Le groupe annécien (266 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2019), spécialisé dans les packagings plastique à destination des marchés de la beauté, de la santé, des spiritueux et de l'industrie, annonce mettre un terme aux négociations exclusives entamées début février pour la reprise de Qualipac et de ses filiales (239 millions d'euros de chiffre d'affaires, 2 300 collaborateurs) au groupe familial Pochet.
Sollicité par La Tribune, PSB Industries n'a pas donné suite à notre demande de précisions mais explique laconiquement dans un communiqué de presse :
"Les conséquences de la crise sanitaire liée au Covid-19 ont sensiblement modifié les conditions et les perspectives initialement envisagées pour la reprise de Qualipac et n'ont pas permis de trouver un nouvel accord".
Prudence
Cette reprise, qui aurait presque doublé la taille de PSB Industries, était pourtant présentée début février comme une "étape stratégique majeure dans le développement et le renforcement du pôle luxe et beauté" de l'entreprise. Cette acquisition devait être financée grâce à la trésorerie disponible de PSB et à l'utilisation de lignes de crédit.
Dans un contexte incertain et devant une dégradation de ses propres perspectives et de celles de Qualipac, PSB industries a préféré jouer la prudence et faire marche arrière. Sur le premier trimestre, son chiffre d'affaires (63,3 millions d'euros) a d'ores et déjà été significativement impacté par la crise sanitaire et s'affiche en repli de 11,2%.
La baisse de la demande chinoise a en effet affecté l'ensemble des marchés de PSB dès le mois de février. Le confinement européen a parachevé l'équation négative. PSB Industries affirme néanmoins faire face.
"Le groupe est mobilisé afin de pouvoir accompagner la reprise d'activité à venir de ses clients. Disposant d'une structure financière robuste, il a mis en place de nombreuses mesures dans cette période exceptionnelle afin de conforter sa liquidité et réduire l'impact de la crise sur sa trésorerie d'exploitation. PSB industries continue, en partenariat avec ses clients, à travailler sur des lancements de produits pour le deuxième semestre 2020 et le premier semestre 2021", écrit ainsi l'entreprise dans son communiqué de présentation des résultats du premier trimestre.
"Les investisseurs se mettent en postulat d'attente"
"La crise actuelle est assez inédite et très différente de celle de 2008. Il ne s'agit pas d'une crise financière mais d'une crise sanitaire. Les conséquences sont beaucoup plus larges et les incertitudes sur l'avenir bien supérieures. Dans ce contexte, un certain nombre d'investisseurs préfèrent adoptent un postulat d'attente. Il est en effet extrêmement difficile de savoir quand la reprise sera effective", analyse Mark Wyatt, associé corporate finance pour KPMG France.
Malgré tout, l'expert a constaté peu de ruptures de négociations, à l'heure actuelle, parmi les clients français du groupe international spécialisé dans l'audit et l'expertise-comptable. "Hormis sur quelques dossiers correspondant à des secteurs très en difficulté", précise Mark Wyatt.
Le cas de PSB Industries et Qualipac n'est donc pas, pour l'heure, encore monnaie courante.
"Pour l'instant, nous n'avons pas constaté de mouvement général vers la renégociation du prix d'acquisition. En revanche, concernant les transactions pour lesquels les process n'avaient pas encore été lancés, nous voyons que les discussions sont en pause. La crise aura un impact sur les valorisations", affirme l'expert.
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