Spécialiste des processeurs et logiciels pour le traitement de données intensif, l'isérois Kalray confirme sa montée en puissance. En 2022, cette spin-off du CEA Leti a réalisé deux évènements majeurs : la signature d'un contrat XXL d'un potentiel de dizaine de millions d'euros par an, sur plusieurs années, avec un major américain (côté sur le Nasdaq) de l'industrie des data centers ; ainsi que le rachat du britannique Arcapix.  « Le message clé, c'est un changement de dimension très important », a affirmé Éric Baissus, président du directoire de Kalray, lors de la conférence de presse de présentation des résultats.

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Les produits de Kalray ont diverses applications : traiter les données de façon rapide et efficace pour les data centers, la 5G et les télécoms, les sciences de la vie, l'intelligence artificielle ou encore le edge computing. « Nous travaillons pour réduire la barrière d'adaptation aux clients », souligne Eric Baissus.

Un CA décuplé

En 2022, Kalray a connu des revenus qui ont décuplé « du fait de leur croissance organique et de l'intégration d'Arcapix », affirme Eric Baissus. Le groupe est ainsi passé de 1,5 million d'euros de chiffre d'affaires en 2021 contre 16,4 millions en 2022. L'Ebitda ( bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement) est quant à lui toujours négatif, mais il est passé de -5,8 millions d'euros à -2,7 millions en 2022.

Un tiers des revenus de Kalray vient de la vente de matériel, et les deux tiers de la vente de logiciels. « Le cycle de vente est plus rapide pour le logiciel. C'est une évolution de Kalray qui a une composante matérielle et logicielle dans son offre », explique Eric Baissus.

38% de son chiffre d'affaires est réalisé aux États-Unis et 39% au Royaume-Uni. En France, aux États-Unis ou au Royaume-Uni Kalray emploie à ce jour 179 personnes.

En plus des deux gros évènements cités plus haut, un partenariat avec Dell en 2022 a aussi été un changement significatif pour l'entreprise.

Des besoins grandissants

Kalray ne craint pas non plus les fluctuations du contexte géopolitique, notamment la menace d'un embargo chinois sur les terres rares. « Cela pourrait créer un problème d'approvisionnement, mais on a géré et nous stockons des puces pour 12 à 18 mois. Nous sommes sereins sur ce sujet là. Il y a aussi une prise de conscience de l'Europe de tous ces enjeux et donc un soutien. Les clients et prospects veulent aussi du double source », selon Denis Scherrer , chief financial officer.

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Quant à l'avenir, la direction de Kalray semble également sereine. « Nous sommes sur un marché en très très forte dynamique. Il y a un besoin croissant tous les jours de manipuler des données avec l'industrie, les data centers, la 5G... » Le premier marché sur lequel se positionne l'entreprise est le stockage, viennent ensuite la 5G, les télécoms, le calcul intensif et le machine vision.

 Pour Kalray, 2023 est « une étape importante » qui va permettre à l'entreprise de se consolider en poursuivant quatre objectifs principaux. D'abord, il s'agit de continuer la croissance et atteindre les 40 millions de revenus, notamment grâce à d'autres contrats stratégiques avec de gros acteurs. Kalray travaille aussi avec Pixit média, qui était une filiale d'Arcapix, pour se positionner sur segment média et entertainment. « Il y a besoin d'outils pour traiter les flots de données très importants. Nous voulons pousser nos technologies vers le monde des médias en s'appuyant sur Pixitmedia », détaille Eric Baissus.

Le deuxième objectif est de structurer une équipe qui soit capable de croître, continuer à recruter et notamment à « évangéliser » les équipes de Dell, dans le cadre du partenariat.

Kalray compte ensuite bâtir son offre « pour qu'elle soit la plus facile d'adoption et d'utilisation.» Deux produits phares vont être lancés en 2023 ngenea 2 et Coolidge 2, des nouvelles générations de processeurs en phase finale de développement. « Nous voulons permettre aux clients d'utiliser une technologie puissante sans devenir expert des processeurs  », explique Eric Baissus. Le quatrième objectif et pas des moindre est l'amélioration de son Ebitda.