Agritech : un premier accélérateur à Lyon pour bâtir des scale-up « de la fourche à la fourchette »

Un accélérateur oui, mais dédié cette fois aux startups de l'agronomie et de l'agriculture... Selon le Village by CA Centre-Est, l'école d'ingénieurs en agronomie lyonnaise l'Isara ainsi que l'école de commerce emLyon, ce sont ainsi près de 150 startups régionales qui pourraient ainsi passer en mode "scale-up", grâce à l'accélérateur Zesteur. Ce nouvel outil se positionne comme la "brique manquante" d'une filière, qui doit faire face à des enjeux climatiques et démographiques de taille.
Pour l'heure, les membres fondateurs de Zesteur ont déjà estimé à 150 le nombre de startups actives sur les thématiques agronomie et agriculture en Auvergne Rhône-Alpes. Elles seront sélectionnées pour leur positionnement allant de la fourche à la fourchette : c'est-à-dire de la production agricole à la transformation, distribution et consommation alimentaire.
Pour l'heure, les membres fondateurs de Zesteur ont déjà estimé à 150 le nombre de startups actives sur les thématiques agronomie et agriculture en Auvergne Rhône-Alpes. Elles seront sélectionnées pour leur positionnement allant de "la fourche à la fourchette" : c'est-à-dire de la production agricole à la transformation, distribution et consommation alimentaire. (Crédits : Fotolia)

"Aujourd'hui, nous faisons un constat d'ordre planétaire puisque nous sommes confrontés à des enjeux climatiques et démographiques. Nous nous retrouvons face à un mur, car la filière 'de la fourche à la fourchette' devra bientôt nourrir dix milliards d'habitants", explique Jérôme Zlatoff, directeur entrepreneuriat et innovation de l'Isara (Institut supérieur d'agriculture Rhône-Alpes).

Or, pour lui, comme pour ses deux partenaires à la création d'un nouvel accélérateur agrifood-tech, Zesteur, il existait un besoin d'innovation dans une filière, appelée elle-même à se transformer.

Et c'est précisément le rôle que compte jouer cette initiative tripartie, unique en Auvergne Rhône-Alpes : lancé officiellement jeudi dernier, le nouvel accélérateur de startups de l'agronomie et de l'agrologie, Zesteur, a été créé conjointement par l'école d'ingénieurs en agronomie Isara, la business school emLyon et le Village by CA Centre-Est, l'incubateur régional du groupe Crédit Agricole.

Trois partenaires qui se veulent complémentaires, puisque l'Isara se destine à l'accompagnement technique, l'EMLyon à la culture entrepreneuriale et commerciale, et le Crédit Agricole Centre Est au volet financier.

L'appel à candidatures pour la première promo­tion est ouvert jusqu'au 28 février 2022. Avec à la clé, l'ambition d'accueillir 6 à 7 startups par année. Et de pouvoir faire émerger, si possible, "deux ou trois belles startups par année et par promotion, qui puissent devenir en quelque sorte les porte-drapeaux de cette filière agritech dans la région", comme l'annonçait pour sa part Michel Coster, le direc­teur de l'accé­lé­ra­teur et du social inno­va­tion insti­tute à l'emlyon.

Un gain de temps promis pour scale-up

Pour être repérées puis sélectionnées, ces pépites devront d'abord répondre aux critères suivants : avoir un champs d'action située entre "plaisir, durabilité et accessibilité", mais aussi, avoir déjà présenté une preuve de marché et enfin disposer d'une équipe stable et motivée.

Moyennant 8.000 euros, ces startups lauréates pourront ensuite suivre un programme intensif de six mois, comprenant une trentaine d'heures de mentorat et huit bootcamps thématiques. La promesse leur est faite de pouvoir s'insérer dans un réseau de partenaires et de gagner ainsi du temps dans leur processus de scale-up.

Un coup de pouce au développement de leur business, afin de les aider à trouver des fonds et développer leur équipe, en somme. Avec une ambition également affichée : que les promotions de startups puissent aussi refléter l'ensemble de la chaîne de valeur allant de "la fourche à la fourchette" : c'est-à-dire de la production agricole à la transformation, en passant par la distribution et la consommation...

Le programme de ce "Boot Camp" dédié à l'agritech sera d'ailleurs adapté : les pépites du secteur de la transformation ouvriront la danse au premier semestre, et seront ensuite suivies, sur la seconde moitié de l'année, par les startups du secteur de la distri­bu­tion. Les jeunes pousses de la consom­ma­tion et produc­tion ferment quant à elles la marche et débuteront leur accompagnement au premier et second semestre 2023.

La "brique manquante"

"Dans la foodtech, il existe un vrai besoin. Par exemple, les startups euro­péennes du secteur de la food­tech sont parve­nues à lever 2,7 milliards d'eu­ros en 2020, ce qui est déjà treize fois plus qu'en 2013", poursuit Jérôme Zlatoff.

D'autant plus que la scène lyonnaise se positionnerait comme le second pôle français du secteur, derrière Paris.

Pour l'heure, les membres fondateurs de Zesteur ont déjà estimé à 150 le nombre de startups actives sur les thématiques agronomie et agriculture au sein de la région. Et il existerait encore, selon eux, au moins 300 porteurs de projets avec la volonté de gran­dir...

De son côté, Michel Coster, directeur de l'accélérateur et du social innovation institute à l'emLyon, abonde :

"Nous voulons donner de la visibilité aux actions et apparaître comme une place incontournable. Cet accélérateur était la brique manquante entre l'amont et l'émergence. [...] L'accélérateur va apporter un véritable cadre d'innovation et permettre aux startups de passer en mode scale-up".

A noter que cet accélérateur sera aussi ouvert aux PME et ETI de la filière, avec la volonté de ne pas se centrer uniquement sur les startups, "mais aussi accompagner l'innovation dans les organisations existantes". "On peut également rêver que les ETI et les PME intègrent ensuite des startups...", glisse Michel Coster, qui imagine déjà la création d'une boucle locale de la foodtech, du champs à l'assiette.

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