Avec son vermouth vendu à travers le monde, le savoyard Dolin ne fait pas que des sirops

Série d'été [Les marques désaltérantes "made in AURA" #3]. Déjà connue des Auralpins pour ses sirops arborant la croix de Savoie, la marque savoyarde Dolin doit en réalité sa prospérité au succès international de son vermouth chambérien. Celui-ci s'est taillé une bonne place au sein du monde des cocktails. Alors qu’elle fête son bicentenaire, la PME familiale s'apprête d'ailleurs à lancer un investissement majeur de 5 millions d'euros, pour entamer son prochain siècle d’existence.
Le vermouth français de Dolin, obtenu par la macération dans du vin blanc de pas moins d’une trentaine de plantes, fleurs et épices des Alpes, s’est longtemps consommé en apéritif, parfois même en boisson médicinale. Il est désormais devenu un ingrédient pour la composition de cocktails à l'international.
Le vermouth français de Dolin, obtenu par la macération dans du vin blanc de pas moins d’une trentaine de plantes, fleurs et épices des Alpes, s’est longtemps consommé en apéritif, parfois même en boisson médicinale. Il est désormais devenu un ingrédient pour la composition de cocktails à l'international. (Crédits : Cécile Bouchayer)

Dolin fait partie des trois entreprises les plus anciennes des Savoies et elle est même la doyenne dans le domaine agro-alimentaire. L'entreprise chambérienne a été fondée il y a tout juste 200 ans, en 1821, avant même que la Savoie devienne française, en 1860.

Depuis, la marque Dolin est restée une PME familiale : celle de la famille Dolin, d'abord jusqu'au début du XXe siècle, puis celle de la famille Sevez depuis 1915, alors que les Dolin n'avaient plus de successeur pour diriger l'entreprise.

À l'orée de son troisième siècle, Dolin est établie dans la région, grâce à ses sirops, dont la gamme s'élargit encore cet été avec l'ajout d'un parfum pomme et d'un thé-pêche. Dans ce domaine, "on suit la tendance du marché en capitalisant sur ce qu'on sait bien faire", explique Pierre-Olivier Rousseaux, le président de Dolin.

Forte croissance à l'export

Mais si l'entreprise de 22 salariés, qui est toujours restée à Chambéry depuis sa création, connaît un développement important, c'est surtout grâce à ses vermouths qui rencontrent un succès grandissant à l'export.

" Le vermouth est assez peu connu en France, souligne Pierre-Olivier Rousseaux, mais c'est un ingrédient indispensable dans de nombreux cocktails."

Dolin, qui a inventé le vermouth de Chambéry, a vu l'export représenter progressivement 40% de son chiffre d'affaires. L'entreprise bicentenaire livre dans une soixantaine de pays, avec une part importante aux États-Unis et au Canada, qui "ont une grande culture du cocktail", note Pierre-Olivier Rousseaux.

Dolin dispose d'atouts majeurs sur ces marchés internationaux. "La culture du cocktail est fortement ancrée sur l'utilisation de produits de qualité qui ont un terroir et une histoire, pointe-t-il. C'est pourquoi nous cochons toutes les cases !"

Pour mettre en avant ces arguments, chaque bouteille que Dolin vendue sur la planète porte l'appellation de la ville natale de l'entreprise (tout comme ses sirops, qui affichent l'emblème de la croix de Savoie).

Ce développement permet à Dolin de s'apprêter à lancer un investissement majeur : l'agrandissement, la rénovation et la modernisation de son site industriel pour un coût total de 5 millions d'euros, soit près du tiers de son chiffre d'affaires annuel proche de 15 millions d'euros.

"Pour faire face à la demande, nous devons améliorer nos installations de production et mettre aux normes notre bâtiment vieillissant", précise le président. La surface de stockage et de production sera également agrandie.

Moderne et indépendante

Dolin n'a cependant pas attendu ce lifting pour rester au goût du jour. "Nous nous sommes adaptés à l'arrivée de la grande distribution, puis nous nous sommes adaptés également au web", souligne Pierre-Olivier Rousseaux. Désormais, l'entreprise compte 14.000 abonnés, issus du monde entier sur son compte Instagram.

Mais certains principes de gestion n'ont pas varié. "Je ne fais pas de business plan : je veux faire aussi bien que l'année d'avant. Je ne veux pas perdre de temps à faire du reporting à des investisseurs qui seraient au-dessus de nous... et cela semble fonctionner !", résume-t-il, confirmant ainsi l'indépendance totale de l'entreprise familiale, en se félicitant de pouvoir investir sur le long terme.

"Tout le temps économisé, offert par notre indépendance, est mis sur une vraie gestion d'entreprise", affirme le président de Dolin.

Une telle recette et ses résultats attirent des appétits. "Nous avons des offres d'achat, parce que nous avons la rentabilité, mais nous souhaitons rester indépendants", tranche Pierre-Olivier Rousseaux.

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