Genève demande la fermeture de la centrale nucléaire du Bugey

La ville et le canton de Genève ont réaffirmé ce lundi leur demande de fermeture de la centrale nucléaire du Bugey, située à 70 kilomètres de la ville suisse. Une action médiatique qui fait suite au dépôt d'une plainte, mercredi 2 mars, pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui et pollution des eaux".
La ville et le canton de Genève contestent notamment le projet d'EDF de construire sur le site, éloigné de 70 km à vol d'oiseau de Genève, un centre de stockage de déchets nucléaires

Le nucléaire français est à nouveau au cœur de la polémique. Alors que les Allemands demandent la fermeture de Fessenheim (Haut-Rhin), que le directeur financier d'EDF à démissionner ce lundi suite à son désaccord sur la construction de deux EPR anglais, le parc français doit faire face à la fronde helvète.

La ville et le canton de Genève ont en effet demandé "la fermeture de la centrale nucléaire française du Bugey", ce lundi, lors d'un point presse.

"Nous ne sommes pas satisfaits des réponses données lors des procédures administratives", explique Esther Alder, maire de Genève, au cours d'une conférence de presse relayée par l'AFP.

Un centre de stockage de déchets nucléaires en cause

Mercredi 2 mars, les autorités suisses avaient déposé plainte contre X "pour mise en danger délibérée de la vie d'autrui et pollution des eaux", ciblant la centrale du Bugey (Ain) située à une trentaine de kilomètres de Lyon et stratégique pour l'approvisionnement énergétique de la capitale rhônalpine. Cette centrale compte un réacteur en cours de démantèlement, trois autres en fonctionnement et un à l'arrêt depuis août 2015.

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La ville et le canton de Genève contestent notamment le projet d'EDF de construire sur le site, éloigné de 70 km à vol d'oiseau de Genève, un centre de stockage de déchets nucléaires, appelé Iceda (Installation de conditionnement et d'entreposage de déchets activés), qui doit permettre de stocker une partie des déchets issus des neuf réacteurs d'EDF en cours de démantèlement en France (Brennilis, Bugey-1, Saint-Laurent, Chinon, Creys-Malville).

Invitation de Ségolène Royal

Ce n'est pas la première action judiciaire suisse dans ce dossier. Le canton de Genève avait ainsi contesté sans succès, devant la justice, un décret autorisant EDF à créer ce site. Il y a un an, la ville avait rappelé sa détermination à faire fermer la centrale et engagé comme avocate Corinne Lepage pour réfléchir à une stratégie.

Face à l'action suisse, la ministre de l'Écologie et de l'Énergie, Ségolène Royale, a invité des représentants helvètes à une réunion locale d'information le 4 avril sur le site du Bugey. "Nous allons examiner la plainte", déposée par la ville et le canton, a indiqué la ministre, "mais ce qui est clair, c'est que la sûreté dépend de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN)".

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Contrairement à la plus vieille centrale française Fessenheim, dont la fermeture a été confirmée pour 2016 ce lundi par Emmanuelle Cosse, ministre du Logement, le site du Bugey n'a jamais été promis à une fermeture par l'exécutif, en dépit de nombreuses réclamations allant dans ce sens.

(Avec AFP)

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