Auvergne Rhône-Alpes : la production et la consommation d'électricité en baisse en 2022

A l’heure du bilan 2022 pour RTE (Réseau de transport d'électricité) plusieurs fait marquants ressortent : la production d'électricité régionale, notamment, nucléaire a rarement été aussi basse, mais la sobriété a aussi porté ses fruits et la consommation a diminué de 9% en hiver. Les énergies renouvelables quant à elles progressent significativement et devraient continuer sur cette lancée.
(Crédits : Reuters)

« 2022 a été l'année de tout les records », a annoncé François Chaumont, délégué régional RTE (Réseau de transport d'électricité), lors de la présentation du bilan de RTE. L'année a en effet été marquée par plusieurs évènements qui ont influencé la production et la consommation d'électricité : impact des prix du gaz, crise de la production nucléaire, sécheresse...

« Il faut éviter de se dire qu'on a fait tout ça pour rien »

La consommation dans la région a baissé de 1,5% en 2022 pour arriver à 63,7 TWh. Mais la diminution la plus significative s'est faite en hiver avec une baisse de 9% de la consommation brute régionale entre les hivers 2021-2022 et 2022-2023. RTE a aussi constaté une baisse de 2% de la consommation pour le secteur industriel, en 2022, en particulier sur les secteur de la métallurgie, la chimie, la parachimie et la sidérurgie. En hiver, les industriels ont baissé leur consommation de 10%.

L'effort collectif et la sobriété ont donc payé : « Il n'y a pas eu de coupures cet hiver, ni de signal EcoWatt rouge [dispositif pour signaler les tensions sur le réseau électrique, ndlr] », affirme François Chaumont. Il note aussi que « les trois quarts de la baisse sont liés au geste de sobriété et au prix. Un quart est lié au fait que la météo était douce. »

C'est aussi « la première année qu'on est en solde importateur », notre François Chaumont. Une électricité principalement importée d'Allemagne, d'Espagne et de Grande-Bretagne. Et d'ajouter : « Un des leviers qui a permis de passer l'hiver, c'est la solidarité européenne. »

RTE a refait le calcul : s'il n'y avait pas eu de baisse de consommation et la moitié de l'import, « on aurait eu douze signaux EcoWatt rouge. » Des efforts et une prise de conscience qu'il faut donc soutenir selon le délégué régional, aussi bien pour les particuliers que pour les industriels. « Pour 2022-2023, c'était un geste rapide qui demandait peu d'investissement. Après, nous ferons des économies en faisant plus d'investissements : nouveaux outils, aux process, isolation thermique... [...] Il faut éviter de se dire qu'on a fait tout ça pour rien. »

La production nucléaire au plus bas depuis 25 ans

La production régionale d'électricité a quant à elle chuté l'an dernier, « en raison de la faible production nucléaire et hydraulique », indique RTE. Elle a diminué de 12,5% pour atteindre 103,1 TWh. Malgré cette baisse significative, la région continue de produire presque un quart de l'électricité française (23%).

Le nucléaire, qui représente 71% de la production régionale (73,1 TWh), a baissé de 13% en 2022, par rapport à 2021, notamment à cause des problématiques de corrosion sous contrainte et de retards liés aux Covid. Un niveau (73,1 TWh) qui n'avait pas été atteint depuis 25 ans.

La sécheresse et les faibles niveaux d'eau ont aussi pesé sur la filière hydraulique, dont la production régionale a diminué de 18% (pour atteindre 22,5 TWh). Le parc hydraulique représente encore 22 % de la production électrique régionale.

L'hydraulique et nucléaire étant en baisse, c'est la production thermique fossile (gaz et charbon) qui a pris le relais et augmenté de 26,4%, tout en se contenant à 3% de la production régionale.

Les EnR poursuivent leur développement

Du côté des énergies renouvelables en revanche, les chiffres sont dans le vert, avec une hausse générale de 17% (hors hydraulique). La production solaire a fait un bond de 39%, dû à l'ensoleillement mais aussi à la hausse de capacité solaire installée en 2022 (+23% de capacité). « En 2030, l'objectif de la région est d'atteindre 6.600 MW de capacité solaire installée », selon RTE. En 2022, la capacité solaire installée était de 1.822 MW.

L'éolien a augmenté de 6%, mais il ne représente toujours qu'1% de la production régionale totale (1,4 TWh).

L'accueil de ces ENR et l'électrification de l'industrie et de la société (55% de la consommation énergétique en 2050, contre 25% aujourd'hui) va amener RTE à renouveler son réseau. RTE prévoit d'investir un milliard d'euros d'ici 2027 pour accompagner la transition énergétique. Une hausse de 50% des investissements qui permet aussi de coller aux objectifs du SRADDET (schéma régional d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires) Auvergne Rhône-Alpes qui prévoit une baisse de 30% des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030.

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Commentaire 1
à écrit le 02/05/2023 à 22:18
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Pourquoi RTE oublie de mentionner l'effet des grèves sur les retards dans les réparations des centrales nucléaires et des baisses volontaires de production de certaines centrales par certains grévistes?

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