Aubert & Duval va tripler sa capacité de superalliages

La subvention de 1,2 million d'euros votée par le Conseil régional Auvergne Rhône-Alpes est destinée à accompagner l'installation d'une unité de production de superalliages dans un bâtiment existant de l'usine des Ancizes (Puy-de-Dôme). L'industriel entend ainsi diversifier la production de ce site pour satisfaire des technologies en fort développement dans l'aéronautique.

Le vote par le Conseil régional Auvergne Rhône-Alpes, le 28 janvier, d'une subvention de 1,2 million d'euros pour accompagner un projet industriel de Aubert & Duval dans le Puy de Dôme a fait couler beaucoup d'encre. Et le groupe des Verts a dénoncé cette aide, plaidant pour que "l'argent public aille où il y en a vraiment besoin".

Laurent Wauquiez, président de la Région et n° 2 des Républicains, a défendu ce dossier en invoquant la volonté de structurer une filière régionale forte dans l'aéronautique et de préserver 1 500 emplois sur la commune des Ancizes, berceau du groupe de métallurgie. "Et je demanderai des comptes", a-t-il promis.

Un investissement supérieur à 15 millions

Quelle est la teneur de l'opération ? Elle concerne l'aménagement, dans un bâtiment existant, d'une unité de production de superalliages pour la filière aéronautique, principal débouché d'Aubert & Duval.

"Nous allons installer une tour d'atomisation et des salles blanches. Nous disposons d'une capacité très faible de superalliages dans la Nièvre que nous allons ainsi tripler", nous précise Marc Dauzat, directeur de projet chez Aubert & Duval.

L'investissement est supérieur à 15 millions d'euros et la mise en service est annoncée pour début 2017. Les premières commandes de matériel seront passées ce mois-ci. "Pour les autorisations, nous sommes en contact avec la Préfecture et les services de la Dirrecte", indique Marc Dauzat, tout en laissant entendre qu'il s'agit de formalités, car ce site est déjà métallurgique.

Quinze créations d'emplois

Cette nouvelle production générera la création de 15 emplois : "Une partie devrait être pourvue par certains de nos salariés qui verront une opportunité d'évoluer mais que nous remplacerons à leur poste", assure le directeur d'Aubert & Duval.

Cet investissement, pour lequel une prime au titre de l'aménagement du territoire a aussi été sollicitée, est "l'anticipation d'une diversification du site des Ancizes pour répondre aux besoins de technologies qui se développent très fort sous le vocable de l'impression 3D".

Marc Dauzat précise que ce projet aurait pu se faire ailleurs, en France ou pas. Toutefois, "notre stratégie est de concentrer nos investissements autour de ce pôle".

Eco-Titanium

C'est à Saint Georges de Mons, qui jouxte les Ancizes, qu'ont démarré les travaux d'Eco-Titanium, première unité en Europe de recyclage de titane de qualité aéronautique. Elle a été initiée par Aubert & Duval et le début de la production est prévu en 2018, avec 62 créations d'emplois à la clé.

"Nous nous adressons au même marché mais pour des produits et des technologies différentes que ceux des superalliages", spécifie Marc Dauzat.

Ce projet d'un montant de 48,7 millions d'euros est soutenu à hauteur de 1,4 million par le Feder. Il a également reçu une aide de 500 000 euros de la Région Auvergne et du département.

Aubert & Duval détient, avec UKTMP, un autre industriel, 43,5 % des actions de Eco-Titanium, l'État français, 41,3 %, et le reste du tour de table se répartit entre l'Ademe et le Crédit Agricole Centre-France.

800 millions de chiffre d'affaires

Aubert et Duval appartient depuis 1999 au groupe Eramet, coté en Bourse. Cette entité, rattachée à la branche alliage, emploie 4 000 salariés pour 800 millions d'euros de chiffre d'affaires.

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