Centralp : l'écoconception, un gage de compétitivité

Concepteur et fabricant lyonnais de systèmes de contrôle embarqués en milieux plutôt hostiles, Centralp n'a jamais succombé aux sirènes de la délocalisation pour maintenir son niveau de qualité. Optant pour l'écoconception de ses produits, la PME lyonnaise envisage de doubler de taille à l'horizon 2020. Elle réalise 34 millions d'euros de ventes consolidées.

L'e-Vision, la console ferroviaire écoconçue par la PME Centralp, en partenariat avec Alstom, un de ses donneurs d'ordre, va passer au stade industriel.

"Ces nouvelles contraintes par rapport à l'environnement auraient pu se solder par l'augmentation des coûts. Or, cette approche a abouti à une offre plus compétitive. C'est une bonne surprise", constate Jean-Luc Logel, PDG du concepteur et fabricant de systèmes électroniques embarqués en milieux plutôt hostiles.

Ce dirigeant note aussi le côté très motivant d'une telle démarche pour les équipes  :

"Elle est transverse et donne l'occasion à beaucoup de salariés de se mobiliser pour des sujets qui ne sont pas leur quotidien".

Par ailleurs, et c'est la raison même de cette approche, cette console plus compacte est allégée de 30 % et consomme 27 % de moins d'électricité qu'une équivalente classique.

Le défi de la formation

C'est en 2012 que Centralp, basée à Vénissieux, a fait ses premiers pas dans l'écoconception, avec le soutien du Centre technique des industries mécaniques (CETIM). Et en 2013, l'entreprise a été certifiée ISO 14 001.

En mettant la barre de plus en plus haut au niveau de la qualité l'entreprise a su convaincre ses clients qu'elle ne pouvait pas accéder à leur demande de se délocaliser.

"A une époque nous avons subi une forte pression dans ce sens", reconnaît Jean-Luc Logel.

Il lui a fallu s'organiser pour baisser ses coûts de revient. Et "nous avons misé sur la formation du personnel". Cependant, et même au plus fort de la crise de 2008-2009, le Pdg assure ne pas avoir licencié, quitte à subir des pertes.

80 % à l'exportation pour Iris Inspection

En 2000, quand ils ont repris cette entreprise, née en 1971, Jean-Luc Logel et son associé, Philippe Volay, ont renouvelé la génération des calculateurs en voie d'obsolescence au profit de gammes innovantes. La société qui employait alors 90 salariés en compte maintenant 230 (un tiers d'ingénieurs en électronique et informatique).

Dans l'intervalle, son chiffre d'affaires est passé de 11 millions d'euros à 34 millions en consolidé, dont 45 % à l'international. Le périmètre inclut Iris Inspection Machine, la deuxième entité créée en 2002 et spécialisée dans la fabrication de machines d'inspection destinées aux lignes de production des verriers.

"Nous avons été les premiers à proposer des visionneuses équipées de douze caméras. Le moindre défaut peut avoir des conséquences quand il s'agit de contenants pour l'alimentaire", indique le PDG, un ancien de BSN.

Iris Inspection Machine effectue 80 % de ses ventes à l'exportation en Amérique Latine, Chine, Afrique ou encore Europe.

Ferroviaire et militaire

En ce qui concerne l'activité historique de Centralp, le secteur ferroviaire assure 60 % de ses débouchés. La PME fournit les différents constructeurs. En la matière, "nous sommes un des principaux concepteurs et fabricants de consoles électroniques contrôlant les fonctions des trains, en première monte. Nous avons commencé une activité de SAV", glisse le Pdg.

La société travaille aussi pour l'industrie, le domaine de l'énergie (nucléaire), le médical (automatisation d'appareils pour poser des prothèses, analyseurs d'ADN) ou encore le militaire.

"C'est un marché où nous nous développons", souligne-t-il.

Il cite, par exemple, le programme Scorpion de l'Armée de terre, les frégates européennes multimissions Fremm, l'hélicoptère de combat Tigre.

Croissance externe

Le groupe qui fabrique tout en France, dans son site de la banlieue lyonnaise, dit investir annuellement entre 500.000 et un million d'euros dans ses outils de production, en particulier des robots. Il ambitionne un doublement de taille à l'horizon 2020 en poursuivant la croissance interne mais aussi en procédant à des acquisitions. Il s'intéresse à quelques dossiers.

Et les dirigeants savent que, pour mener leurs projets, ils peuvent toujours compter sur CM-CIC Capital, la société d'investissement qui détient 30 % du capital. Ils ont également le soutien du pool bancaire de la place "sensible à notre vision à moyen terme et notre stratégie de diversification à la fois sectorielle et géographique", se réjouit Jean-Luc Logel.

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Commentaire 1
à écrit le 05/02/2017 à 17:51
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Rien de tel que le long terme pour développer une société industrielle!

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