France Relance : Rovipharm investit 6 millions pour se renforcer sur le marché des tests PCR

Série Relance, épisode 1. Alors que Jean Castex est venu ce samedi matérialiser l'engagement de l'Etat auprès de la Région AuRA dans le cadre du plan de relance, zoom sur les entreprises régionales qui bénéficient déjà des premiers volets de l'enveloppe France Relance. Avec, parmi elles, Rovipharm, une PME aindinoise qui produira dès la fin de l’année 100 millions de tips par an, destinés aux tests PCR. Un pas de plus dans la souveraineté européenne en matière de lutte contre le Covid-19.
Grâce à un investissement de 6 millions d’euros, porté conjointement avec l’Américain Agilent, la PME aindinoise produira dès la fin de l’année 100 millions de tips par an, destinés aux tests PCR.
Grâce à un investissement de 6 millions d’euros, porté conjointement avec l’Américain Agilent, la PME aindinoise produira dès la fin de l’année 100 millions de tips par an, destinés aux tests PCR. (Crédits : Rovipharm)

Spécialiste de la pipette pédiatrique - elle en produit déjà plus de 100 millions par an -, la PME Rovipharm (75 salariés, 15 millions d'euros de chiffre d'affaires) avait amorcé depuis quelques années un timide virage vers le secteur du diagnostic. Virage qu'elle confirme désormais très franchement avec un investissement de six millions d'euros comprenant une extension de 1.000m² de son site de Val-Revermont dans l'Ain, la construction de salles blanches et l'acquisition de nouveaux équipements de production.

La première pierre a été posée début janvier. Dès le mois d'octobre prochain, Rovipharm sera ainsi en capacité de produire 100 millions de tips chaque année. Il s'agit de cônes, des pointes plastiques jetables, utilisées pour doser les réactifs lors des analyses des tests PCR.

Dans le contexte actuel, et probablement pour longtemps encore, les besoins de ces consommables sont promis à un bel avenir car trois tips sont nécessaires pour chaque prélèvement. A raison de plusieurs millions de tests chaque mois, uniquement en France, les chiffres donnent le vertige.

Investissement tripartite

Rovipharm porte cet investissement dans le cadre d'un financement conjoint avec Agilent, le géant américain du diagnostic automatisé (5 milliards de dollars de chiffre d'affaires). Celui-ci s'est engagé pour plusieurs années dans un contrat avec l'industriel rhônalpin.

Il cherchait en effet, comme ses homologues, une solution européenne afin de sécuriser ses approvisionnements, et donc ses activités, sur le vieux continent.

"Agilent nous a sollicités fortement sur ce sujet, alors qu'il n'était pas encore client de Rovipharm. Cette demande, couplée à l'appel à projets Résilience de la DGE, nous a incités à franchir le pas et à valider cet investissement", détaille Jérôme Empereur, président du groupe SGH.

A tel point que cet investissement sera réservé exclusivement à nourrir la production destinée à Agilent. Les tips de Rovipharm seront livrés sur son hub logistique allemand, puis dispatchés sur toute l'Europe.

Son vaisseau amiral : la société Stiplastics

Car Rovipharm fait partie en réalité elle-même d'une plus grande famille, regroupée sous la houlette de la société SGH. Créé en 2018 par le fonds d'investissement belge GIMV et par Mérieux Equity, celle-ci est constitué de trois entités : Stiplastics, le vaisseau amiral basé à Saint-Marcellin en Isère, Rovipharm dans l'Ain donc et Eskiss dans l'Allier.

Les deux premiers sont positionnés sur les composants plastiques à destination du secteur de la santé, le troisième est tourné vers le monde du complément alimentaire. L'ensemble pesait tout de même 40 millions d'euros en 2020 pour 220 salariés.

Le nouvel investissement de six millions d'euros réalisé par Rovipharm devrait être accompagné de recrutements mais Jérôme Empereur, prudent, ne souhaite pas s'avancer sur les chiffres.

"Oui, nous recruterons puisque cet investissement va générer une augmentation significative de nos volumes mais peut-être pas tout de suite. Aujourd'hui, notre activité santé historique est impactée par la crise. Ce contrat nous permettra de faire face à cette baisse, dans un premier temps, puis lorsque la situation économique sera rétablie, de nous développer de façon intéressante".

La convention de financement a été signée avec l'Etat, il y a quelques jours, dans le cadre de France Relance, le plan de soutien à l'investissement pour les secteurs stratégiques pour la résilience de l'économie française. Jérôme Empereur mise ainsi sur une croissance annuelle de 5% par an à l'échelle du groupe SGH sur les trois prochaines années.

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