STMicroelectronics : le retour de la confiance pour 2017 ?

Le groupe franco-italien des semiconducteurs STMicroelectronics a annoncé ce jeudi des résultats annuels en croissance de 1,1% pour 2016, avec un chiffre d’affaires qui atteint les 6,97 milliards d’euros, et une croissance de son résultat net de 58 %. Ces résultats seront-ils suffisants pour relancer la machine, enrayée par la cession de la division numérique et par un plan de départs volontaires qui court sur trois ans ? Le plan de restructuration ainsi qu'une baisse des subventions R&D ont fortement pesé sur l'amélioration de la marge brute.

Carlo Bozotti, PDG de STMicroelectronics, veut y croire. "Compte tenu des prévisions de marché, de la tendance positive des prises de commande et de la forte performance enregistrée par les ventes finales de nos distributeurs, nous voyons la dynamique du second semestre 2016 se poursuivre début 2017", déclare-il dans un communiqué.

Il faut dire qu'au 4e trimestre, le groupe STMicroelectronics a enregistré une croissance de 3,5 % par rapport aux mois précédents (1,80 milliard de dollars), portant le résultat annuel du groupe à 6,97 milliards de dollars, en hausse de 1,1%.

Une demande soutenue pour l'Iot et l'automobile

Un bon score lorsqu'on le compare à 2015, où le groupe avait enregistré une baisse de son chiffre d'affaires de près de 500 millions d'euros, à 6,89 milliards de dollars (contre 7,4 milliards en 2014).

Dans un communiqué, le groupe explique ses bonnes performances en 2016 par une demande soutenue pour les puces dédiées au marché de l'automobile, les microcontrôleurs et les capteurs d'images, ainsi que par des économies générées via la restructuration de ses activités, et ce, malgré "un faible démarrage en début d'année, reflétant à la fois les conditions de marché et des situations de transition sur certains produits".

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Si l'on exclut les activités dont l'arrêt a été planifié (soit les produits issus de la division numérique du groupe comme les set-top box), le chiffre d'affaires a même progressé de 2,4%.

Amélioration de la marge brute, mais...

Avec un résultat net en hausse de 58 %, à 165 millions de dollars (contre 104 milliards en 2015), le groupe estime que l'amélioration de la marge brute provient essentiellement "des efficiences opérationnelles, des effets de change favorables après couverture, d'une diminution des charges de capacités inutilisées et d'une amélioration du mix produits".

Des subventions de R&D plus faibles font mécaniquement baisser plusieurs lignes de dépenses, comme celle des "Frais commerciaux, généraux et administratifs" (2,25 milliards de dollars) où la baisse des dépenses atteint 3,2 %. Cette dernière est essentiellement imputable à des coûts de R&D plus faibles et au plan de restructuration de l'activité set-top box.

Un niveau de subvention à la R&D plus faible qui fait même passer la ligne budgétaire "Autres produits et charges nets" de 174 millions de dollars en 2015 à 99 millions en 2016.

Un plan B pour la croissance en 2017 ?

Des résultats qui semblent aller dans le sens des craintes avancées il y a quelques mois par les syndicats, qui estimaient notamment qu'une forte baisse des dépenses en R&D pourrait s'avérer pénalisante pour les prochaines générations de produits.

Ces derniers demandaient également depuis plusieurs mois le départ du PDG Carlo Bozotti, qui plombaient selon eux la stratégie de l'entreprise. Bien qu'annoncé sur le départ début 2016 selon des sources internes, ce dernier est toujours à la tête de l'entreprise avec un mandat courant jusqu'en mai 2017. Les principaux actionnaires du groupe, l'Etat français et italien, n'ayant pris aucune position officielle à ce sujet.

Sur le plan de l'activité, STMicroelectronics pourrait avoir un autre joker dans son sac : annoncés il y a quelques semaines par la presse, mais toujours non-confirmés, deux contrats majeurs avec le géant Apple et la société SpaceX pourraient bien booster l'activité du groupe, et en particulier le site de Crolles.

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D'après plusieurs acteurs du secteur, qui ont requis l'anonymat, des embauches seraient à venir pour assurer la production de capteurs d'images et de composants électroniques spatiaux.

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