Bandai Namco Entertainment Europe devrait prendre possession de ses nouveaux locaux au printemps prochain. Ses bureaux actuels, à Lyon-Vaise, étant devenus trop étroits pour ses 180 salariés basés sur place, l'entreprise a confié la construction de son nouveau totem au promoteur Cardinal, dans le même quartier, mais sur 4 500 m² (contre 2 200 actuellement).

Un véritable flagship, capable d'accueillir jusqu'à 280 personnes, afin de faire face à la croissance programmée pour les dix prochaines années. UnecCroissance basée notamment sur un déploiement géographique et une remontée dans la chaine de valeurs.

De la distribution à la création

Le géant japonais du jeu vidéo, des jouets et des parcs d'attraction (6 milliards d'euros de chiffre d'affaires, 650 millions d'euros de profits, 7 800 salariés dans le monde) avait choisi Lyon, en 2008, pour implanter sa filiale européenne grâce au rachat de la structure de distribution d'Infogrames Atari. A l'époque, il s'agissait avant tout de distribuer aux Occidentaux ses jeux vidéo vedettes (Pacman, Dragon Ball Z etc).

"Bandaï Namco est un énorme mastodonte au Japon mais les perspectives démographiques sont plutôt pessimistes depuis 15 ans. Le rachat du réseau de distribution d'Atari a permis d'avoir un pied à terre européen pour trouver de nouveaux relais de croissance. En cinq ans, nous étions devenus 6e sur le marché européen. Les cinq années suivantes, nous sommes allés plus loin en créant nos propres jeux en partenariat avec des studios européens", explique Hervé Hoerdt, vice-président marketing, digital et content pour Bandai Namco Europe.

Au palmarès des plus grands succès de Bandai Namco Europe : Project Cars en 2015 (la troisième édition vient d'être annoncée), The Dark Pictures Anthology en 2019 (le deuxième épisode sortira à l'automne) ou encore Little Nightmare.

Depuis l'année dernière, le bras armé de Bandai Namco sur le vieux continent veut franchir un cap supplémentaire. Au menu des cinq prochaines années, de nouveaux objectifs plus ambitieux : doubler le chiffre d'affaires généré par la distribution du contenu du groupe, déployer son réseau au Moyen-Orient, en Inde et en Afrique (notamment sur les supports smartphones) et, surtout, accélérer sur la création de contenu.

"Nous voulons, dans les 3 à 4 ans, générer plus de 50% des revenus de Bandai Namco Europe avec nos propres créations", précise Hervé Hoerdt.

Des créations réalisées avec des studios partenaires et boostées par un marché du jeu vidéo en croissance permanente (marché estimé à 140 milliards de dollars par an).

L'effet contrasté de la crise du Covid-19

Cette stratégie risque néanmoins de prendre un peu de retard en raison de la crise sanitaire. Si le confinement a eu un impact très positif sur le chiffre d'affaires de Bandaï Namco Europe, - de l'ordre de + 15 à + 20% grâce une surconsommation de jeux vidéo, l'impact à moyen terme s'annonce beaucoup moins heureux. Car selon Hervé Hoerdt, le confinement a "considérablement ralenti l'avancement des produits. Privé de studio d'enregistrement de voix, et de capacités de test, le géant a déjà pris "entre deux à six mois de retard".

"Nous ne nous plaignons pas, évidemment, au regard de toutes les entreprises sinistrées par cette crise mais nous sommes impactés. A nous de rebondir pour répondre à l'impatience de nos clients", conclut-il.