
En 2012, lorsque son groupe de prestation de santé à domicile LVL Medical était racheté 316 millions d'euros par Air Liquide, on aurait pu penser que Jean-Claude Lavorel allait vouloir couler une retraite paisible. Prendre enfin le temps de souffler après avoir piloté un groupe qui a compté plus de 1 000 collaborateurs.
Mais très peu pour lui : "La retraite, c'est une idée qui m'angoisse. La question ne s'est même pas posée. Il y a des gens qui aiment faire du sport, voyager ou aller à la pêche. Moi, ma passion, c'est de bâtir, de faire grandir des entreprises."
Ce qu'il fait désormais au travers de son groupe hôtelier Lavorel Hotels (40 millions d'euros de chiffre d'affaires par an, 250 collaborateurs). Une seconde vie entrepreneuriale, menée tambour battant, qui n'était en rien planifiée. Le dirigeant de 71 ans est arrivé "par hasard" dans un secteur d'activité "plus fun" que celui de la santé.
"Au départ, j'étais propriétaire d'un chalet à Courchevel et une agence immobilière est venue me voir en me disant que quelqu'un voulait l'acheter. J'ai répondu qu'il n'était pas à vendre, sauf s'ils trouvaient quelque chose d'aussi bien, voire mieux. Et ils sont revenus en me proposant un chalet-hôtel. C'est comme cela que je suis rentré dans la boucle", rembobine l'entrepreneur.
Il qui a bâti ces cinq dernières années un petit empire de l'hôtellerie avec deux vaisseaux amiraux (Marriott de la Cité internationale de Lyon, Kopster Hotel au Groupama Stadium de Décines) et plusieurs petits établissements de charme 5 étoiles (Les Suites de la Potinière, à Courchevel, Palace de Menthon, aux abords du lac d'Annecy, Le Château de Bagnols, en Beaujolais...). En tout, sept établissements, tous implantés dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Le bouillonnant créateur entend désormais sortir de ce qu'il appelle sa "zone de confort géographique" pour inscrire son groupe "parmi les acteurs incontournables de l'hôtellerie en France". Il vient, pour cela, d'annoncer l'acquisition de l'hôtel 4 étoiles Le Péra, dans le IXe arrondissement de Paris.
"Cela faisait un moment que l'on cherchait une adresse à Paris. J'ai visité au moins dix établissements, mais il y avait toujours quelque chose qui ne me convenait pas. Avec cet hôtel situé au centre du quartier de l'Opéra, entre la Madeleine, la place Vendôme et les grands magasins, nous achetons avant tout un emplacement", commente l'entrepreneur qui prévoit maintenant d'investir "pas loin de 10 millions d'euros" pour moderniser cet établissement de 46 chambres.
A l'assaut de Paris
Outre un sérieux lifting de la façade, du lobby et des chambres, Jean-Claude Lavorel prévoit de construire une piscine à la place de l'actuel parking souterrain et se verrait bien créer - s'il obtient les autorisations dans ce sens un rooftop au dernier étage. Un nouvel exemple de la méthode Lavorel qui consiste à racheter « des établissements moyens pour les amener à un niveau d'excellence ».
Insatiable, le dirigeant rapporte avoir sur son bureau d'autres projets à l'étude pour la région parisienne.
"Nous allons poursuivre la montée en puissance. J'estime que le groupe devrait réaliser 70 millions d'euros de chiffre d'affaires d'ici deux à trois ans", commente Jean-Claude Lavorel.
À l'opposé du sentiment de "ronron" qui l'a poussé à vendre LVL Médical, il fourmille d'idées et de projets.
"Maintenant, je suis dans la folie ! Il faudrait presque que je me calme. Mais, quand il y a une opportunité, je me dis que c'est bête de ne pas la saisir, car elle ne repassera pas demain...".
Un bon résumé de l'esprit Lavorel.
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