Divonne-les-Bains va mettre son eau en bouteille

Etienne Blanc, maire de cette commune de l'Ain, signera ce jeudi un contrat avec la société Andrenius et concrétisera un vieux rêve. Le futur exploitant prévoit d'investir entre 18 et 22 millions d'euros dans l'usine d'embouteillage.
Divonne-les-Bains face au Mont-Blanc © Mairie de Divonne-les-Bains

Marcel Anthonioz, maire de Divonne-les-Bains, dans l'Ain, de 1945 à 1976, était déjà en quête d'un partenaire industriel pour exploiter la licence de l'eau minérale naturelle de cette commune. Ses successeurs ont poursuivi la recherche. C'est Etienne Blanc, l'actuel maire, qui signera le protocole avec la société Andrenius sise à Perpignan, ce jeudi soir après avoir reçu mandat de son conseil municipal.

Andrenius, entité réactivée pour le besoin de ce projet, est contrôlée à parité par Patrick Sabaté, qui possède la marque de champagne Boërl & Kroff, dans l'Aube, et Jean-Niklas Palm-Jensen, à la tête de Apricot AB, importateur suédois de vins et alcools.

Un mariage pour 90 ans

"Nous sommes entrés en contact il y a un an. Les négociations se sont déroulées sur huit mois. Nous nous marions pour 90 ans, le contrat est de 30 ans renouvelable deux fois. C'est une superbe opération pour Divonne", se réjouit Etienne Blanc, également 1er vice-président de la région Auvergne Rhône-Alpes.

L'édile évalue à 2,5 millions d'euros* la somme annuelle qui entrera, en vitesse de croisière, dans les caisses de la collectivité locale. Cette rémunération sera constituée, entre autres, par la vente de l'eau et la redevance perçue au titre de l'exploitation de la marque qui restera la propriété de la ville.

Deux chaines d'embouteillage

 Andrenius prévoit d'investir entre "18 et 22 millions d'euros" : 8 et 10 millions pour le bâtiment (8000 à 9000 mètres carrés) et le solde pour les équipements.

"Nous allons installer une chaîne d'embouteillage classique pour le PET qui représentera 90 % de la production. Et une seconde ligne pour le verre destiné aux cafés, hôtels et restaurants (CHR)", précise Patrick Sabaté.

L'usine sera implantée dans le hameau d'Arbère sur un terrain d'un peu moins de 3 hectares cédé par la commune pour un prix de 1,7 million d'euros.

"Avec cet argent nous allons le viabiliser et réaliser une canalisation pour acheminer l'eau jusqu'à l'usine. Nous leur garantirons un débit de 80 mètres cubes/heure", indique Etienne Blanc.

Mise en route fin 2017

La mise en route opérationnelle programmée fin 2017 s'accompagnera de la création de "20 à 25 emplois directs. Nous allons privilégier les entreprises locales pour la construction et la maintenance", assure Patrick Sabaté. La commercialisation pourrait atteindre quelque 400 millions de bouteilles dans un délai de 3 à 4 ans.

"Le profil du produit reste assez traditionnel. Nous nous adresserons à la grande distribution en France et dans le grand export ainsi qu'à la clientèle CHR. Mon expérience de 25 ans dans ces réseaux m'a permis de comprendre et d'examiner ce marché de l'eau pour lequel le label français est le plus apprécié", poursuit le négociant champenois.

Une eau pure et légère

L'histoire de la source de Divonne remonte à 1986 quand la commune confie à l'agence régionale du BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières), une mission de recherche en eau à proximité de l'établissement thermal créé en 1859. L'autorisation du captage est délivrée par arrêté ministériel en date du 31 mai 1994, peut-on lire sur le site Aquamania.net. L'eau est réputée d'une extrême pureté, légèreté et offre un bon équilibre minéral.

* Le budget de fonctionnement de la commune s'établit à 18 millions d'euros et son budget d'investissement entre 7 et 8 millions (en 2016).

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