Comment Renault Trucks taille dans ses effectifs avec son plan social

Le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) actuellement en négociation, qui concerne désormais 497 personnes, se dessine. Le site de Lyon (Saint-Priest/Vénissieux) sera le seul touché, et particulièrement l'unité support commercial, avec 432 emplois menacés. La succession des restructurations à Lyon, en France et en Europe répond à une réorientation stratégique du groupe.

On en sait désormais davantage sur le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) qui touche Renault Trucks. Les suppressions nettes de postes décidées par Volvo, actionnaire majoritaire, sont concentrées sur le site de Lyon (Saint-Priest/Vénissieux), épargnant ainsi les unités de Blainville, Bourg-en-Bresse et Limoges. Le troisième Comité central d'entreprise, qui s'est déroulé ce mardi, donne également une répartition plus précise des postes susceptibles d'être supprimés. Un CEE durant lequel le nombre des 512 emplois menacés a été revu légèrement à la baisse. En effet, sur les 33 postes de la division informatique qui devaient être rationalisés, 15 ont été sauvés lors des négociations.

Délocalisations

Ainsi, à ce jour, le plan social actuellement en cours menace 497 emplois.  Avec 436 postes dans le viseur, l'unité "support commercial" portera en grande partie l'effort de restructuration.

Au sein de celle-ci, 143 appartiennent à la sous-unité "après-vente", notamment en charge de la documentation, et seront transférés en Suède dans une division unique, tandis que 48 postes de la cellule "support opérationnel aux pays" seront délocalisés à Casablanca (Maroc) et à Istanbul (Turquie).

18 concernent le support opérationnel qualité, garantie et animation réseau, 8 sur le service de formation, 32 postes impactent l'unité de contrôle de gestion commerciale, 17 postes d'assistantes, 5 sur les ressources humaines, 58 sur la direction marque et produit, 37 pour la promotion de la marque, 17 concernant les postes technico-commerciaux, et enfin, 30 touchent la direction des ventes.

Toujours dans les 436 menacés de l'unité "support commercial", 23 concernent la plateforme d'assistance 24/24h. Ils seront réinstallés en Belgique, avec un risque de réduction à la clé.

"Au total il y a de nombreux transferts de poste en Suède (149), à Istanbul (29), et en Belgique (37). Certains d'entre eux répondent à une décision purement idéologique et financière plutôt qu'opérationnelle", se désole Éric Freyburger, secrétaire du CCE CFE-CGC.

Une deuxième unité risque de fortement contribuer à ces suppressions d'emplois : celle concernant les études et les chefs de projets où 65 postes sont menacés, dont 10 postes d'ingénieurs d'études, 10 sur la cellule d'essai, 23 portant sur la cellule qualité produit et service, et des acheteurs et assistantes, ainsi qu'une vingtaine en postes administratifs et comptabilités, transférés en Pologne et en Inde.

Négociation toujours en cours

Les syndicats ne désespèrent pas de réduire la casse sociale. "Nous négocions actuellement sur d'autres secteurs", avance le syndicaliste. Les représentants souhaitent faire infléchir la position des actionnaires. Pour cela, ils mettent en avant le fait que la suppression de certains postes essentiels, et notamment dans le domaine du support commercial, risque d' "impacter le fonctionnement quotidien de l'entreprise", souligne l'un d'eux.

La direction ne semble pas totalement fermer la porte à cette réalité.

"C'est un travail de négociation. C'est le rôle des syndicats de mettre cela sur la table afin de faire réfléchir sur le bien-fondé de certaines décisions. Nous allons voir si la requête est acceptable", explique Bernard Lancelot, directeur de la communication extérieure de Volvo France.

Les salariés de Renault Trucks espèrent également l'appui du gouvernement, suite à leur forte mobilisation menée ce mardi, où 900 à 1 100 cols blancs ont défilé entre les sites de Vénissieux et de Saint-Priest. Lors de l'annonce de ce second plan social en deux ans, Manuel Valls expliquait que son "gouvernement ne peut pas accepter le plan qui nous a été présenté". Le Premier ministre devrait rencontrer les dirigeants de Renault Trucks dans les prochaines semaines.

Une profonde réorientation stratégique de Volvo group

Les différents plans sociaux menés par le groupe suédois, en France (un autre est en cours à Belley dans l'Ain menaçant 34 postes), s'inscrivent dans une profonde réorientation stratégique de l'entreprise. Le but est de centraliser les décisions à Göteborg. Sept zones géographiques, contre trois auparavant, complètent ce dispositif. Et dans ce redéploiement, Renault Trucks SA, dont le siège social est basé à Saint-Priest, n'est plus forcément au centre des décisions.

"L'activité de Renault Trucks n'appartient pas une entreprise qui gérerait sa propre production et sa vente. Elle appartient désormais à un groupe mondial qui doit assurer sa rentabilité pour pour produire des camions et assurer les emplois", justifie M. Lancelot.

Une position qui inquiète les salariés :

"Est-ce que Volvo veut toujours avoir une implantation forte en France ?", se questionne M. Éric Freyburger

Et de cette stratégie, de nouvelles suppressions de postes pourraient en résulter à Lyon, dans la cellule informatique en septembre 2015. Volvo group souhaite externaliser son pôle informatique, dont une grande partie des effectifs est basée à Lyon. 181 postes seraient menacés.

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Commentaires 5
à écrit le 13/06/2015 à 6:55
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Volvo veut, depuis le rachat de Renault Trucks, tuer la marque avec l'idée que les volumes de vente de la marque Renault se transformeront automatiquement en volumes de vente pour la marque Volvo. ce qui est une vision très simpliste pour des gens ce...

à écrit le 12/06/2015 à 18:02
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Les cols blancs mobilisés ouf et les cols bleus non concernés témoignent de leur solidarité par la pensée...

à écrit le 12/06/2015 à 17:14
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C'est ce qu'ils appelle la reprise. vraiment a coté de la plaque ce gouvernement.

à écrit le 12/06/2015 à 16:19
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On se félicite toujours de l'arrivée de capitaux étrangers, mais, un jour ou l'autre, les variables d'ajustement se relocalisent en France. Remault-Nissan qui nous échappent progressivement, Airbus, Lafarge, Alstom, ... les exemples sont légion! Il ...

le 14/06/2015 à 12:35
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C'est exact et par ailleurs, il faut quand même se rendre compte des nécessaires effets de la globalisation à laquelle la France participe pleinement.

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