Alimentation animale : après des résultats records en 2021, Maxi Zoo maintient ses prévisions malgré la guerre en Ukraine

2021 aura été une année record également… pour le secteur de l’animalerie. Porté par les nouvelles habitudes des Français avec le télétravail, le leader européen de l'alimentation et des accessoires pour animaux de compagnie, Maxi Zoo (groupe allemand Fressnapf) aura enregistré une croissance de 28,3% l’an dernier en France, soit le meilleur score depuis sa création, avec l’ouverture de 46 magasins. Et il compte bien poursuivre sur sa lancée, en ouvrant le même nombre de points de ventes cette année, malgré une attention toute particulière qui sera portée à la hausse des prix des matières premières et de l’énergie, renforcés par la guerre en Ukraine.
Le groupe allemand n'est pas inquiet à ce stade concernant l'approvisionnement, avec des stocks qui ont pu être commandés en amont, mais il anticipe, si le conflit perdure, de possible ruptures sur certaines références précises et très demandées par ses clients, mais qui pourront être remplacées comme durant le Covid par des produits équivalents.
Le groupe allemand n'est pas inquiet à ce stade concernant l'approvisionnement, avec des stocks qui ont pu être commandés en amont, mais il anticipe, si le conflit perdure, de possible ruptures sur certaines références précises et très demandées par ses clients, mais "qui pourront être remplacées comme durant le Covid par des produits équivalents". (Crédits : DR/Maxi Zoo)

Créée par un vétérinaire grenoblois en 2004, l'enseigne Maxi Zoo a traversé trois décennies de progression du marché de l'animalerie, d'abord sous le nom de City Zoo. Elle avait finalement été rachetée en 2004 par le groupe allemand Fressnapf, pour prendre un nouveau nom : Maxi Zoo et des ambitions renforcées à l'échelle française. Un peu plus de quinze ans plus tard, c'est durant la crise sanitaire, courant 2021, que Maxi Zoo aura enregistré sa meilleure progression : +28,3%, portant ainsi son chiffre d'affaires à 330 millions d'euros.

Avec un siège social toujours situé dans le Nord-Isère, à Vaulx-Milieu, Maxi Zoo avait fait le pari de l'expansion : il a ainsi ouvert depuis 2015 près de 200 nouveaux magasins (dont 46 en 2021) pour un réseau qui totalise désormais 280 points de ventes.

Et il surfe aujourd'hui sur un marché accéléré par la crise sanitaire : « le marché était déjà en croissance de 3 à 4 % par année, et la crise Covid a recentré les Français sur leur famille et leur animal. Cela a été l'occasion, pour beaucoup, d'adopter un second animal au sein du foyer ou d'en prendre un pour ceux qui n'en avaient pas, et de développer ses activités avec lui », analyse Jan Wejbrandt, président de Maxi Zoo France. Résultat ? La croissance du marché globale s'est accélérée pour atteindre une moyenne de 8 à 9% par année entre 2020 et 2021.

Le marché européen encore à développer

« Il s'agissait d'une tendance déjà en cours, et sur laquelle les États-Unis sont plus avancés que nous car 75 % des foyers disposent déjà d'un animal de compagnie, contre 50% en France. Pour autant, il existe encore un grand potentiel de développement chez nous, et c'est une tendance qui est plus largement présente partout en Europe », atteste Jan Wejbrandt. Avec l'essentiel du marché porté vers le chien et le chat (qui drainent jusqu'à 75 à 80% des ventes), l'enseigne Maxi Zoo remarque cependant que les poissons font également partie des animaux demandés.

« Le marché pèse près de 5 milliards d'euros en France, en incluant la nourriture, mais également toute une gamme d'accessoires, de jouets, de couchages, de laisses ou encore de colliers », rappelle le président France de Maxi Zoo.

Et avec la pandémie, l'enseigne a elle aussi constaté que les habitudes des Français ont évolué : « Les nouvelles habitudes de télétravail et de confinement ont fait que les familles ont passé plus de temps avec leurs animaux et ont voulu acheter davantage de jouets et de produits de socialisation ou de promenade ».

