Comment Guy Mathiolon prépare l'avenir de Serfim

Quelques semaines après avoir annoncé officiellement que sa fille prendra la succession du groupe dans quelques années, le chef d'entreprise lance la construction d'un nouveau siège social sur son site de Vénissieux. Avec la volonté d'inscrire l'ETI dans la durée.
Le futur siège social de Serfim à Vénissieux
Le futur siège social de Serfim à Vénissieux (Crédits : DR)

Guy Mathiolon vient de dévoiler les plans de ce qui sera, à l'horizon 2020, le nouveau visage du site de Serfim à Vénissieux. Le groupe de travaux publics et des métiers de l'environnement investit 9 millions d'euros sur son site historique pour la construction de deux bâtiments.

Le premier abritera le nouveau siège de Serfim (actuellement dans des locaux anciens) et les bureaux de la filiale environnement; le second va accueillir les effectifs de la branche T.I.C spécialisée dans l'infrastructure télécom. Deux bâtiments qui vont prendre place juste à côté des locaux, inaugurés en 2016, de la société Serpollet, le vaisseau amiral du groupe spécialisée dans les travaux publics.

"Nous aurions pu construire un siège social au centre-ville de Lyon ou à la Confluence mais il est primordial, pour moi, que les équipes de direction et des fonctions supports restent sur le site de production. Cet investissement correspond aussi à la forte croissance de nos activités de dépollution/recyclage ainsi que de notre filiale spécialisée dans les T.I.C. Nous avons réfléchi ces bâtiments pour qu'ils répondent aux besoins des vingt prochaines années. Cela participe également à la logique de transmission du groupe que je viens d'engager. Je veux inscrire Serfim dans la durée", commente Guy Mathiolon, dont le bureau sera transformé en une crèche d'entreprise pour les enfants des collaborateurs.

Serfim va garder son indépendance

Pdg et principal actionnaire depuis 1987 de Serfim (334 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2017, 2 000 collaborateurs), Guy Mathiolon, 64 ans, vient d'annoncer que sa fille Alexandra (28 ans, diplômée de l'école des Mines de Saint-Etienne) va prendre, "dans cinq ans environ", la présidence du groupe composé d'une trentaine de sociétés (travaux publics, environnement, T.I.C, industrie, immobilier...).

Guy Mathiolon et sa fille Alexandra

Guy Mathiolon et sa fille, Alexandra

Une "vraie chance", pour Guy Mathiolon qui tenait à ce que le groupe garde son indépendance capitalistique quand il aura passé la main.

"Je tiens à ne pas faire l'année de trop. J'ai vu des dirigeants devenir aigris ou agacés. Je n'en suis vraiment pas là, mais je réfléchissais, depuis l'aube de mes 50 ans, à comment transmettre l'entreprise tout en gardant ce modèle d'ETI qui mélange capital familial et managérial. C'est donc un grand bonheur pour moi qu'Alexandra fasse le choix de prendre ma succession. Et il ne faut pas croire que, pour elle, c'est un cadeau. C'est un challenge ! Mais elle a toutes les qualités pour y arriver."

Le groupe se renforce en région parisienne

En attentant de se mettre en retrait, Guy Mathiolon poursuit la déclinaison d'un plan stratégique qui doit mener le groupe jusqu'en 2025. Les grands axes : "Continuer à faire ce que l'on sait faire", et poursuivre le développement en région parisienne et à l'international - Serfim projette notamment d'installer une usine de recyclage de plâtre à Dubaï.

Une volonté d'asseoir ses positions en région parisienne (qui représente 15% de l'activité du groupe) matérialisée par le rachat, l'an dernier, du groupe Bentin (173 salariés, 29 millions d'euros de chiffre d'affaires) basé à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis)

Lire aussi : Deux rachats pour le groupe Serfim

Fin août, Serfim a aussi été choisi par le tribunal de commerce d'Evry pour reprendre ISTPSE, une société de 46 salariés en difficultés après la perte d'un gros client, qui sera rattaché au pôle énergie.

"Le groupe connaît actuellement une phase de très forte croissance. Nous aurions les capacités financières pour réaliser d'autres opérations de croissance externe, mais il faut veiller aussi à ce que les équipes suivent. Je n'arrive jamais à m'y tenir mais j'ai promis de faire une pause, le temps d'intégrer les dernières acquisitions. "

Tous les voyants au vert

Alors qu'il table, cette année, sur une progression de l'activité de l'ordre de 10%, le dirigeant estime que tous les voyants sont aux verts chez Serfim : un endettement quasi-nul et un environnement très favorable "que ce soit en terme d'activité économique, de nouveaux marchés ou de potentiel d'innovations".

Pour être, justement, à l'affût d'innovations dans ses domaines d'action, Serfim vient d'abonder 300 000 euros au capital du réseau d'incubation et d'accélération 1kubator qui a réalisé cet été une levée de fonds de 4 millions d'euros.

"Cela va nous permettre d'être en veille sur les startups qui se développent puisque nous seront dans le comité de sélection d'1kubator. De plus, nous avons la possibilité de faire incuber un collaborateur du groupe Serfim qui aurait un projet à porter ", détaille Guy Mathiolon.

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