Obut entreprend un tournant écologique majeur

Le fabricant ligérien de boules de pétanques, Obut, lance la deuxième phase de son investissement destiné à sortir le chrome et le nickel de son process de fabrication au profit de l’inox. Une évolution majeure qui lui permet de réduire considérablement sa charge polluante.

La première ligne de production a été installée il y a un an, avec un brevet sur la technique de soudure laser. La seconde est en cours d'installation. Le leader mondial de la boule de pétanque (CA 2016 :18 millions d'euros ; 90 salariés ; RN : 800.000 euros), installé à Saint-Bonnet-le-Château dans la campagne ligérienne, vit une véritable mue technologique et écologique.

Désormais, plus aucune de ses deux millions de boules produites chaque année, ne contient de nickel ni de chrome. Elles sont toutes réalisées en acier inox ou en carbone. L'investissement est limité, moins de deux millions d'euros, mais l'évolution est majeure. Elle marque un tournant dans l'histoire de cette entreprise industrielle qui compte depuis l'arrivée de Romain, quatre générations de Souvignet à sa tête.

Développement durable

"Afin que nos boules ne rouillent pas, nous faisions jusqu'ici une finition avec du chrome et du nickel. Il s'agit d'une opération chimique qui nécessitait le respect d'un certain nombre de réglementations, la présence d'une station de traitement, et le contrôle de la  Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement, explique Pierre Souvignet. Désormais, nous brossons simplement l'inox".

Sans ces substances, Obut peut s'affranchir des normes contraignantes en la matière. "Nous avons transformé notre station de traitement des eaux en évapo-concentrateur. Cela nous permet de concentrer nos déchets de traitement organique. L'eau est réinjectée dans le système de production. Désormais, nous avons 0 rejet d'eau usée", se réjouit le dirigeant.

Gagner en productivité

Plus onéreuse, cette technique était jusqu'ici réservée aux boules de compétition. Si l'évolution semble plaire aux acheteurs des boules loisirs d'Obut avec une accélération progressive des ventes, la PME doit néanmoins faire des efforts de productivité pour maintenir son prix de vente.

"Nos boules loisirs sont concurrencées par des produits chinois. Si nous voulons rester dans la course, nous ne pouvons pas augmenter nos prix de plus de 3 ou 4 euros mais ce n'est pas suffisant pour compenser le coût de revient de ces nouvelles boules".

La PME familiale vient ainsi d'investir 350 000 euros dans une ligne d'emballage automatisée. En 2018, elle dépensera 800 000 euros pour une ligne de marquage automatique et une nouvelle ligne de production des boules de compétition.

Ces investissements doivent lui permettre de conserver son leadership mondial, une position qui lui avait valu les foudres de l'Autorité de la concurrence début 2017. Elle lui reprochait d'avoir "abusé de sa position dominante en imposant une politique tarifaire à certains de ses distributeurs entre 2009 et 2016".

L'entreprise avait alors demandé une négociation et accepté de payer une amende de 320 000 euros.

"Il y avait quelques maladresses mais nous ne sommes pas des voyous. L'Autorité nous est tombée dessus, comme si nous étions un grand groupe. J'ai préféré payer pour tourner la page et avancer", assure le dirigeant.

Depuis, Obut a revu son organisation interne en appliquant les mêmes conditions tarifaires à tous ses revendeurs. (200 magasins spécialisés ; 2 000 points de vente en grande distribution). De quoi poursuivre la partie.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.