Logiciel : la startup Tilkee va accélérer aux côtés du géant américain Oracle

La jeune pousse lyonnaise va intégrer le programme d'accélération Cloud Startup Accelerator du géant américain du logiciel Oracle. Ce dernier va lui ouvrir son carnet d'adresses afin de booster son business, tout en lui apportant un support technologique. Une aubaine pour Tilkee, spécialiste de l'optimisation de la prospection et de la relance commerciale.
Sylvain Tillon et Tim Saumet, confondateur de Tilkee.

C'est un nouveau coup médiatique, et certainement un booste conséquent pour son business et sa technologie que s'apprête à vivre la startup Tilkee. La jeune pousse lyonnaise, qui propose un logiciel permettant d'optimiser la relance commerciale, va intégrer, aux côtés de cinq autres jeunes pousses*, l'accélérateur français de l'américain Oracle, géant de l'édition de logiciels aux quelque 120 000 salariés dans le monde et environ 40 milliards de dollars de revenus annuels. "Nous utilisons déjà trois de ses outils, qui sont au cœur de notre métier : l'outil CRM, un outil de marketing automation ainsi qu'un logiciel de générateur de devis. Cette nouvelle collaboration permet d'aller plus loin", justifie Timothée Saumet, cofondateur de l'entreprise lyonnaise créée en 2012 avec Sylvain Tillon.

Et pour cause. En intégrant le programme "Cloud Startup Accelerator", Tilkee, se verra accompagnée "de façon intense pendant 6 mois, puis un suivi sur trois ans". Deux leviers clés sont ciblés : le développement commercial et celui technologique. Deux ressources internes seront mobilisées par l'Américain pour remplir ces deux missions.

Regard tourné vers l'Angleterre et l'Allemagne

Le support commercial devrait permettre à la jeune pousse de faire décoller son chiffre d'affaires (qui devrait atteindre entre un million d'euros et 1,2 million d'euros fin 2017). Le géant américain promet ainsi d'ouvrir son carnet de clientèle à la jeune pousse, tout en aidant celle-ci dans la prospection de ses propres clients. Parmi les cibles, Tilkee veut accélérer sur les marchés allemand et britannique, où elle a déjà fortement prospecté. Focalisée sur le B2B, elle enregistre pour le moment 90 % de son chiffre d'affaires en France, tiré par des références clients comme EDF ou Orange.

"L'Allemagne et l'UK sont des terrains commerciaux compliqués à pénétrer, d'autant plus que nos cibles sont les grands comptes. L'appui et la marque "Oracle" vont nous ouvrir plus facilement des portes", espère le dirigeant-trentenaire, qui ambitionne 20 % de son CA à l'international d'ici 2020. L'entreprise vise 7 à 8 secteurs d'activités, parmi lesquels l'assurance-banque, IT, l'énergie.

Deuxième levier d'aide non-négligeable, le géant américain aidera la startup dans son développement technologique, permettant d'industrialiser son service : "l'objectif est d'aller encore plus loin dans l'intégration des outils Oracle, mais aussi de franchir un cap technologique", poursuit l'entrepreneur. Tilkee a en effet développé en interne son algorithme, épaulé par des collaborations avec des enseignants-chercheurs de l'Insa de Lyon. La jeune pousse aura également un accès au cloud d'Oracle, sur lequel elle pourra basculer une partie de son service. Une aubaine alors que le "stockage dans les nuages" tire le secteur, alors que la baisse des revenus liée au licensing est une réalité. A titre d'exemple, Oracle affichait pour l'exercice 2016 une croissance de 60 % de ses activités cloud (pour un bénéfice d'exploitation du groupe dans son ensemble de 12,7 milliards de dollars).

Financer la croissance

En fonction des réussites commerciales, la jeune pousse décidera comment financer la suite de son business. Après avoir levé 1,5 million d'euros (50 % en capital, 50 % en prêt auprès de Bpifrance, Axeleo, RAC, Pertinence Invest, business angels), Tilkee aura besoin de financement pour poursuivre son expansion sur ses marchés prioritaires. "Nous sommes actuellement en pleine réflexion sur le mode de financement. Une levée de fonds n'est pas à exclure, mais nous regardons avec attention la possibilité d'un autofinancement. Nous sommes rentables, avons une trésorerie satisfaisante. Notre business dégage déjà du résultat net. La décision sera prise collectivement", détaille Timothée, qui rappelle qu'une dizaine de salariés, sur les 20 qu'emploie Tilkee, sont actionnaires de l'entreprise.

Cette collaboration de plus de trois ans pourra-t-elle déboucher sur une prise de participation, voire un rachat par le géant du logiciel ? "C'est la logique d'une entreprise comme la nôtre d'être rachetée par un grand acteur du secteur. Nous sommes dans un marché de niche. Notre but est de devenir l'option obligatoire pour un géant. Si cette concentration n'a pas lieu, nous risquons d'être "mangés" par nos concurrents, notamment américains, qui possèdent des moyens démesurés", explique lucidement l'entrepreneur.

"Nous ne prenons pas de participation au capital. Selon moi, un dollar de chiffre d'affaires est bien plus précieux pour une startup qu'un dollar de capital", explique ainsi Reggie Bradford, Senior vice-président d'Oracle, dans les colonnes des Echos, lors de la présentation du projet. En revanche, rien n'était indiqué concernant une potentielle acquisition pure et simple...

 *Shippeo, 1Check, DialOnce, Weblib, OuiTeam

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