Quand le covoiturage se pose en alternative au transport collectif

L'opérateur de transport de voyageurs Car Postal France souhaite rapidement pouvoir proposer des services alliant bus et covoiturage. La formule semble avoir un avenir dans les territoires peu peuplés où les collectivités peinent à financer des services de bus fréquents.

Fin septembre, Car Postal France dont le siège est à Saint Priest (Rhône) proposera un service de covoiturage sur le trajet Salon-de-Provence Sénas. Ce nouveau service sera couplé au service de bus que ce spécialiste du transport assure depuis plusieurs années. "Sur les territoires densément peuplés, nous avons des services de bus très fréquents, mais il n'est pas possible d'assurer une offre aussi importante sur des zones péri-urbaines, c'est pourquoi le covoiturage nous semble être une alternative adaptée", explique Patricia Divan, directrice marketing et commercial de Car Postal France.

Un meilleur service à moindre coût

En optant pour ce nouveau type de service, Car Postal France qui gère en délégation de service public 8 réseaux urbains, les 7 lignes de bus express de l'Isère et plusieurs lignes interurbaines, notamment en Isère et dans la Loire, espère avoir trouver la solution pour renforcer son offre de service à moindre coût.

"Sur les grands territoires peu peuplés, rapporté au nombre de voyageurs, le transport en bus représente un coût important de plus en plus difficile à assumer pour les collectivités. Nous pensons donc intégrer l'offre de covoiturage dans nos réponses aux appels d'offres des collectivités", anticipe Patricia Divan.

Un paradoxe pour cet opérateur de transport qui dispose d'une flotte uniquement composée de véhicules de transport collectif.

"Notre rôle est aussi de trouver des solutions innovantes pour garantir la continuité du service à un coût acceptable pour la collectivité, estime la directrice marketing de Car Postal France. Il n'est pas question, en revanche, de renoncer au transport de masse dans les agglomérations de taille intermédiaire comme Villefranche-sur-Saône ou Bourg-en-Bresse par exemple", ajoute t-elle.

Pour les collectivités comme pour l'opérateur, la démarche permet aussi d'ancrer les services de transport public dans une logique de développement durable en limitant le nombre de bus sur les routes.

Un service sous traité

Ainsi, le service de covoiturage viendrait en relais des services de bus. Pour l'organiser, Car Postal France a choisi de faire appel à Ecov, une start up qui conçoit des stations de covoiturage connectées. « Pour que ce service soit lisible, les stations de covoiturage seront les même que les stations de bus. Les abonnés aux services de bus auront accès gratuitement au covoiturage, les autres paieront le prix d'un ticket de bus. Quant aux covoitureurs ils seront rémunérés par Ecov », détaille Patricia Divan. Si cette expérimentation s'avère concluante, Car Postal France en accord avec les collectivités pour le compte desquelles elle opère les services de bus, généralisera cette offre sur plusieurs lignes régionales. « En marge des lignes implantées sur des territoires peu peuplés, on ne s'interdit pas d'étudier un service de covoiturage en doublement d'un service de bus sur des lignes plus fréquentées. On peut par exemple imaginer du covoiturage sur la nationale 6 entre Bourgoin- Jallieu et Lyon, alors que la ligne express emprunte l'autoroute. Le covoiturage doit être construit en complémentarité de l'offre de bus pour nous permettre d'amener de la souplesse dans l'offre de transport», analyse Patricia Divan. Le test conduit en Provence s'achèvera en décembre, Car Postal France se donne donc encore plusieurs mois avant de généraliser (ou pas) le covoiturage.

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