SITL : la semaine de tous les dangers

Le juge commissaire du tribunal de Nanterre statuera le 4 juin sur l'offre d'acquisition du site SITL par le Grand Lyon mais son ordonnance ne pourra prendre effet que 10 jours plus tard. Or, l'ultime audience du tribunal de commerce est fixée à vendredi 6 juin.
Le grand Lyon a proposé 2 millions d'euros pour racheter le terrain du site SITL de Gerland ©Laurent Cerino/Acteurs de l'économie

La semaine est cruciale, peut-être décisive, pour SITL. La société ayant récupéré, en avril 2011, l'exploitation de l'usine FagorBrandt de Lyon dont elle était devenue sous-traitant pour le montage des lave-linge à chargement par le haut, a rendez-vous ce lundi après-midi avec Jean-François Carenco, le Préfet qui « pèse de tout son poids dans le dossier », précisent plusieurs sources. Un des points sensibles concernent le site de Gerland que les organes de la procédure collective de FagorBrandt souhaitaient valoriser au mieux pour indemniser les créanciers du groupe électroménager.

Une proposition à 2 millions d'euros

De leurs côtés, les deux principaux candidats, à l'acquisition de la branche véhicules électriques de SITL, l'américain Cenntro Motors et Emmanuel Delepoulle, industriel isérois soutenu financièrement par un fonds d'Abou Dhabi, voulaient, au départ, l'obtenir gratuitement. Pour débloquer la situation, le Grand Lyon a proposé d'acheter le site pour 2 millions d'euros et de le louer, à un prix modique, à l'éventuel futur occupant. Ce mercredi 4 juin, le juge commissaire du tribunal de commerce de Nanterre, dont dépend FagorBrandt, statuera sur l'offre de la Communauté urbaine. Toutefois, et même s'il rend son ordonnance le jour même sa décision ne pourra prendre effet que 10 jours plus tard, temps laissé pour les recours, toujours possibles.

Conditions suspensives

Ce délai vient bousculer le calendrier. De fait, le tribunal de commerce de Lyon a fixé, à ce vendredi 6 juin, l'ultime audienceen vue de se prononcer sur le sort de SITL. De plus, les deux candidats supposés devront accepter de lever la condition suspensive du terrain pour finaliser leur plan de reprise, d'ici au 5 juin, à moins d'un nouveau report. Rappelons que Cenntro Motors projette de conserver 395 des 405 salariés et Emmanuel Delepoulle autour de 300 emplois, selon les derniers éléments. L'un et l'autre sont intéressés par la fabrication des véhicules électriques et des filtres pour le traitement des eaux dans les stations d'épuration, deux activités développées par SITL fondé par Pierre Millet. Celui-ci serait prêt à en négocier les droits de propriété industrielle. `

 Un collectif attaque la vente à SITL pour fraude

Bien que l'horizon se soit dégagé au fils des mois, les incertitudes demeurent. Le climat social se tend. A preuve la saisie du tribunal de grande instance de Lyon, le 13 mai dernier par « le collectif des salariés oubliés  de FagorBrandt » demandant l'annulation «  pour fraude » de « l'opération d'externalisation », en avril 2011, au motif qu'elle a épargné au groupe un plan social et le versement des indemnités correspondantes. Ce collectif de 150 membres est défendu par Fiodor Rilov, l'avocat très engagé qui était déjà aux côtés des ouvriers de Continental à Claireroix (Oise) et Goodyear à Amiens (Somme) dans leur combat respectif, hautement médiatisé. Comment vont réagir les deux candidats potentiels de SITL ?

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Commentaire 1
à écrit le 02/06/2014 à 13:26
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les deux repreneurs ne craignent rien ca les consernes pas c'est un histoire entre le personnel et en gros mondragon

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