Réchauds, lampes autonomes : ces achats « anti-coupures » devenus tendance au Vieux Campeur

Depuis le 1er décembre, l'enseigne Au Vieux Campeur, spécialisée dans les produits liés à la randonnée et à l'outdoor, observe une tendance inédite : avec des clients qui se « ruent » sur les articles de camping qui pourraient leur être utiles, en cas de coupure de courant. Mais l'heure n'est pas au survivalisme précise l'enseigne, qui voit cette tendance montante comme une consécration du virage pris par ces articles en matière de performance énergétique, comme de design. Avec de nouveaux types de cadeaux de Noël qui pourraient cette année s'inviter sous les sapins.
« C'est comme si nous étions en train de voir s'installer une nouvelle mode, un peu comme à l'image des gourdes il y a quelques années, où lorsqu'on a commencé à abandonner le plastique, on s'est rendu compte qu'elles pouvaient aussi être joliment décorées », observe le directeur général du réseau Au Vieux Campeur.
« C'est comme si nous étions en train de voir s'installer une nouvelle mode, un peu comme à l'image des gourdes il y a quelques années, où lorsqu'on a commencé à abandonner le plastique, on s'est rendu compte qu'elles pouvaient aussi être joliment décorées », observe le directeur général du réseau Au Vieux Campeur. (Crédits : DR/Vieux campeur)

Un par un, les rayons dédiés au camping et traditionnellement peu favorables aux ventes hivernales se vident, ou du moins se tendent : tables de cuisson et réchauds portatifs, mais aussi bouteilles de gaz, lanternes et autres lampes frontales autonomes en énergie... Le contexte de la crise énergétique a donné un autre visage aux achats de fin d'année.

Selon le directeur général du réseau Au Vieux Campeur, Aymeric de Rorthays, il s'agit d'un "jamais vu" en cette période de l'année. Et cela, à l'échelle nationale, puisque le réseau possède une cinquantaine de boutiques implantées au sein de 11 villes françaises, à Paris comme en région :

« Les ventes de tables de cuisson et réchauds de type camping ont été multipliées par 10. J'insiste sur le terme, de type camping, car c'est un matériel que nous vendons très peu à cette époque de l'année ».

Idem pour les bouteilles de gaz, dont les ventes ont été multipliées par cinq, ou pour les batteries portables et les lampes frontales, qui réalisaient déjà habituellement un chiffre important à l'approche de l'hiver et du changement d'heure, mais qui grimpent, là encore de 50% par rapport à une année dite "normale".

Le directeur général restera évasif sur le chiffre d'affaires ou le nombre d'items écoulés habituellement, mais il y constate clairement une nouvelle tendance se dessiner :

« Nous notons aussi une très forte hausse des ventes de lanternes autonomes et portatives (multipliées par 10), qui servent aussi bien en cas de coupures de courant, que pour décorer plus tard sa terrasse ou son balcon ».

Des évolutions vers plus de design et d'autonomie

Pour autant, Aymeric de Rorthays n'y voit pas là une marque de réelle anxiété par rapport à l'approche de l'hiver, et des spectres de coupures et délestages encore envisagés sur les mois les plus tendus (janvier et février notamment) :

« Beaucoup de gens qui venaient faire d'autres achats ont été surpris de voir que les lanternes pouvaient être des produits designs, rechargeables, et surtout très autonomes, puisqu'avec une recharge de deux heures, on peut atteindre une autonomie d'éclairage comprise entre 24 à 48 heures ». Et d'ajouter : « Le contexte actuel a permis aux consommateurs de voir que l'éclairage a beaucoup évolué au cours des dernières années ».

Même tendance au niveau des réchauds de camping, où l'image des vieux équipements des années 1980 aura laissé place à des objets plus compacts et design, ouvrant même la voie à de nouveaux usages :

« Nous avons des personnes qui, en voyant ces réchauds, ont choisi d'en faire l'acquisition afin de faire chauffer leur repas du midi au travail au lieu de manger froid, constate Aymeric de Rorthays. C'est comme si nous étions en train de voir s'installer une nouvelle mode, un peu comme à l'image des gourdes il y a quelques années, où lorsqu'on a commencé à abandonner le plastique, on s'est rendu compte qu'elles pouvaient aussi être joliment décorées ».

Un virage cadeaux, sur la dernière ligne droite de Noël

Bien qu'un tel équipement permette de réchauffer un repas pour quatre personnes durant une semaine en camping, il semble peu probable que les salariés s'équipent massivement au bureau pour reproduire l'expérience à terme :

« Depuis ce week-end, les ventes ont pris un virage cadeau, on risque de voir un certain nombre de réchauds design sous les sapins cette année. C'est un produit qui a l'image d'être pratique et utile, et de pouvoir servir aussi à la maison de campagne », constate le directeur général de l'enseigne Au Vieux Campeur.

Résultat : si l'enseigne a d'ores et déjà commandé du réassort et tenté d'élargir ses approvisionnements pour proposer, en moyenne, une dizaine de réchauds et une douzaine de lanternes différentes, elle se retrouve néanmoins avec des pénuries partielles sur certains produits, qui ne pourront pas être réapprovisionnés avant Noël.

« Des progressions comme celles-ci étaient impossibles à prévoir. Nous avons réussi à sourcer quelques nouveaux produits, mais nous avons aussi fait le choix de travailler uniquement avec des objets de qualité, ce qui nous limite dans nos réapprovisionnements », ajoute-t-il, constatant que sur ce terrain, le Made in France demeure encore un grand absent.

Cependant, ces croissances fortes et inattendues ne se traduiront pas nécessairement dans son chiffre d'affaires annuel : car face à une inflation forte, les consommateurs ont eu tendance à réduire leurs dépenses, et à attendre le dernier moment pour s'équiper.

« Les croissances enregistrées sur le matériel de camping pourraient encore durer jusqu'à Noël mais elles viendront surtout compenser les segments qui souffrent à coté, comme les équipements et vêtements destinés à combattre le froid, qui demeurent un marché très météo-dépendant », juge Aymeric de Rorthays.

Les skis de randonnée et le matériel d'occasion, deux autres valeurs sures

Côté neige, le directeur général du Vieux Campeur note que la période Covid, qui s'était soldée par un boom des ventes pour le matériel de ski de randonnée en raison de la fermeture des remontées mécaniques, n'atteindra certes pas les mêmes proportions cette année, mais continue de progresser. « Le marché du ski de randonnée est un marché durable, mais qui nécessite beaucoup de conseil car on n'associe pas n'importe quelle peau avec n'importe quels skis ».

Lire aussiA défaut de remontées, Au Vieux Campeur surfe sur le ski de randonnée

Autre segment en progression : les ventes de matériel d'occasion, qui représentent désormais un vivier de près de 1.500 articles, disponible en ligne ou au sein du réseau de boutiques de l'enseigne, où ils sont stockés.

« Aujourd'hui, acheter d'occasion ne fait plus peur aux clients. Ils ont même tendance à opter pour un sac de couchage ou un sac de randonnée un peu plus cher, et à le revendre ensuite en occasion, ce qui leur permet au final de dépenser la même somme, mais de profiter d'un produit beaucoup plus qualitatif », confirme Aymeric de Rorthays.

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