Bornes électriques : après un déploiement record l'an dernier, le Puy-de-Dôme calme le jeu

A l'heure où l'on nous incite à rouler plus écologique, encore faut-il pouvoir recharger son véhicule électrique ou hybride. C'est tout l'enjeu du déploiement des bornes électriques. L'objectif des 100 000 points de recharge accessibles dans l'espace public est presque atteint en France. Et le Puy-de-Dôme a fait sa part... Le département compte aujourd'hui plus de 720 points de recharge. C'est trois fois plus qu'il y a un an.
(Crédits : Clermont Auvergne Métropole)

Une voiture sur 5 vendue en France est soit électrique, soit hybride. Une petite révolution dans le monde de l'automobile mais qui doit s'accompagner en parallèle d'une installation soutenue du nombre de points de recharge.

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Forte de croissance

Le Puy-de-Dôme l'a bien compris. Alors fini le bonnet d'âne du mauvais élève. Le département, très en retard sur le déploiement des bornes, a mis les bouchées doubles et même triples. Il s'approche désormais du ratio national avec un point de recharge accessible dans le domaine public pour 14,3 véhicules (contre 13,88 au niveau national), selon les données calculées par l'UFE, l'Union française pour l'électricité qui fédère les industries du secteur. Cette proportion était d'un pour 30 véhicules en janvier 2022. C'est dire le chemin parcouru en à peine un an. Le Puy-de-Dôme comptabilise aujourd'hui 726 points de recharge disponibles sur la voirie, dans les parkings des centres commerciaux ou sur les aires d'autoroute, contre 233 en janvier 2022.

« Le Puy-de-Dôme est le département qui a enregistré en 2022 la plus forte hausse. Le taux de progression a été de 210%, devançant ainsi de plus de 120-130 % ceux de l'Allier et de l'Ain qui complètent le podium », analyse Mathias Laffont, directeur usages et territoires de l'UFE.

Sursaut de l'écosystème

Une forte accélération des installations qui s'explique sans doute par un sursaut de l'écosystème, notamment des acteurs économiques, et par le volontarisme politique des élus. Ainsi le réseau déployé par Territoire d'énergie Puy-de-Dôme, syndicat intercommunal de l'énergie, s'est fortement étoffé.

« Nous avons installé un peu plus de 70 points de charge l'an dernier, après une étude approfondie des besoins. Nous voulions un maillage équilibré au niveau départemental, avec une répartition entre les bassins de vie, les zones de transit et les points touristiques. On peut faire le tour du Sancy sans être embêté par exemple », explique Sébastien Gouttebel, président de l'établissement public, qui reconnaît volontiers que ce déploiement a pris du temps.

« Il a fallu trouver des financements, ce programme a coûté 3,5 millions d'euros et puis, nous avons été tributaires des difficultés d'approvisionnement rencontrées par notre fournisseur de bornes, difficultés liées au covid », poursuit celui qui est également maire de Murol. Dans le même temps, d'autres communes ont aussi décidé d'y aller toute seule comme Olliergues qui a installé ses propres points de recharge.

Plus de 10.000 voitures électriques

Cette marche forcée dans le déploiement des bornes était une nécessité, à cause du retard pris les années précédentes mais aussi parce que l'électrique va continuer sa montée en puissance. Comme tous les automobilistes français, les Puydômois sont de plus en plus séduits par les motorisations électriques. Le département compte 10.400 véhicules électrifiés (électriques et hybrides rechargeables), c'est 50% de plus sur un an selon l'UFE. Il faudra donc maintenir la dynamique d'installations.

Pourtant Territoire d'énergie Puy-de-Dôme a décidé de faire une pause et ne déploiera pas de nouveaux points de recharge cette année.

« Nous voulons avoir le retour d'un an de fonctionnement pour les bornes que nous avons déjà installées. Il faut être pragmatique et ne pas rentrer dans un système d'emballement car tout cela coûte cher. Nous sommes aujourd'hui en déficit », argumente Sébastien Gouttebel.

Les discussions vont se poursuivre avec les élus et tous regarderont de près ce que fait le privé. Notamment les sociétés autoroutières. Vinci autoroutes va, par exemple, installer d'ici l'été douze points de recharge haute puissance sur son aire de Manzat dans le nord du département, quand l'aire des Volcans d'Auvergne s'équipera, elle, de seize nouveaux points de recharge selon APRR, dont quatorze en très haute puissance. Un « haut débit » bien utile pour les automobilistes qui, sur la route des vacances, s'arrêteront dans le Puy-de-Dôme pour recharger leur batterie.

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