Emploi : PSC veut signer 10 000 CDI d’ici 2022

L’entreprise lyonnaise PSC lance la plateforme digitale www.mon-cdi.fr. Avec cet outil, elle souhaite démocratiser son concept de travail à temps partagé à destination des publics jusqu’ici confinés aux contrats courts et à l’intérim.
(Crédits : Capture écran mon-cdi.fr)

Le chiffre prêterait à sourire si Philippe et Valérie Bazin n'avaient pas fait leurs preuves en affichant déjà plus de 2 000 CDI depuis la création de PSC en 2011. Les fondateurs de l'entreprise lyonnaise de travail à temps partagé annoncent désormais franchir une nouvelle étape et tablent pour 2022 sur un objectif ambitieux : signer 10 000 CDI.

Comment ? En démocratisant leur concept de CDI à temps partagé grâce au lancement d'une plateforme web, www.mon-cdi.fr. Un développement rendu possible par la récente Loi pour la Liberté de choisir son avenir professionnel, facilitant, pour les entreprises clientes, le recours aux entreprises de travail à temps partagé pour les profils fragilisés (demandeurs d'emploi de longue durée, bénéficiaire des minimas sociaux, seniors, ouvriers peu ou pas qualifiés, personnes en situation de handicap...).

Publics fragilisés

"Nous avons créé PSC en 2011 sur le concept du travail à temps partagé mais en prenant le contrepied de ce qui existait sur le marché. Nous ne nous adressons pas aux cadres très qualifiés comme c'est le cas habituellement du temps partagé. Au contraire, notre créneau est celui des salariés peu ou pas qualifiés. Nous étions persuadés que nous pouvions mutualiser l'emploi sur un même bassin. Et nous savions qu'offrir la stabilité, la vision à long terme et une formation renforcée à un salarié lui permettrait de mieux s'impliquer dans l'entreprise", se souvient Philippe Bazin.

Le concept a fonctionné puisque 67% des 2 000 salariés qui avaient signé un CDI avec PSC ont, en cours de route, finalement signé directement avec l'entreprise qui les employait.

"Notre fonctionnement est très différent de celui du CDI intérimaire qui propose en général des missions courtes. Chez nous, la moyenne des missions est de l'ordre de 3 ans", poursuit-il.

"Pas plus de risque qu'avec des ingénieurs !"

Avec mon-cdi.fr, Philippe et Valérie Bazin veulent désormais démocratiser le concept. Le fonctionnement est simple : les personnes en recherche de CDI s'inscrivent sur le site. Après une analyse rapide de leur dossier, PSC se met à la recherche d'entreprises qui pourraient être intéressées par le profil en question.

PSC endosse pour elles "le risque" de la signature du CDI et met à disposition le travailleur pour une mission de plusieurs mois minimum.

PSC, employeur de ces salariés donc, maintient la rémunération entre les missions et assure les formations, avec l'obligation légale de doubler le budget par rapport à un contrat habituel.

"Il faut tordre le cou aux idées reçues. Pourquoi ce système du temps partagé fonctionnerait pour les ingénieurs et les cadres mais pas pour les ouvriers ? Beaucoup de demandeurs d'emplois travaillent de temps en temps, en CDD ou en intérim. Les entreprises ont besoin d'eux autant que des ingénieurs. Mais dans ces conditions précaires, ils ne peuvent pas donner le meilleur d'eux-mêmes. Grâce à l'assurance du CDI, ils sont dans d'excellentes conditions. Ils peuvent se projeter et se stabiliser dans l'entreprise", assure Philippe Bazin.

Pour lui, le risque de l'intermission n'est pas plus élevé avec cette population qu'avec celle des ingénieurs. PSC signerait donc des CDI sans conditions ?

"S'ils font déjà de l'intérim ou des CDD, nous pouvons y aller les yeux fermés, nous leur trouverons des missions longues. Peut-être même d'ailleurs un CDI dans l'entreprise où ils sont actuellement ! Nous les aidons à aller proposer un CDI PSC à leur employeur. Ce dernier a tout à y gagner puisque nos tarifs sont inférieurs à ceux de l'intérim. Pour ceux qui ne travaillent pas du tout, nous demandons simplement un savoir-être et l'envie de travailler ! Nous proposons leur profil et le CDI est signé dès qu'une entreprise est intéressée par une mission.

Philippe Bazin insiste : pas de proposition de mission à plus de 30 kilomètres de la résidence du travailleur et pas de proposition de mission à un salaire inférieur. En revanche, après trois refus, la quatrième mission est imposée.

De 14 à 350 millions d'euros de chiffre d'affaires

Grâce à cette plateforme digitale et à un déploiement national du concept, Philippe et Valérie Bazin tablent sur 10 000 CDI d'ici 2022 et un chiffre d'affaires de l'ordre de 350 millions d'euros. Elle devra alors disposer de 200 salariés permanents pour accompagner ses candidats.

PSC compte actuellement 450 salariés en CDI dans son portefeuille placés chez des clients et 25 salariés permanents pour un chiffre d'affaires de 14 millions d'euros en 2018 (10 agences en France). La dernière agence a ouvert ses portes le mois dernier à Pont-de-Chéruy, en Isère. 8 nouvelles ouvriront leurs portes d'ici à la fin de l'année.

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Commentaire 1
à écrit le 03/05/2019 à 18:12
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Bonsoir Votre concept est très intéressant Est ce ok avec un senior 60 ans?

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