141 millions de dollars. Tel est le montant de la transaction réalisée par l'américain iRobot afin d'acquérir son plus grand distributeur européen, Robopolis, installé à Villeurbanne, en banlieue lyonnaise. Cette somme correspond à 0,9 fois le chiffre d'affaires de Robopolis (127 millions d'euros) à douze mois révolus en juin. Si un accord définitif vient d'être conclu entre les deux sociétés, le rachat ne sera finalisé qu'en octobre. L'opération devrait générer 25 à 35 millions de dollars de chiffre d'affaires supplémentaires pour iRobot en 2017.

Christian Cerda, COO d'iRobot, interrogé par Acteurs de l'économie - La Tribune, l'assure : "l'ensemble des employés sera conservé." Des embauches sont envisagées pour accompagner le développement de la société.

Marges de croissance

L'acquisition marque la volonté d'iRobot, leader de la robotique grand public, notamment à l'origine du robot aspirateur Roomba, de "capitaliser sur l'élan du marché".

"Le marché européen est fort. Toutefois, nous n'en sommes encore qu'aux prémices, ce qui signifie que nous avons encore de grandes marges de croissance sur le continent", détaille Christian Cerda.

De fait, la zone EMEA (europe middle est & africa) est une région stratégique pour l'Américain : elle représente 25 % de ses revenus totaux en 2016. De son côté, Robopolis représentait près de la moitié des revenus d'iRobot en EMEA en 2016. Une apparente co-dépendance qui pourrait expliquer cette acquisition, avancent Les Echos.

Mais l'objectif est également de "renforcer les structures en Europe, ainsi que la force de la marque", ajoute Marc Dinee, SVP ventes et marketing de Robopolis, également contacté par téléphone. "Nous estimons qu'une stratégie "go-to-market" plus directe est nécessaire pour continuer à conduire l'adoption de robots pour la maison", complète pour sa part Colin Angle, CEO d'iRobot, dans un communiqué.

Cette acquisition, la plus importante opérée par iRobot, s'inscrit donc dans une "stratégie globale" de la société afin d'améliorer l'adoption de robots pour la maison par les consommateurs. iRobot avait en effet acquis son distributeur au Japon en novembre dernier. Cependant, si de nouveaux rachats ne sont pas à exclure, rien n'a encore été arrêté, indique Christian Cerda.

Cette stratégie d'acquisition externe, qui vise à multiplier la présence de leur robot dans les foyers domestiques a également un autre versant : la commercialisation auprès des Gafa des données personnelles collectées, comme l'explique Colin Angie dans une interview donnée à l'agence Reuters.

Robopolis reprise par Bruno Bonnell en 2006

Robopolis était le distributeur européen exclusif depuis 2006-2008. L'entreprise avait été reprise par Bruno Bonnell en 2006. Le désormais député La République en Marche, également fondateur d'Infogrames, est sorti du capital de Robopolis fin 2016.