Tout en affichant sa volonté de rester ancrée entre Saône et Rhône, la société de ventes aux enchères Aguttes va désormais organiser la quasi totalité de ses ventes à Paris.

"Cela permet de toucher une clientèle plus large, notamment des acheteurs du monde entier", justifie Hugues de Chabannes, directeur associé en charge du site des Brotteaux.

Il promet tout de même, quelques ventes cette année à Lyon, où il maintient son équipe de cinq à six personnes, comme l'activité d'expertise d'objets en mettant le cap sur "des biens de grande qualité".

Aguttes, qui compte une cinquantaine de collaborateurs et a franchi l'an dernier la barre de 50 millions d'euros d'adjudications, n'abandonnera donc pas pour autant la gare des Brotteaux. Joyaux du patrimoine lyonnais, le bâtiment, classé monument historique, a été racheté en 1989 par Jean-Claude Anaf qui l'a revendu, avec l'ensemble de son activité de ventes aux enchères, à Claude Aguttes en 2008.

Dix ans après, la gare des Brotteaux se prépare à d'autres destinées : dans la ligne de mire de ses propriétaires : les organisateurs d'événements festifs et culturels.

Offre événementielle et culturelle

Aguttes a en effet aujourd'hui l'intention de louer régulièrement son site lyonnais à des acteurs privés et institutionnels.

"Nous sommes énormément sollicités depuis des années par différentes personnes souhaitant louer la gare des Brotteaux pour y organiser des événements de diverses natures", retrace Hugues de Chabannes.

Après avoir investi ces derniers mois, plus d'un million d'euros dans des travaux de rénovation de cette salle emblématique de plus de 500 mètres carrés, la société de ventes aux enchères cède donc aux sirènes de l'événementiel. En parallèle, elle va aussi y développer une offre culturelle.

Le coup d'envoi de ce positionnement nouveau sera donné le 24 janvier prochain avec "Le tour du marché de l'art en 7 jours", soit une semaine d'exposition permanente et un cycle de conférences quotidiennes ouverts à tous.

 Il s'agit de susciter des vocations afin de tisser des partenariats avec des musées, des artistes et peut être d'autres acteurs culturels pour régulièrement laisser la salle des pas perdus de la gare des Brotteaux se transformer en espace d'exposition.