Eovolt décroche 16 millions d'euros pour industrialiser ses vélos électriques pliables

La startup lyonnaise, spécialisée dans les vélos électriques pliables, investit et lève des fonds pour faire monter en puissance ses capacités de production de vélos électriques. Elle vient de confirmer une levée de 16 millions d'euros qui doit lui permettre de tripler, comme prévu, sa production d'ici à 2025 (soit 50.000 vélos produits par an à l’horizon 2025, plutôt que 9.500 l'an dernier). Avec son credo du "made in France", la startup séduit une certaine clientèle mais compte aussi être moins dépendante des pénuries de composants.
L'usine lyonnaise d'Eovolt va désormais pouvoir assembler 2.200 vélos par mois.
L'usine lyonnaise d'Eovolt va désormais pouvoir assembler 2.200 vélos par mois. (Crédits : DR)

D'ici à 2025, la jeune pousse lyonnaise Eovolt tablait sur une production de 50.000 vélos par an : ses vélos compacts historiques, mais aussi une nouvelle gamme en cours de lancement, des vélos de ville plus traditionnels, mais dont le guidon est tout de même pliable. Pour accélérer encore sa puissance et renforcer sa présence à l'international, la marque lyonnaise était en phase de levée de fonds.

Un temps discrète sur son montant, la startup vient finalement d'officialiser son montant : c'est finalement une enveloppe de 16 millions d'euros qui aura été récoltée auprès du fonds de capital-risque Raise Impact (groupe Raise) et de la Financière Arbevel. Les deux fondateurs français de la jeune pousse, Luca Chevalier et Baptiste Fullen, demeureraient cependant « très largement majoritaire(s) au sein de la société ».

Depuis la mise sur le marché, il y a quatre ans, de son premier vélo électrique, Eovolt profite d'un développement exponentiel puisqu'elle triple ses ventes chaque année. En 2018, la startup lyonnaise avait vendu 318 vélos. Un chiffre qui grimpe au fil des années : soit 1.000 vendus en 2019, 3.800 en 2020, 9.500 en 2021... Cette année, elle vise les 18.000 ventes.

Son créneau : un vélo robuste mais compact (grâce à un système de pliage spécifique, marque de fabrique d'Eovolt), entièrement assemblé en France dans ses ateliers.

« Avec Luca Chevalier, mon associé, nous avons cherché à développer un vélo dont les caractéristiques sont vraiment adaptées aux contraintes des citadins. C'est-à-dire des vélos qu'on peut plier pour entrer dans l'ascenseur, pour monter dans les transports en commun, pour ranger facilement chez soi dans son appartement ou dans son bureau etc », explique Baptiste Fullen, co-fondateur d'Eovolt.

Doubler les capacités de production

Créé initialement à Bourges, Eovolt avait choisi d'emménager dans la banlieue lyonnaise à Genas (Rhône) en 2020, dans des locaux de 450m². La startup - dont la notoriété semble déjà bien arrimée sur le marché français puisqu'elle se revendique comme le « leader du vélo électrique compacte en France » -, veut désormais changer de braquet en termes d'industrialisation, afin de doubler ses capacités de production.

Elle a déjà investi 500.000 euros dans une seconde ligne de production, qui devrait être opérationnelle dans les tous prochains jours avec une cible de cadence de 2.200 vélos assemblés chaque mois, contre 1.200 jusqu'à présent. Pour accompagner cette montée en puissance, une quinzaine de salariés devraient être recrutés d'ici à la fin de l'année, portant ainsi l'effectif total à 40 salariés.

« La demande est là, nos distributeurs (des magasins spécialisés NDLR) sont submergés par la demande. Les Français sont passés au vélo électrique, nous devons être présents, en capacité de répondre avec un produit complètement assemblé en France, contrairement à la plupart de nos concurrents », observe Baptiste Fullen.

Selon l'Observatoire du Cycle 2021, près de 2,8 millions de vélos neufs ont été vendus en 2021 en France dont 660.000 VAE, contre 515.000 l'année précédente.

La voie du made in France

Fervents défenseurs du made in France, les deux jeunes associés, pas encore trentenaires, privilégient les approvisionnements français et travaillent à se construire un panel de fournisseurs le plus tricolore possible. « Ce positionnement nous permet aussi de limiter les problématiques de pénuries de composants. Nous avons été impactés mais nous avons pu continuer de produire ».

D'ici peu, les roues des vélos Eovolt -dont les jantes viennent du spécialiste ligérien Mach1- seront d'ailleurs rayonnées en interne, alors que cette étape était jusqu'ici assurée par un sous-traitant asiatique.

Eovolt réalise déjà 30% de son chiffre d'affaires (montant non communiqué) auprès de 600 revendeurs à l'international et viserait désormais les 18 millions d'euros de chiffre d'affaires d'ici à la fin de l'année. Elle est notamment très présente au Royaume-Uni, en Espagne et au Benelux et souhaite maintenant s'implanter en Allemagne.

(Publié le 19/07/2022, actualisé le 12/09/2022, avec ML)

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