Pourquoi le trublion du marketing relationnel Obiz prépare son entrée en bourse

Il veut augmenter le bien-être et le pouvoir d'achat de ses clients et collaborateurs à travers des outils, comme la e-boutique Mes achats moins chers... En pleine crise sanitaire, le lyonnais Obiz ne freine pas et annonce son intention de s'introduire sur Euronext Growth. Déjà sous statut d'entreprise à mission, il souhaite lever les fonds nécessaires à l'accélération de sa croissance en France, mais aussi en Europe.
Le lyonnais Obiz veut s'appuyer sur cette entrée en bourse pour déployer son plan de développement en France et à l'international, avec un objectif d'atteindre les 50 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2025.
Le lyonnais Obiz veut s'appuyer sur cette entrée en bourse pour déployer son plan de développement en France et à l'international, avec un objectif d'atteindre les 50 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2025. (Crédits : CHARLES PLATIAU)

Son document d'enregistrement vient d'être approuvé par l'Autorité des marchés financiers. Il s'agit de la première étape du projet d'introduction en Bourse d'Obiz.

Créée en 2010 par Brice Chambard, l'entreprise lyonnaise, spécialisée dans le marketing relationnel, devrait officialiser dans les prochains mois son entrée sur Euronext Growth, la plateforme destinée aux petites et moyennes entreprises de la zone euro. Les données de valorisation de la société, tout comme celles du montant des fonds espérés suite à cette introduction, sont encore confidentielles mais l'ambition est bien de porter l'accélération et le développement à marche forcée de l'entreprise.

Après cinq années de croissance annuelle moyenne de l'ordre de +70%, Obiz a réalisé en 2020 un chiffre d'affaires de 15,4 millions d'euros (+62% en 2019) avec un Ebitda à 0,8 million d'euros (soit 5,2% de marge). Avec l'objectif d'atteindre les 21 millions d'euros en 2021, puis les 50 millions d'euros d'ici 2025 (avec un Ebitda à 8 millions d'euros et 80 salariés, contre 38 actuellement).

"Nous avions besoin de fonds pour financer notre stratégie de développement. J'aurais pu faire une levée de fonds auprès d'investisseurs mais j'ai choisi la Bourse car je conserve une vraie liberté de décision", justifie Brice Chambard, son dirigeant, par ailleurs très impliqué dans la French Tech lyonnaise.

Et d'ajouter : "Bien sûr, il y aura les contraintes de la communication financière et de la transparence, mais cela ne me gêne absolument pas. En revanche, qu'un fonds ait le pouvoir potentiellement de faire dévier l'ADN de mon entreprise, cela aurait été un vrai problème".

Des services aux grands comptes

Entreprise à mission, Obiz s'appuie sur trois enjeux éthiques, fixés dès sa création par Brice Chambard : "donner accès aux sports et aux loisirs au plus grand nombre, augmenter durablement le pouvoir d'achat des consommateurs et soutenir l'économie sociale". Trois enjeux déployés à travers deux leviers business.

D'abord, une e-boutique (Mes achats moins chers) proposant aux consommateurs des réductions "exclusives", avec une offre spécifique aux CE, CSE et associations déployée, depuis le rachat en 2016 de l'entreprise. Ensuite, une plateforme digitale proposée aux grandes entreprises pour piloter et gérer leurs programmes relationnels et affinitaires. Parmi ceux-ci : Axa ou encore Vinci, avec à chaque fois, une exclusivité sectorielle.

Si l'essentiel du chiffre d'affaires 2020 (soit 12,7 millions d'euros exactement), a été réalisé sur la première activité grâce notamment aux boutiques e-commerce intégrées des programmes, c'est bien sur les deux pieds de son business model que Brice Chambard compte appuyer sur l'accélérateur. Notamment parce que le pilotage de programmes affinitaires dégage une marge bien plus intéressante.

50 millions d'euros en 2025

Plusieurs axes stratégiques de croissance ont ainsi été définis, et seront présentés aux futurs investisseurs boursiers. Notamment la croissance à l'international.

"Sur les trois millions d'euros que génère notre activité de pilotage de programmes, 700.000 sont déjà réalisés à l'étranger, notamment en Belgique. Nous voulons aller plus loin avec des cibles comme l'Espagne, le Portugal, le Brésil et l'Italie".

Selon Brice Chambard, le potentiel de croissance est également encore très important en France sur cette activité (5 à 7 nouveaux programmes par an sont visés pour les prochaines années) mais aussi sur le e-commerce : "le marché des CSE, des entreprises, des associations est énorme, il reste encore beaucoup à faire !".

Autre piste que suit de près Obiz : le développement en franchises pour proposer à des petites structures, l'offre jusqu'ici réservée aux grands comptes. "Nous avons 35.000 partenaires, certains nous demandent de leur développer leur propre programme de marketing relationnel. Nous commençons à nous lancer sur ce chemin : par exemple nous venons de signer avec la Métropole de Lyon pour le Pass traboule, mais nous ne pouvons pas déployer ces offres sur l'ensemble du territoire français depuis Lyon".

D'ici 5 ans, Obiz vise la barre des 20 franchisés. Ils cibleront les partenaires locaux (artisans, commerçants, restaurateurs, collectivités) souhaitant mettre en place des mini-programmes relationnels, avec des offres locales, pour fidéliser leur clientèle.

Pour atteindre son objectif de 50 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2025, Brice Chambard mise donc sur la croissance organique mais aussi sur la croissance externe.

Sur ce sujet, Obiz est accompagné par BPI dans le cadre de son accélérateur destiné aux PME. Une trentaine d'entreprises a d'ores et déjà été ciblée. "Nous allons affiner la liste, toutes ont un intérêt pour un développement en France ou à l'international", confie Brice Chambard. En attendant, Obiz doit finaliser son IPO et valider les prochaines étapes.

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Commentaires 2
à écrit le 20/04/2021 à 8:57
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hormis des banques publiques francaises ( du genre de celles qui financent les syndicalistes des thes 1393 car ils sont tres nuisibles et ne veulent pas etre caution personnelle pour financer leur scop) , et certaines banques obligees ' en arriere b...

à écrit le 19/04/2021 à 21:33
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La course à la levée de fonds, mais cette fois à la française sur des vrais sujets et avec des vrais business models, pas comme les américains.

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