Dans la Loire, les campings-cars Notin face à l'explosion de la demande post-Covid

Le marché du camping-car est en plein boom, un résultat immédiat de la crise sanitaire. L'entreprise Notin, à Panissières dans la Loire, n'échappe pas à la règle avec une progression de plus de +20% de son chiffre d'affaires ces derniers mois (+30% sont même attendus sur l'exercice en cours). Pour accompagner cette croissance, annoncée comme durable, elle doit recruter 40 personnes dans les prochaines semaines. Un défi de taille dans un contexte de marché du travail tendu.
A fin août dernier, près de 24.000 campings-cars neufs avaient été immatriculés en France, depuis le début de l'année. De quoi doper le marché de la PME ligérienne de 110 salariés, qui appartient au groupe Trigano depuis 2012 (numéro 1 européen du véhicule de loisirs devant Rapido et Pilote).
A fin août dernier, près de 24.000 campings-cars neufs avaient été immatriculés en France, depuis le début de l'année. De quoi doper le marché de la PME ligérienne de 110 salariés, qui appartient au groupe Trigano depuis 2012 (numéro 1 européen du véhicule de loisirs devant Rapido et Pilote). (Crédits : DR)

Le marché du camping-car connait une véritable frénésie. A fin août dernier, 24.547 campings-cars neufs avaient ainsi été immatriculés en France depuis le début de l'année (Source : ministère de l'intérieur - UNI VDL).

C'est 26,15% de plus que sur la même période en 2020 et 23,87% de plus qu'en 2019. Et même si cette forte progression semble se ralentir légèrement ces derniers mois (+7,82% sur le seul mois d'août 2021 par rapport à août 2020), la demande reste encore à un niveau très élevé (+31,31% d'immatriculations en août 2021 par rapport au mois d'août 2019).

La raison de cette nouvelle passion des Français pour le camping-car ? "Le Covid-19 et la prise de conscience écologique", répond du tac au tac Guerric Bruand, directeur général de l'entreprise ligérienne Notin, fleuron français du camping-car haut-de-gamme depuis les années 40.

"Avec la crise sanitaire, les consommateurs cherchent le moyen de continuer à avoir des temps de loisirs, dans un espace sécurisé. Le camping-car permet de profiter de ses vacances, de se déplacer, d'aller à la mer ou à la campagne sans les contraintes de l'hôtel ou du camping".

Et puis, il y a toutes ces envies de nature qui se sont réveillées avec les confinements. "Même s'il y a des règles, le camping-car permet de profiter des espaces naturels".  L'aspect développement durable serait également plébiscité, malgré des moteurs encore gourmands en énergie fossile : "l'impact sur la planète d'un camping-car est bien inférieur à celui d'une chambre d'hôtel ou d'un bateau de croisière. Globalement, de plus en plus de citoyens se détournent du tourisme de masse".

Un chiffre d'affaires en forte hausse

Dans ce contexte, la PME ligérienne de 110 salariés, qui appartient au groupe Trigano depuis 2012 (numéro 1 européen du véhicule de loisirs devant Rapido et Pilote avec ses 25 marques de campings cars et son chiffre d'affaires global de plus de 2 milliards d'euros), affiche un chiffre d'affaires en hausse de 20% sur l'exercice écoulé.

Le niveau de ce chiffre d'affaires n'est pas détaillé par le groupe Trigano, qui a opté pour une communication business groupe, mais il est sensiblement plus élevé que les années précédentes.

"Avant cette crise sanitaire, nous étions sur une croissance constante de l'ordre de +5 à 10% par an, ce qui avait d'ailleurs justifié un investissement de 5 millions d'euros, en 2017, dans une nouvelle usine et de nouvelles capacités de production. Désormais, nous sommes sur une toute autre dimension !".

Pour l'exercice en cours (septembre 2021/août 2022), Guerric Bruand table sur une nouvelle progression, de l'ordre de 30%. Grâce au marché français mais aussi à l'export, sujet sur lequel l'entreprise s'est positionnée depuis l'année dernière seulement mais qui représente déjà 20% de son chiffre d'affaires.

"Avant l'année dernière, nous étions juste un peu présents en Belgique. Désormais, nous avons des distributeurs en Allemagne. Pour cette année, je pense que l'international pourra peser jusqu'à 40% de nos activités".

Des délais de production qui s'allongent

Reste néanmoins à la PME de Panissières à résoudre un problème de taille : disposer de nouvelles capacités de production. Car à l'instar d'autres secteurs d'activités, elle souffre d'une pénurie de personnel. A tel point qu'elle se voit contrainte d'allonger ses délais de livraison.

"Auparavant, nous avions un carnet de commandes pour les 4 à 6 mois à venir. Désormais, nous sommes plutôt sur un délai d'une année". Elle a déjà recruté une vingtaine de personnes depuis un an mais a encore une quarantaine de postes ouverts qu'elle espère pourvoir avant la fin de l'année.

"Nous travaillons avec Pôle Emploi, avec les agences d'interim etc. Nous sommes également en train de monter une formation avec le Greta et Manpower. L'idée est de multiplier les pistes pour satisfaire nos besoins", poursuit Guerric Bruand, qui assure par ailleurs s'adapter au contexte de pénurie de main-d'œuvre en termes d'attractivité (salaire, conditions de travail etc).

Le sujet est d'autant plus épineux que l'entreprise est implantée dans une zone rurale, située entre les métropoles de Lyon et de Saint-Etienne mais excentrée.

"Nous devons absolument être en capacité d'augmenter rapidement nos volumes de production", martèle le directeur général qui se voit contraint aujourd'hui de modérer la demande, notamment à l'export.

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