Industrie : Factoryz propose le partage des ressources humaines et matérielles

C'est un monde qui paraissait éloigné de l'économie du partage et pourtant, l'industrie ne va pas y échapper. Afin de pallier une baisse d'activité d'un côté et répondre à une hausse de l'autre, la startup Factoryz entend répondre aux difficultés rencontrées par certaines entreprises en proposant de partager leurs ressources humaines et matérielles. En plus d'une plateforme en ligne, elle vient d'ouvrir une agence à Lyon afin d'être au plus près des acteurs du territoire.
(Crédits : Laurent Cerino/Acteurs de l'économie)

L'idée de mettre à disposition de l'électroménager, des outils, et autres effets personnels est devenue une pratique courante qui n'en finit pas de prendre de l'ampleur et de se développer. Si bien que l'économie du partage s'immisce aussi dans le monde professionnel en particulier celui de l'industrie.

Filière en profonde mutation, subissant les fluctuations d'activité dans une conjoncture économique incertaine, l'industrie doit pouvoir pallier la baisse des capacités de production mais aussi assurer des croissances soudaines.

Partage de ressources entre entreprises

Une situation qui se solde souvent par la difficulté à mettre à disposition des moyens humains et matériels adaptés, et donc d'investir en conséquence. Par ailleurs, le manque de visibilité est aussi une cause de la frilosité des dirigeants à prendre des risques.

Partant de ce constat et au-delà de certains moyens éprouvés (intérim, sous-traitance, location, etc.), un duo de dirigeants formé à l'industrie durant 15 ans, composé d'Antoine Pirio et de Jean-Baptiste Guigonet, cofondateurs de la startup Factoryz, ont ainsi imaginé un concept de partage de ressources entre entreprises, se basant alors sur le principe de l'économie du partage.

"Aujourd'hui, cette économie est inscrite dans les textes. Connaissant très bien le milieu industriel, nous savons que celui-ci est prêt à accueillir ce type d'initiative", souligne Antoine Pirio.

Factoryz permet ainsi à une entreprise en sous-charge, disposant de ressources humaines disponibles et volontaires, et/ou de matériels sous-utilisés, de les mettre à disposition d'une autre qui en a besoin. Depuis sa plateforme internet, elle collecte ainsi les besoins et les disponibilités de celles-ci afin de propose un "service gagnant-gagnant".

"Pour celle qui se retrouve en sous-charge d'activité, il s'agit d'alléger ses charges, et de rentabiliser ses matériels sous-utilisés en les proposant à la location. À l'inverse, pour une entreprise qui connaît une surcharge soudaine, elle peut économiser sur les coûts des ressources ponctuelles, et limiter ses investissements notamment."

Un avenant au contrat du salarié

Quant au salarié, Antoine Pinio estime aussi qu'il a un intérêt dans cette histoire. "Le mettre à disposition permet de lui éviter une période de chômage partiel ou de faible occupation, puis il s'enrichit d'une expérience professionnelle."

En pratique, il signe - s'il est d'accord - un avenant à son contrat lui signifiant qu'il accepte d'être mis à disposition d'une autre entreprise, mais il sera toujours rémunéré par son employeur initial.

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La startup, qui a développé son modèle en Pays de la Loire, base son modèle économique sur un système d'abonnement à ses services, de 60 euros par mois (pendant dix mois d'engagement minimums) pour une TPE à 100 euros pour une PME. Mais elle ne s'arrête pas à son seul site internet, elle fait le choix également d'être présente physiquement au travers d'agences sur les territoires industriels dynamiques. C'est pourquoi, elle vient d'en ouvrir une à Lyon et d'ici la fin de l'année à Lille, Bordeaux et Paris et en envisage une cinquantaine d'ici trois ans.

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