Thermostats connectés : le francilien Voltalis s’associe à la Métropole de Lyon pour équiper jusqu’à 166.000 logements

Alors que les exigences de sobriété poussent les entreprises, collectivités et particuliers à baisser leur consommation énergétique cet hiver, la Métropole de Lyon a choisi de s'associer au francilien Voltalis pour lancer une grande campagne d'installation de thermostats connectés sur les foyers qui se chauffent à l'électrique. Une action gratuite pour les ménages, qui leur permet d'économiser jusqu'à 15% de leur facture annuelle, tandis qu'elle permet à Voltalis de massifier son usage. Le francilien travaille d'ailleurs en étroite collaboration avec RTE sur cette solution d'effacement. Explications.
En proposant un thermostat connecté gratuit aux grand lyonnais qui se chauffent à l'électricité, Voltalis espère massifier le pilotage énergétique et engager des réductions de consommation de 15%. Mais le plus étonnant dans cette équation, c'est que le francilien Voltalis s'engage aussi à rembourser les fournisseurs d'énergie du manque à gagner.
En proposant un thermostat connecté "gratuit" aux grand lyonnais qui se chauffent à l'électricité, Voltalis espère massifier le pilotage énergétique et engager des réductions de consommation de 15%. Mais le plus étonnant dans cette équation, c'est que le francilien Voltalis s'engage aussi à "rembourser" les fournisseurs d'énergie du manque à gagner. (Crédits : DR Voltalis)

Après avoir équipé près de 150.000 foyers en France, le francilien Voltalis s'associe à la Métropole de Lyon pour aider les grands lyonnais à réduire leur facture énergétique, tout en contribuant à la baisse de consommation d'électricité. Une campagne d'installation de dispositifs de pilotage énergétique - gratuite - a commencé dès octobre 2022. Elle peut se faire sur demande ou via la prospection des agents de Voltalis.

La solution que propose le fabricant de dispositifs connectés d'économies d'énergie Voltalis prend la forme d'un boîtier, pouvant être installé sur chaque appareil de chauffage électrique d'un logement, et associé à une application mobile. Ce thermostat connecté permet ainsi à son usager de réguler la température de son foyer, en jouant sur l'inertie du bâtiment au moment des pointes de consommation (en période de grand froid). Objectif : permettre jusqu'à une économie d'électricité de 15% sur la consommation annuelle.

"Il existe 166.000 logements équipés d'un chauffage électrique sur la Métropole. Nous espérons en toucher entre 20.000 et 30.000. Dans d'autres collectivités, nous avons déjà équipé un quart des logements", explique Mathieu Bineau, directeur général de Voltalis.

"Le chauffage électrique représente 66% de la consommation énergétique annuelle d'un foyer et plus de 50% de la demande électrique du secteur résidentiel, lors des pointes de froid", souligne la Métropole de Lyon. Selon RTE, en 2019, en France, le secteur résidentiel correspondait ainsi à 36% de la consommation globale d'électricité en France. Soit le plus grand poste de consommation, suivi par les entreprises (27%) et les grandes industries (17%).

Réduire la demande en électricité

Mais l'enjeu est double : il s'agit aussi de baisser le chauffage des ménages de quelques degrés seulement à des moments clés de la journée, afin de désengorger le réseau de distribution d'électricité de RTE lors des pics de consommation pouvant survenir tout au long de l'hiver. C'est ce qu'on appelle l'effacement. De quoi faire de Voltalis un nouvel outil de flexibilité d'un réseau électrique déjà sous flux tendus depuis le début de la guerre en Ukraine.

"Cet hiver, en raison de la faible disponibilité du parc nucléaire et de la pénurie de gaz, la production électrique française et européenne est historiquement basse et le système électrique risque des déséquilibres, en particulier lors des pics de consommation. Traditionnellement, ce sont les centrales thermiques (gaz, fioul et charbon) qui répondent aux besoins de pointe. Mais elles sont polluantes et extrêmement chères, avec un risque de rupture d'approvisionnement au cours des prochains hivers", rappelle Voltalis.

Et selon la société, la marge pour agir serait encore de taille : "Nous avons fait le constat que peu de gens étaient équipés d'un thermostat alors qu'un tiers des logements disposent d'un chauffage électrique", rappelle Mathieu Bineau, directeur général de Voltalis.

Rémunéré par RTE

De son côté, la société Voltalis n'avait pas vraiment l'idée "d'anticiper une crise" lors de sa création en 2006, précise Mathieu Bineau. Il s'agissait à la base de faire baisser la consommation électrique des particuliers et "de se substituer aux centrales thermiques pour moins polluer".

Il lui aura fallu plus de dix ans pour arriver au produit final proposé aujourd'hui aux grands lyonnais. Avec un point d'orgue en 2008, date à laquelle sa solution a été certifiée par RTE : un élément déterminant puisque du côté de son modèle économique, c'est justement le distributeur d'électricité qui assure en réalité la rémunération de Voltalis, à travers des appels d'offres engagés au préalable pour équiper des logements. Et cela, de manière pérenne, contrairement à un modèle où elle ne vendrait que des thermostats au grand public, ou même à une formule d'abonnement qui nécessite de fidéliser sa clientèle.

C'est la raison pour laquelle le partenariat signé avec la Métropole de Lyon est gagnant-gagnant, puisqu'il ne coûte pas un centime ni à la collectivité, ni aux particuliers qui souhaitent l'installer. La Métropole accepte cependant en contrepartie d'assurer un appui institutionnel à la démarche, notamment sous la forme d'une coordination et d'un dispositif de communication.

D'un autre côté, le dernier appel d'offres, lancé par RTE l'an dernier, a permis à Voltalis d'obtenir un revenu sur dix ans (alors qu'il ne durait qu'un au auparavant). "Nous avons besoin d'une rémunération dans la durée. Nous avons remporté 94% du lot pour l'effacement dédié aux petits consommateurs", affirme Mathieu Bineau, qui ne communique cependant pas à ce stade sur le chiffre d'affaires ainsi généré.

La gratuité de l'installation et de l'utilisation du boîtier fait également partie du modèle défendu, car c'est ce qui lui assure une large déploiement auprès des consommateurs, lui permettant ainsi en contrepartie de massifiés les usages. Et c'est aussi la raison pour laquelle le partenariat avec la Métropole de Lyon se veut déterminant, car il devrait permettre de faire gagner Voltalis en visibilité.

Mais le plus étonnant dans cette équation, c'est que le francilien Voltalis s'engage aussi à "rembourser" les fournisseurs. "Avec notre solution, une partie de l'énergie habituellement consommée est économisée et donc pas utilisée par les consommateurs. Notre modèle prévoit de rembourser également cette perte de chiffre d'affaires aux fournisseurs d'énergie, soit le manque à gagner qui n'a pas été produit." Un tel remboursement qui permettrait, selon Mathieu Bineau,"d'acheter la coexistence."

Au vu du contexte actuel et de l'évolution des réglementations concernant la sobriété énergétique, le dispositif connecté de Voltalis ouvre une nouvelle voie qui pourrait être amenée à se développer. Le directeur parle ainsi de "plusieurs centaines de millions d'euros d'investissement à réaliser sur les trois prochaines années." Actuellement, 250 millions d'euros ont déjà été investis dans l'entreprise depuis sa création.

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