Cegid  : premier plan stratégique d'après rachat

Deux ans après son rachat par deux fonds anglo-saxons, l'éditeur de logiciels Cegid, qui réaffirme au passage son attachement à Lyon, dévoile les détails de son nouveau plan stratégique. Conduit par une toute nouvelle équipe dirigeante, il doit définitivement propulser l'entreprise comme un des acteurs majeurs du secteur en Europe.

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Cegid tourne définitivement la page de l'ère Aulas-Bertrand avec la présentation de son premier plan stratégique après son rachat, établi pour 5 ans dès juillet 2017 par le jusque là discret Pascal Houillon, nouveau directeur général du groupe.

Il se concrétise par un objectif ambitieux : atteindre un chiffre d'affaires supérieur à 700 millions d'euros en 2021. En d'autres mots : quasi-doubler l'actuel (332 millions d'euros en 2017), en trois ans.

"Nous misons sur un chiffre d'affaires de 400 millions d'euros en 2018, sur la base d'une croissance supérieure à celle du marché. Les différentes étapes du plan se mettent en place. Il commence déjà à porter ses fruits. Je crois au succès", avance Pascal Houillon, à l'occasion de sa première prise de parole officielle en marge d'un événement qui a réuni, ce 3 juillet, près de 2 000 personnes au Palais des congrès de Paris.

Marque ombrelle

Premier socle de cette stratégie de conquête : la concentration autour d'une marque unique : Cegid.

"Tout le monde connaît Cegid. Mais personne ne le connaît vraiment à cause de la multiplicité des marques conservées. Notre objectif est de simplifier tout cela pour constituer une seule composante qui va dans la même direction", poursuit-il.

Celle-ci repose sur quatre piliers forts : "des trésors cachés par forcément mis en évidence", détaille Pascal Houillon. Les positions historiques de Cegid autour des métiers de la comptabilité, de la finance et de la fiscalité, et de nouvelles positions récentes autour des métiers de la paie et des ressources humaines et du retail.

Avec le rachat de l'éditeur roubaisien Cylande, fin 2017, Cegid a déjà réalisé de belles performances dans ce secteur à potentiel (près de 120 millions de dollars de chiffre d'affaires). Cette acquisition doit lui permettre d'élargir son offre vers la grande distribution.

"Il y a une vraie place à prendre sur le retail, le marché est en pleine recomposition", affirme-t-il.

En complément, l'éditeur cherche à se développer auprès des acteurs publics. Et mise pour cela sur la puissance de son ERP Qualiac, également racheté fin 2017. Le groupe vient de signer un contrat avec le ministère de l'Éducation nationale pour équiper tous les lycées et les collèges de France.

Rachats et partenariats

Fidèle à sa stratégie de croissance externe, Cegid devrait poursuivre ses acquisitions internationales, sans pour autant dévoiler ses projets en cours. "Cegid prévoit des investissements supplémentaires et des équipes renforcées notamment en Europe et sur le continent nord-américain." Plus précisément en Italie, marché intéressant pour son potentiel dans le retail du luxe notamment, au Royaume-Uni et aux US, porté par l'acquisition de RITA, une plateforme de diffusion en ligne de gestion carrière et de sourcing de recrutement au Canada en novembre 2017.

Pour accélérer sa transformation, Cegid renforce son écosystème. Soutiens aux startups, avec la poursuite du financement par la Fondation Cegid d'un certain nombre de programmes, dont le Digital Booster, mais surtout multiplication des partenariats technologiques : renouvellement de ceux signés avec IBM et Microsoft, et signature d'un nouveau partenariat avec Xerox depuis juin 2018 pour "améliorer la digitalisation des documents des TPE", souligne le groupe. Avec au total, plus de 30 innovations déployées.

"Notre ambition est de construire des solutions et des process métiers utiles. Nous n'avons pas vocation à nous lancer dans la technologie pure, nous nous concentrons davantage dans la recherche des usages", avance Sylvain Moussé, directeur des technologies de Cegid.

Abandon progressif des licences

C'est grâce au mode Sass, dont il est le pionnier, que Cegid parvient à gagner de nouvelles parts de marché.

"On ne vend plus de licences. Nous réalisons déjà près de 30 % de notre chiffre d'affaires sur ce mode", souligne Pascal Houillon.

"Le cloud ouvre le champ des performances et nous permet de multiplier par quatre nos capacités de production", abonde Sylvain Moussé. La part du Saas devrait progressivement passer de 30 à 60 %.

Structurations internes

Pour alimenter cette croissance, le groupe a profondément restructuré "son organisation matricielle composée de 12 business unit et de sociétés séparées en fusionnant l'ensemble et en créant une série d'unités qui n'existaient pas, à l'exception du service R&D", avance le directeur général.

Le nouveau dirigeant, toujours basé à Lyon - des rumeurs avaient évoqué un potentiel déménagement aux Pays-Bas, démenties depuis - a donc renforcé son équipe, avec l'arrivée de Valérie Thomassin, directrice marketing et communication ; André Brunetière, directeur R&D et product management ; Philippe Clerc, directeur de la business unit paie et ressources humaines ; Stéphane Gaidier, directeur financier ; Thierry Galvagni, directeur des systèmes d'information ; Tahar Gareche, directeur juridique et François Méro, directeur de la business unit expert-comptable et portail collaboratif. 

En complément, le groupe au 2 400 collaborateurs embauche "au rythme d'une cinquantaine de collaborateurs par mois", souligne le directeur général. Pour la France, mais aussi à l'international, tous profils confondus. Son ambition : intégrer près de 450 nouveaux collaborateurs sur l'année 2018. Un dernier défi, de taille.

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