8 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2016, 22 millions en 2019 (100 salariés). Et la route semble encore bien dégagée pour la PME ligérienne, - très peu impactée par la crise du Covid-19 - , qui affiche désormais une ambition à 44 millions d'euros de chiffre d'affaires sous 36 mois.

Pour assurer ce développement, Laiterie Collet investit 17 millions d'euros dans un nouveau site de production, toujours à Renaison. Le chantier a démarré fin 2019, le bâtiment de 6 000m² (sur un foncier de 23 000m²) devrait être opérationnel en octobre prochain. Il sera entièrement dédié aux desserts végétaux, une activité lancée en 2016 pour compléter la production historique de yaourts au lait de vache ainsi que celle de produits hyperprotéïnés démarrée en 2011.

"Au début, nos desserts végétaux n'intéressaient que les Anglais, mais depuis 2018, les Français en sont aussi très friands. Nous avons désormais trois activités importantes nous assurant un équilibre et un avenir plus serein", commente Eric Collet, à la tête de l'entreprise avec deux de ses frères Philippe et Alain.

Actuellement, ces produits végétaux sont fabriqués sur le même site que les produits laitiers de Laiterie Collet mais il lui a fallu mettre en place des procédures très contraignantes afin d'assurer à ses clients (grande distribution, centrales d'achats, B2B, RHF, etc) qu'il ne pouvait pas y avoir de contamination possible.

"Aujourd'hui, nous devons passer un cap pour sécuriser complètement les acheteurs et accélérer notre production. Cet investissement représente un signal fort en ce sens. Nous avons travaillé avec des fabricants français de machines pour être équipés de matériels sur-mesure, très performants, et garantissant une parfaite maîtrise des risques de contaminations croisées ", poursuit Eric Collet, pointant au passage les équipements innovants au programme de la nouvelle usine.

Augmentation des capacités de production

Outre l'exclusion de toute possibilité de contamination par des produits laitiers, le nouveau site, situé juste en face du premier, doit permettre de répondre à une autre problématique : celle des capacités de production.

Malgré ses investissements successifs, la PME fait face depuis plusieurs années à un sous-dimensionnement engendré par une croissance galopante. Laiterie Collet avait ainsi investi 6,5 millions d'euros en 2009 dans son usine de Renaison, puis de nouveau plusieurs millions dans un agrandissement de celle-ci en 2016.

Dernière initiative, avant la deuxième usine ligérienne : le rachat l'année dernière, en toute discrétion, de l'entreprise familiale Baïko (20 salariés, 6 millions d'euros de chiffre d'affaires) en Haute-Savoie, célèbre pour ses yaourts bicouche.

"Le site n'était utilisé qu'à 50% de ses capacités. Outre l'intérêt au niveau des gammes de produits, cette acquisition nous a permis de récupérer 50% de capacités de production supplémentaire. Elles ne suffiront pas longtemps mais elles nous permettent d'attendre le nouveau site", précise Eric Collet.

Structuration

La croissance est donc exponentielle, tout comme elle l'était en 2011. A cette date, le groupe Valentin Traiteur, dirigé par Emmanuel Brochot, était entré au capital de la Laiterie Collet pour une période de cinq ans, afin d'apporter son aide financière et humaine dans la crise de croissance que vivait alors l'entreprise.

"L'entreprise a repris son autonomie en 2016, à l'issue de cette belle expérience ayant permis un gain de temps considérable pour ce changement de taille", poursuit Eric Collet.

Pour compléter cette nouvelle organisation, l'équipe familiale a choisi de s'entourer d'un comité de direction. Sans pour autant changer les recettes du succès : des produits sains sans conservateur, ni additifs.