Porcher Industries  : vente plaidée au fond devant le TGI de Bourgoin-Jallieu

Après plusieurs renvois, la juridiction iséroise doit examiner le projet de cession de l'industriel rhônalpin au fonds Warwick Capital Partners, ce jeudi. Philippe Porcher et sa mère, défendus aujourd'hui par l'avocat parisien Jean-Hugues Carbonnier, s'opposent toujours à l'opération résultant d'une décision de justice.

actualisation à 18 heures

Le projet de vente de Porcher Industries - fabricant isérois de textiles techniques et de composites basé à Badinières en Isère - au fonds Warwick Capital Partners sera plaidé au fond devant le tribunal de grande instance de Bourgoin-Jallieu, ce jeudi matin, sauf rebondissement de dernière minute. Le compromis scellant cette opération a été définitivement conclu par acte daté du 18 mai dernier.

Conflit exacerbé

Cette cession a exacerbé les mésententes familiales qui l'ont motivée. Philippe Porcher et sa mère Claire, aujourd'hui défendus par Jean-Hugues Carbonnier et Adelaïde Freire-Marques (sa correspondante sur place) multiplient les recours pour entraver le processus. Ce qui exaspère les autres héritiers ainsi que Bruno Sapin, nommé liquidateur, le 17 juin 2011, des deux holdings familiales de contrôle : d'une part la Société civile des Terres Froides (SCTF) et d'autre part  la Société Saumuroise de Participations (SCP).

Le contrat du 18 mai

De la cession de la SCTF il est question à l'audience du TGI. Une audience que les avocats de Philippe Porcher et de sa mère, ont tenté reporter en exigeant des documents complémentaires, demande rejetée par Marie-France Bay-Renaud, la présidente du TGI. Et, ils ont récusé cette dernière qui ne sera pas présente dans la formation des trois magistrats siégeant ce jour. Dans ses conclusions, Maître Carbonnier plaide la nullité du contrat du 18 mai dernier en invoquant, entre autres, le défaut de pouvoir de Bruno Sapin. Il voit dans Warwick Capital des « prédateurs ».

Pas de plan B

Pour sa part, Jean-Marie Chanon, qui assure la défense de Bruno Sapin, rappelle que celui-ci « a l'obligation de liquider les holdings. Qu'il est investi par les autorités judiciaires de tous les pouvoirs pour traiter avec Warwick, le repreneur retenu sur les avis de Rothschild, la banque mandatée ». De plus, l'avocat lyonnais insiste : « il n'existe pas d'autre solution et donc pas de plan B. Il en va donc de la pérennité de Porcher Industries ». Quant, au prix payé, il assure qu'il est bien de « 50 millions d'euros pour 100 % des actions ».

Courant janvier

Le TGI de Bourgoin-Jallieu pourrait raisonnablement rendre sa décision, considérée maintenant comme urgente, au cours du mois de janvier. Il reviendra ensuite au tribunal de commerce de Vienne, en Isère, de statuer sur la cession de la Société Saumuroise de Participations. A travers les deux holdings, ou en direct, la famille détient 83,74 % de Porcher Industries. Le solde de 16,26 % est dans les mains de quatre financiers (BNP Paribas, Crédit Agricole, Siparex et Natexis). Seul BNP Paribas, n'a pas signé le compromis, à ce stade.

Un fleuron

Créée en 1912 par Rémi Porcher, et longtemps dirigée par Robert Porcher (décédé en juin 2011), un des deux fils du fondateur, la firme industrielle, un des fleurons dans son métier dispose de 12 filiales dans le Monde et pèse 280 millions d'euros (2014) avec près de 2000 salariés. Les représentants du personnel ont été consultés le 23 janvier dernier sur cette opération et se sont déclarés rassurés par certaines des garanties sociales, en particulier.

Le TGI a mis en délibéré sa décision au 4 février. La Direction du Trésor a, quant à elle, donné son agrément à cette cession le 16 décembre.

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