Sommet de l'élevage : le ballet politique exacerbé par la Présidentielle

Lors du Sommet de l'élevage (5-7 octobre), de nombreux candidats, officiellement déclarés ou pas, ont défilé pour rencontrer les agriculteurs. Si le salon auvergnat a toujours été un temps fort politique, l'opération séduction politique et médiatique à l'approche des échéances électorales a été exacerbée.

Des hauts responsables européens aux élus locaux, toute la classe politique se presse entre les allées du Salon de l'élevage, et cela depuis des années. La 25e édition n'a pas échappé à la tradition. En témoigne la joie de Jacques Chazalet, président du Sommet, de recevoir Phil Hogan, commissaire européen à l'Agriculture. L'Irlandais n'a pas fait d'annonce, bien qu'il ait été interpellé par la Confédération paysanne. Sa présence le premier jour du Sommet voulait convaincre les agriculteurs de la bienveillance de l'Europe pour leurs exploitations, dans un contexte de crise où l'Europe est souvent pointée du doigt.

Théâtre politique

Mais c'est bien à l'échelle nationale que le théâtre politique était le plus perceptible. Les échéances électorales ont exacerbé les représentations politiques. Cette année, davantage encore que les précédentes, les politiques se sont succédé auprès des bœufs, veaux, vaches et taureaux.

Si pour les ministres de l'Agriculture, le Sommet de l'élevage est désormais un passage obligé, force est de constater que Stéphane Le Foll ne déroge pas à la tradition. Il est clair que la bête politique apprécie l'exercice, pas tant de flatter la croupe des vaches, à l'instar d'un Jacques Chirac, mais plutôt d'aller au contact des agriculteurs. Malgré le chahut dont il est victime au sortir du stand Interbev (l'interprofession bovine), orchestré par la FNB (fédération nationale bovine) et la Coordination rurale, Stéphane Le Foll ne recule pas devant les sifflets et les huées du monde paysan, il martèle faire tout ce qui est possible de faire pour permettre plus d'exportation d'animaux.

François Fillon, candidat à la primaire chez les Républicains, a ouvert le bal des candidats dès le mercredi. Le lendemain, c'est l'ancien ministre de l'Agriculture Bruno Lemaire qui déambulait avec un accueil franchement positif dans les allées du sommet. Le même jour, Anne Boissel, déléguée nationale à l'Agriculture du parti de Nicolas Dupont-Aignan (Debout La France) rencontrait, elle aussi, les agriculteurs. Le soir même, Brice Hortefeux, vice-président délégué à l'aménagement du territoire d'Auvergne Rhône-Alpes visitait à son tour les allées de la manifestation.

Aréopage

Ce vendredi, Laurent Wauquiez démarrait la journée dès potron minet au stand d'Interbev, avec une tête de veau sauce gribiche avant de s'élancer dans les travées du hall 3, celui des bovins viande. Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI lui succédait, talonné de près par Marine Le Pen, candidate à la présidentielle du Front national. Elle ne recueillait d'ailleurs qu'un accueil poli mais dubitatif du monde paysan.

Autour de ces têtes d'affiche, un aréopage d'élus aura fait le tour des stands pendant les trois jours du sommet : le communiste André Chasssaigne, Corinne Morel Darleux... Chacun y va de sa petite phrase pour démontrer son empathie, sa proximité avec le monde agricole et surtout, de sa solution miracle pour sauver le revenu des paysans.

Plus concrètement, un collectif assez large d'élus locaux s'est porté sur les fonds baptismaux du sommet ce matin, pour soutenir l'agriculture du Massif central, à l'initiative des Jeunes Agriculteurs, de la FRSEA et du Sidam (Syndicat interdépartemenal d'aménagement du massif central) Copamac. Peut-être l'action la plus authentique de ce ballet politique.

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