Pour ses 10 ans, Axelera poursuit son développement en Europe

Le pôle de compétitivité rhônalpin chimie-environnement Axelera présentait lundi sa nouvelle stratégie pour les prochaines années. La structure accélère son développement en Europe, où se trouvent des sources de financement pour les grands projets de R&D. Mais le pôle maintiendra son ancrage régional, dont la fusion Auvergne-Rhône-Alpes pourrait renforcer son dynamisme.

À l'occasion de son 10e anniversaire, le pôle de compétitivité chimie-environnement Axelera a dévoilé sa stratégie pour les prochaines années, ce lundi dans les salons de l'hôtel de ville de Lyon. La structure publique-privée, qui regroupe désormais 310 adhérents, principalement des PME, mais aussi des acteurs de la recherche et des collectivités locales, ambitionne un renforcement de son développement à l'échelle continentale, initié en 2013.

"Nous allons participer à la création d'un méta-cluster européen pour accompagner les adhérents sur les projets européens", dévoile Pierre Beccat, nouveau président du Pôle, élu le 15 juin.

Financements européens

Cette nouvelle entité, qui devrait rassembler d'autres pôles de compétitivité communautaires (Hollandais, Italien, Portugais, Allemand) se concentrera sur "le développement de nouveaux matériaux pour de nouvelles filières industrielles", avance le président. En avril, ces pôles ont répondu à un premier appel à projets européens, H2020-INNOSUP-2015, qui devrait ouvrir la voie à une meilleure structuration de ce méta-cluster. "À terme, nous souhaitons mettre en place une véritable gouvernance", ambitionne Pierre Beccat. Par ailleurs, Axelera souhaite renforcer sa présence auprès de la Commission européenne, en participant à la commission "Europe" de l'AFPC.

Cette ouverture européenne s'inscrit dans une logique de conquête de marché, mais aussi dans un souci de recherche de financement, dans un contexte national où les deniers publics sont incertains dans ce domaine, en dépit de l'engagement gouvernemental via les investissements d'avenirs. En 2015, les 71 pôles de compétitivité français ont subi une baisse de 30 % en moyenne de leurs crédits d'animations versés par la Direction générale des entreprises, dépendante de Bercy.

 "Ces auspices incertains nous poussent à nous organiser. Nous avons besoin de visibilité", complète Bruno Allenet, ancien président d'Axelera.

En dehors de l'Union européenne, le pôle de compétitivité continue son ouverture internationale vers la Chine et s'implantera au Brésil et au Maroc.

Fusion Rhône-Alpes-Auvergne

Si Axelera ouvre ses horizons, la structure n'en délaisse pas moins son activité régionale, où l'industrie chimique représente 48 000 emplois. Il faudra d'abord s'adapter à la fusion des régions Rhône-Alpes et Auvergne en 2016. Des négociations se dérouleront le 9 juillet prochain avec notamment le pôle auvergnat Céréales Vallée, tandis que Plastipolis (Lyon, plasturgie) vient de signer le 1er juin avec ce dernier une nouvelle convention. Des discussions auront lieu également avec Michelin autour du sourcing des matières premières.

Grâce à une stratégie axée sur la création de valeurs, Axelera continuera de s'impliquer dans de nombreux projets industriels, son ADN initial. En 2015, le Pôle a labellisé et financé 61 projets FUI, dont 14 clôturés ayant débouché sur 42 brevets, 184 articles publiés dans des revues scientifiques et 108 produits, technologies, procédés ou services développés dans le cadre de ces projets. Sur la période 2005-2015, Axelera a financé 232 projets pour un montant de 725 millions d'euros, dont 300 millions d'euros d'aide publique.

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