Explora Project lève 4 millions pour devenir le leader européen du voyage pleine nature responsable

La start-up annécienne Explora Project, spécialiste du voyage pleine nature à faible impact carbone, annonce un tour de table de 4 millions d’euros. Il doit lui permettre de financer sa plateforme d’automatisation afin de renverser les codes de ce secteur : le voyage bas carbone doit devenir rentable, au même titre que les voyages nécessitant des long-courriers. A l’heure où le secteur du tourisme a été brutalement secoué par la crise sanitaire et doit absolument se réinventer de toute urgence, Explora Project compte bien faire figure de pionnière et devenir le leader européen de son marché.
Explora Project propose des aventures proches de la nature, avec un faible impact carbone.
Explora Project propose des aventures proches de la nature, avec un faible impact carbone. (Crédits : DR)

Après une première levée de fonds d'1,7 million réalisée en pleine première vague Covid auprès de Kima Venture (le Venture Capital de Xavier Niel) et de business angels, la start-up annécienne Explora Project vient de réaliser un second tour de table, de quatre millions d'euros cette fois, auprès de CapHorn Invest, Aonia Ventures, 50 Partners et Crédit Agricole Alpes Développement. Son ambition : asseoir son modèle économique et technologique pour ouvrir la voie d'un tourisme beaucoup plus raisonnable.

Bousculer les modèles économiques

« Il faut changer les modèles des agences de voyage, réussir à proposer autre chose aux clients, révolutionner ce secteur encore beaucoup trop carboné. Aujourd'hui, les séjours les plus rentables pour les agences sont les voyages lointains, les plus polluants donc. Ce modèle n'est ni tenable, ni acceptable », tacle Stanislas Gruau, fondateur en 2019 d'Explora Project, rejoint quelques mois plus tard par Alix Gauthier, à l'origine en 2010 de Copines de voyage, une autre start-up de l'écosystème des voyages.

Après une première vie dans le trading en Suisse, passionné de sport et de nature, Stanislas Gruau avait tout lâché pour créer en 2019 sa propre structure de voyage, spécialisée dans les expéditions en pleine nature « à impact carbone limité » et en petits groupes.  Et si le Covid-19 a anéanti un certain nombre d'acteurs du voyage, y compris des mastodontes, son agence semble, elle, en être sortie renforcée. 500 voyageurs la première année d'existence, 4.000 prévus cette année..., la croissance est exponentielle. Et les cofondateurs comptent sur un doublement annuel pour, « au moins », les trois prochaines années.

« La crise sanitaire a accéléré notre feuille de route. En 2020, nous nous sommes retrouvés au pied du mur comme tous les acteurs du voyage. Mais nous avons réagi très vite, nous avons créé presque immédiatement une centaine d'expériences en France, à moins de 100 kilomètres des métropoles, nous avons retiré les longs courriers, nous avons calculé l'impact carbone de chacun de nos voyages etc ».

En fin d'année dernière, Explora Project a poursuivi son évolution en pérennisant des nouvelles activités expérimentées pendant le Covid : les aventures en famille, les expéditions bien-être ou encore les immersions culturelles. Avec toujours le même point commun : « des expériences rustiques limitant au maximum l'impact carbone ».

D'ailleurs 80% du catalogue des destinations offertes par Explora Project sont accessibles en train : trek sauvage dans les Pyrénées, exploration des glaciers en Vanoise, yoga dans les Aravis, sport en famille en Croatie, bivouac dans le Vercors... « Nous sommes une agence française qui fait voyager les Français en Europe en évitant au maximum l'avion », explique Stanislas Gruau.

Devenir une agence au catalogue 100% « no plane »

L'ambition de la start-up annécienne ? Réussir, à moyen terme, à proposer un catalogue de destinations de séjours dont le voyage serait 100% décarboné et devenir ainsi la première agence française de voyages « no plane ».

« Pour parvenir à un 100% no-plane, nous sommes dépendants évidemment du maillage ferré européen qui est encore très imparfait. Mais nous sommes aussi dépendants de facteurs plus intrinsèques : le modèle économique. Pour pouvoir proposer le « no plane » total et les voyages lointains, nous devons en avoir la capacité économique. Les voyages lointains étant les plus rentables, pour les supprimer, il nous faut augmenter nos marges sur les voyages courts et bas carbone que nous souhaitons privilégier », analyse le dirigeant.

« Nos marges brutes sont environ de 35%, deux fois plus que la moyenne du secteur, car nous désintermédions complètement : il n'y a personne entre le guide local et nous. En revanche, nos marges nettes sont faibles car nous avons une masse salariale importante pour être en capacité de gérer tout cela ».

Pour augmenter ses marges, il compte sur la technologie et l'automatisation. La première levée de fonds avait permis d'initier un « Explora Hub ». Cette seconde levée doit financer sa finalisation. Cette plateforme permettra une automatisation avancée des process : réservations, confirmations, échanges avec les prestataires. L'investissement est important, un million d'euros environ, mais il permettra déjà d'automatiser dans les prochains mois 60% des tâches administratives. Tâches extrêmement chronophages en raison du positionnement d'Explora Project sur le voyage pleine nature, secteur où les acteurs sont très éclatés.

Explora Project compte actuellement une vingtaine de salariés et devrait recruter 7/8 personnes dans les prochaines semaines dont 4 pour le développement technologique.  Prochaine étape annoncée, d'ici trois ans : étendre son offre aux Européens et devenir le leader européen du voyage pleine nature.

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