Luxe : Zilli en procédure de sauvegarde

La marque de vêtements de luxe Zilli a été placée en procédure de sauvegarde par le tribunal de commerce de Lyon. Une conséquence de la crise en Russie, principal marché de Zilli, qui a entrainé une chute des ventes et une aggravation de l'endettement de l'entreprise depuis plusieurs mois.
Dans les ateliers du fabricant Zilli à Lyon

Selon nos informations, la maison de luxe Zilli a été placée en procédure de sauvegarde la semaine dernière par le tribunal de commerce de Lyon.

>>Lire également notre dossier : Zilli en soldes ?

Les difficultés financières du fabricant de vêtements très haut de gamme masculin transpiraient depuis plusieurs mois, malgré les dénégations de la famille Schimel, unique actionnaire.

Effondrement des ventes en Russie

La crise russe, marché qui a représenté jusqu'à 70 % de son activité avec les pays périphériques, a été le détonateur. L'entreprise basée dans le 9e arrondissement de Lyon a été confrontée à une baisse très importante de ses ventes et a vu notamment son endettement s'aggraver en raison de la progression des stocks. Certaines banques avaient même retiré leur concours.

Positionnée uniquement sur le très haut de gamme, la marque ne fonctionne qu'avec l'international. Elle exporte donc à plus de 90 % avec son réseau de "59 boutiques" à enseigne et une présence dans 150 multimarques dans le monde. Au Moyen-Orient, elle totalise neuf implantations, les plus récentes étant Riyad et Djeddah. Le chiffre d'affaires de la société publié fin octobre 2014 était de 71,9 millions d'euros

Blouson cuir à 9 000 euros

Ces derniers mois, les rumeurs des difficultés de Zilli étaient alimentées, au sein de la profession, par un certain nombre de départs dans différents services, en particulier celui du directeur général adjoint, Hugues Bartnig.

Le fondateur de l'entreprise Alain Schimmel a démarré l'aventure Zilli en achetant, en 1965, l'atelier d'un tailleur italien installé à Lyon, Teofilo Zilli. Alain Schimmel a été le premier dans son métier à partir en Europe de l'Est dès 1991. En 2005, la maison, dont le blouson en cuir à 9 000 euros est le produit phare, avait même été sacrée "meilleure exportatrice" par le ministère délégué au Commerce extérieur. En 2012, la marque se glorifiait encore de tirer plus de la moitié de ses recettes de ses implantations dans l'ex URSS.

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