France, l'usine de la Tour du Pin principalement dédiée aux airbags tourne à plein régime, aussi.

"Cette activité est en forte croissance", se réjouit André Genton. "D'une part nous gagnons des parts de marché et d'autre part les airbags frontaux et latéraux sont de plus en plus nombreux à l'intérieur des voitures. Volvo a même innové en lançant un airbag extérieur".

Investissements et recrutements

André Genton confirme un budget global d'investissement supérieur à 60 millions au cours des prochaines années. D'ores et déjà 30 nouveaux métiers ont été achetés en France et plusieurs dizaines ont été commandés. "Nos usines sont saturées. Nous manquons de place", énonce le PDG.

"Devons nous aller vers des produits plus finis ? La question se pose", ajoute t'-il.

Côté humain, les effectifs dépassent les 2 000 personnes dans le monde. Dans l'Hexagone ils s'élèvent aujourd'hui à "864 salariés contre 706 au moment de la reprise alors que nous nos ventes en France sont insignifiantes". Un plan de recrutement de 100 CDI a été lancé à la rentrée, principalement pour des postes d'opérateurs de production.

Intérimaires et absentéisme

A ce propos, Hassen Nassi, délégué CGT, juge trop important le recours aux intérimaires. Le syndicaliste en compte, par exemple, "70 à Badinières sur un total de 300". Quant au taux d'absentéisme qui consterne André Genton, Hassen Nassi y voit "sans doute un problème d'organisation du travail. Il faut se mettre tous autour d'une table". Reste que celui-ci reconnait "que la stratégie annoncée par le nouvel exécutif est appliquée. On refait même du fil enduit pour d'anciens clients qui sont revenus, ce que nous n'imaginions pas". L'objectif demeure d'atteindre 400 à 500 millions de chiffre d'affaires d'ici à cinq ans. Il s'est établi à 301 millions d'euros entre juin 2016 et juin 2017.

Toujours des actions en justice

Toutefois, les recours que continue d'introduire Philippe Porcher, un des anciens actionnaires familiaux, pour tenter d'annuler la vente de l'entreprise à Warwick Capital freinent inévitablement les projets en générant des risques. Jusqu'à présent ses nombreuses actions en justice n'ont pas abouti.

* Les débouchés de Porcher Industries sont l'automobile pour 1/3, l'aéronautique pour 1/3 le solde se répartissant entre l'industrie, le sport, le bâtiment et autres secteurs.

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