Le spectre de la guerre en Ukraine sur les matières premières

Pour autant, le démarrage de la guerre en Ukraine pourrait lui aussi se faire ressentir sur plusieurs fronts : « depuis une petite dizaine de jours, nous avons senti le climat changer un peu car les gens sont très préoccupés par la crise mondiale autour de la guerre en Ukraine. Mais il est encore trop tôt pour en constater les changements sur le terrain. On sent simplement que nos membres se recentrent pour l'instant plutôt sur la nourriture de leurs animaux de compagnie », évoque Jan Wejbrandt.

Le groupe allemand n'exporte pas vers la Russie ou vers l'Ukraine, « mais comme tout grand groupe, nous sommes présents dans 11 pays, avec près de 15.000 collaborateurs et 50 nationalités ».

Son président France ajoute : « Même si nous n'opérons pas sur place, nous avons très certainement des collaborateurs ukrainiens et c'est pourquoi nous avons mis en place une directive interne qui prévoit que si des salariés ont besoin d'accompagnement ou de temps pour s'organiser ou rapatrier leur famille, nous serons solidaires et flexibles ». Une collecte de nourriture à l'attention des animaux abandonnés durant ce conflit a par ailleurs été engagée.

Mais c'est aussi sur ses propres approvisionnements que la guerre en Ukraine pourrait avoir des conséquences :

« Au cours des derniers mois, nous avions déjà rencontré une forte inflation, car toutes les matières premières ont augmenté comme le blé, mais aussi les métaux, les emballages qui constituent nos produits. Et nous anticipons qu'avec cette crise, l'augmentation se poursuive car l'Ukraine et la Russie sont à eux deux le premier grand producteur au monde de céréales et aussi de beaucoup de métaux ».

Et d'ajouter : « Il est encore difficile de le chiffrer mais nous sommes certains qu'il y aura un impact sur le prix des matières premières à terme ».

Pas de pénurie, mais des offres alternatives

Pour l'heure, le groupe ne craint pas de pénurie à proprement parler : « depuis la crise sanitaire, nous avons fait des stocks en menant des achats massifs en amont, mais il pourrait y avoir, si le conflit perdure, des ruptures sur certaines références très demandées par les clients. C'était par exemple le cas durant la crise Covid, notamment pour certains produits de litières pour chat, mais pour lesquels nous avons été capables de proposer des articles équivalents, qui nous permettent tout de même de servir nos clients ».

Malgré cette nouvelle crise, le groupe se projette dans une poursuite de la tendance engagée : « L'expérience démontre que durant les crises, les gens ont tendance à se recentrer sur leur famille, comme ce que nous avons observé durant la pandémie. C'est pourquoi je reste malgré tout optimiste, de manière générale, sur l'évolution de la demande sur le marché animal », affirme Jan Wejbrandt.

Avec au menu, l'ouverture de 45 nouveaux magasins et le recrutement de 300 collaborateurs en CDI à l'échelle de l'Hexagone afin de développer son positionnement dans les villes moyennes. Objectif affiché : se situer « à un maximum de 20 minutes de trajet de la localisation de chaque personne possédant un animal de compagnie ».

Dans cette optique, le réseau a d'ailleurs testé l'an dernier un nouveau concept de surfaces dites « extra small » (de 200m2) destinées au cœur des grandes métropoles. « Car si nous voulons remplir notre promesse partout, il faut aussi implanter des Maxi Zoo cœur de Lyon ou de Paris », assure le président de Maxi Zoo France.

Campé sur son positionnement omnicanal, avec l'objectif d'atteindre à terme 14% de son chiffre d'affaires en ligne (montant actuel : NC), Maxi Zoo est actuellement en phase d'expérimentations d'un nouveau concept de magasin pilote en région grenobloise, qui vise à transformer son magasin en un lieu « d'expérience » pour ses clients, à travers une proposition de service différente, ainsi qu'un nouvel aménagement des lieux.

« Nous souhaitons passer de fournisseur de produits pour animaux un fournisseur de soins, car sans devenir vétérinaire, notre mission est désormais d'accompagner nos clients avec des conseils sur l'ensemble des différentes phases de la vie des animaux de compagnie ». Pour cela, le groupe qui dispose déjà d'une académie de formation en interne, et sur le point de recruter également deux nouveaux formateurs.

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