Vins : côtes-du-Forez et côtes-roannaises unis pour se faire un nom

Localement associées à des « petits vins de pays », les deux appellations de la Loire, côtes-du-Forez et côtes-roannaises, ont beaucoup progressé en qualité ces dernières années. Elles se positionnent comme les premiers vignobles en amont de la vallée de la Loire et devraient bénéficier du retour du consommateur vers des vins plus frais et plus fruités.
Les vignobles des côtes-du-Forez et de la côte-roannaise sont très en avance en matière de production bio.

Avec respectivement 150 et 200 hectares de surface, les côtes-du-Forez et la côte-roannaise font figure de petites appellations. Mais les deux vignobles du département de la Loire ont décidé de se serrer les coudes pour se tailler un nom sur un marché déjà très foisonnant. Il y a quatre ans, les structures gérant les deux AOC ainsi que celle de l'IGP vins de pays d'Urfé (produite à la fois dans le Forez et en Roannais), ont fusionné en une seule association. Objectif : mutualiser les moyens et adopter une stratégie de communication commune, notamment vis-à-vis des journalistes parisiens.

Communiquer ensemble

« 99 % des Français ne nous situent pas sur une carte, reconnaît Gilles Bonnefoy, viticulteur à Champdieu, producteur de côtes-du-Forez et de vin de pays d'Urfé. Communiquer ensemble nous apporte de la visibilité. » Côte-roannaise et côtes-du-Forez se retrouvent ainsi sur des événements tels que le salon « la Loire aux 3 vignobles » qui se déroule chaque année depuis cinq ans, ou le rendez-vous professionnel « Ici commence la Loire ». Cette stratégie de communication vise à faire identifier les deux AOC comme les vignobles les plus en amont de la vallée de la Loire. Un moyen de se raccrocher à des grands noms tels que Sancerre, Chinon ou Bourgueil.

« A l'aveugle, on bluffe pas mal de consommateurs »

Localement, côtes-du-Forez et côte-roannaise souffrent encore d'une image de « petits vins de pays ». Image liée à celle du cépage dominant utilisé par les deux appellations : le gamay. « Le gamay était très décrié dans les années 1980, car les vignerons ont poussé les rendements, ce qui a eu pour effet de produire des vins très dilués et acides, mais aujourd'hui il est beaucoup mieux travaillé », explique Stéphane Sérol, viticulteur en côte-roannaise qui produit notamment une cuvée pour le chef étoilé Troisgros. « Le gamay souffre peut-être de l'image générale du beaujolais nouveau, pourtant, en côte-roannaise, certains producteurs atteignent le niveau de qualité d'un Brouilly ou d'un moulin-à-vent. A l'aveugle, on bluffe pas mal de consommateurs », note Sylvain Roche, caviste à Roanne. Une évolution qualitative née avec la nouvelle génération de viticulteurs mieux formée et généralement tournée vers la production bio. Précisons qu'en dehors de la Loire, les deux appellations se vendent plutôt bien. « Au-delà de Lyon, les gens ne nous connaissent pas, par conséquent ils n'ont pas d'a priori », constate Gilles Bonnefoy.

Evolution du goût du consommateur

Dans les années à venir, cote-roannaise et côtes-du-Forez pourraient bien profiter de l'évolution du goût des consommateurs. « En observant la tendance du marché parisien, qui est généralement précurseur, on constate que les gens se tournent de plus en plus vers des étiquettes moins connues, analyse Stéphane Sérol. On remarque aussi que le consommateur revient vers des vins plus frais et plus fruités, moins chauds en alcool, moins tanniques, moins boisés, moins corsés. »

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