Bosch Rexroth  : fin d'une grève de quinze jours

À l'issue d'un dernier round de négociations avec le président de Bosch France, les syndicats ont appelé à la fin du conflit qui durait depuis le 26 avril. La direction s'est engagée à garantir des effectifs minimum jusqu'en 2020 et à maintenir une ligne de production.

Article publié le 11/05/2016 à 16:36. Actualisé le 12/05/2016 à 10:00

Au terme d'un conflit de 15 jours effectifs, le mot d'ordre de grève a été levé dans l'usine Bosch Rexroth de Vénissieux, à l'appel des trois syndicats CGT, CFE-CGC et FO, ce mercredi 11 mai, en début d'après-midi.

L'accord de sortie de crise qui devrait être signé d'ici à la fin de la journée intervient après un jour et demi de négociations intenses entre les représentants du personnel et Heiko Carrié, le directeur général de Bosch France, venu sur place. Ce dernier était en contact régulier avec la haute direction du groupe allemand présidé par Volkmar Denner.

Entre 60 et 70 départs

Le site de Rexroth Vénissieux, qui emploie aujourd'hui 360 salariés (80 millions de chiffre d'affaires), est spécialisé dans les organes de commande pour les machines de travaux publics. La production devait être totalement délocalisée en Turquie et en Chine, à échéance de fin 2018, selon le projet de plan de restructuration présenté en février 2016.

Désormais, "la direction nous garantit jusqu'à fin 2020 des effectifs minimum de 270 personnes. Les départs seront limités à des mesures d'âge et à des départs volontaires. Nous estimons qu'ils concerneront entre 60 et 70 salariés", a déclaré Patrick Faure, délégué CFE-CGC, interrogé par Acteurs de l'économie-La Tribune.

Au départ, la direction envisageait 180 suppressions d'emplois. Quant aux mesures d'économies fixées à 19 millions d'euros (puis 19,5 millions), "elles se limiteront à ce qui sera possible", précise le délégué syndical.

Activité joysticks

Une fois contractualisée la sortie de crise, les discussions démarreront autour du PSE pour une mise en application à la rentrée, sans doute.

"Nous resterons très vigilants", assure Patrick Faure.

De source syndicale, une des quatre lignes de fabrication de distributeurs hydrauliques sera conservée à Vénissieux. Quant aux joysticks (manettes), menacés d'être vendus, "la direction s'est engagée à ne pas céder cette activité", confie Patrick Faure. Et il semble que les clients et partenaires, anglais et autrichiens, engagés dans des projets stratégiques dans ce domaine avec Bosch Vénissieux aient fait pression auprès de la firme allemande.

Pénurie de composants

La reprise du travail aura lieu dans un contexte où les pièces pourraient manquer à Vénissieux pour fabriquer les produits. En effet, plusieurs camions sont venus charger ces derniers jours les composants stockés dans la plateforme logistique (externalisée) de Saint-Quentin Fallavier (Isère), pour les acheminer vers d'autres usines à l'étranger. Ce qui avait fait monter d'un cran la colère des salariés.

Le préfet Delpuech, témoin moral

Comme prévu, les partenaires sociaux ont conclu un pré-accord de sortie de crise, le 11 mai à 17h30.

"Il définit les grandes lignes des cinq ans qui viennent", note Patrick Faure. Outre les points déjà évoqués, s'ajoute l'engagement de la direction d'accroître de "700.000 euros le budget R & D en le portant à 5,8 millions d'euros jusqu'en 2020. Il y a des perspectives de développement de nouveaux joysticks ", dit le syndicaliste.

Après cette première étape, la direction va établir maintenant le protocole final qui sera soumis aux organisations syndicales. Selon le calendrier prévisionnel la signature pourrait avoir lieu d'ici à quinze jours à la Préfecture du Rhône avec le préfet Michel Delpuech "comme témoin moral". En effet, les pouvoirs publics ont été sollicités à plusieurs reprises dans ce dossier.

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