Lyon : le grand rush de la restauration livrée à domicile

Attirés par le potentiel de la région lyonnaise, les acteurs de la livraison de repas à domicile multiplient leurs offres pour séduire les restaurateurs comme les consommateurs. Mais, il ne semble pas avoir de la place pour toutes les startups. La preuve, l'entreprise Belge Take Eat Easy, l'une des premières à s'être installée dans l'agglomération, a annoncé ce 26 juillet avoir mis la clef sous la porte.
Deliveroo livre l'agglomération lyonnaise à vélo.

Article publié le 27/11/2015. Actualisé le 26/07/2016 à 14:35

S'il n'est pas nouveau, le phénomène de livraison de repas de restaurant à domicile s'accélère. En cause ? L'essor des nouvelles technologies avec la montée en puissance de l'utilisation des applications mobiles et l'évolution sociologique des comportements.

"Désormais, les consommateurs choisissent la facilité : rester chez eux, inviter des amis tout en déjeunant ou dînant comme au restaurant. Et près de 40% des commandes sont passées via notre application mobile", explique Florian Avon, responsable développement d'Allo Resto sur la région Rhône-Alpes.

Essor des commandes

Allo Resto, le pionnier du concept en France, passé en 2012 sous le giron du groupe Just Eat (950 millions d'euros de volume d'affaires au premier semestre 2015 dans le monde) estime le marché français de la restauration livrée à domicile à un milliard d'euros.

Depuis deux ans, l'activité s'accélère à Lyon avec une hausse du nombre d'établissements référencés de 270 %, soit 150 restaurants actifs sur la zone Lyon-Villeurbanne. On trouve également quelques références à Grenoble, Saint-Etienne, Valence ou encore Clermont-Ferrand. Une augmentation de l'offre qui se traduit par une augmentation des commandes : + 120% depuis 2014.

Allo Resto a fait le choix de s'adresser aux restaurateurs qui ont déjà un service de livraison, l'entreprise se positionnant comme une interface entre le restaurateur et le consommateur final. "

L'ensemble des tarifs, y compris ceux des livraisons, sont gérés par les restaurateurs. Nous ne prélevons qu'une commission de 12,5% sur chaque commande passée par notre intermédiaire", souligne Florian Avon.

Allo Resto estime que "les restaurateurs profitent d'une augmentation de leurs revenus pouvant aller jusqu'à 30% dès 6 mois de partenariat."

Multiplication des acteurs

Mais cet opérateur a fait des émules. Resto In avait choisi de s'installer à Lyon. Tout comme la startup belge Take Eat Easy. Après plusieurs mois d'existence, la jeune pousse a mis la clé sous la porte ce 26 juillet 2016. A Lyon comme dans les autres métropoles européennes et mondiales, la concurrence est rude. D'autant plus lorsque des géants s'emparent du marché, à l'instar de la création de la filiale française du britannique Deliveroo, entreprise fondée en 2013 à Londres, qui a déployé son service à Lyon, quelques semaines après Take Eat Easy. Un service encore plus innovant et avec des gros moyens.

D'abord concentrée sur l'agglomération lyonnaise, la startup devrait rapidement s'adresser à une grande zone, Lyon-Villeurbanne. Même principe qu'Allo Resto : un service de livraison de restaurant dans un temps donné (généralement 30 min).

Mais au lieu de s'attaquer aux restaurants qui livrent déjà, Deliveroo se positionne comme une interface entre le consommateur, le livreur et le restaurateur. Ce dernier dispose d'une solution de livraison clé en main avec une tablette et une imprimante pour mettre en ligne son activité.

"Nos restaurateurs ne s'occupent que de la cuisine, nous gérons le reste. La livraison et la la relation client en amont et en aval, avec un service client opérationnel 7j/7 jusqu'à 23 heures", explique Adrien Falcon, directeur général France.

Quant au livreur, une cinquantaine sur Lyon, "ce sont des professionnels de la livraison indépendants. Ils se déplacent à vélo : c'est écologique et cela va plus vite", rajoute François Klein, le manager régional sur Lyon.

42 établissements ont déjà signé avec Deliveroo, qui cible "500 établissements de toutes typologies de cuisine".

195 millions de dollars en 2015

En plein essor, la startup, qui ne souhaite pas communiquer son volume d'affaires, séduit les investisseurs. Elle a levé, en trois phases sur l'année 2015, un total de 195 millions de dollars (dernière en date : 100 millions de dollars le 24 novembre). Deliveroo entend en profiter pour se déployer à l'international.

En attendant, la filiale française (50 salariés, dont 3 à Lyon) lorgne sur tout le quart sud-est de la France, étudiant les nombreuses possibilités d'implantation.

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