Travaux Publics : le bonheur est dans l'indépendance

Socavit SAS, holding têtière de Petavit, a investi 1,6 million d'euros dans son nouveau siège à Rilleux-la-Pape, dans le Rhône. Il a également injecté 2 millions d'euros dans Sacfl, son autre filiale basée dans l'Ain. Ces deux entités appartenaient au groupe Spie Batignolles, jusqu'à fin 2012.

Petavit qui a inauguré vendredi dernier son nouveau siège à Rillieux-la-Pape, dans la banlieue lyonnaise est sorti en 2013 du giron du groupe Spie Batignolles, travaux publics. Il en va de même pour Socafl, à Pont-de-Veyle dans l'Ain, autre entité, elle aussi, acquise par Socavit SAS.

Cette holding indépendante de reprise a été constituée par quatre anciens cadres de la branche canalisation de Spie Batignolles. Ensemble ils contrôlent 65 % du capital de Socavit. Le solde de 35 % est détenu par le FRI (fonds régional d'investissement de Rhône-Alpes), Crédit Agricole région investissement (Carvest) et Rhône-Alpes PME (Caisse d'Epargne et Siparex) ayant apporté chacun 300 000 euros.

"La présence de ces fonds est pour nous une grande richesse. Ils nous obligent à des suivis comptables et nous conseillent dans notre stratégie", reconnaît Bruno Moine, président de Socavit.

 Plus de 10 % de contrats en alternance

La priorité est donnée aux investissements. En conséquence aucun dividende n'a été versé aux actionnaires depuis 2013 et pendant deux ans encore. Moyennant quoi, selon le dirigeant "1,8 million d'euros" ont été déjà investis chez Petavit (spécialisée dans les canalisations enterrées) et "2 millions" chez Socafl, entreprise de terrassement.

Le nouveau site de Petavit à Rillieux-la-Pape, qui s'étend sur 3 000 mètres carrés, a coûté "1,6 million". Il est notamment équipé d'un atelier de chaudronnerie de trois personnes assurant en interne les modifications des tuyaux de canalisation en inox. L'entreprise forte de 120 salariés dit compter plus de 10 % de contrats en alternance.

Percée dans l'hydraulique de montagne

Petavit qui travaille à 90 % pour des clients publics (collectivités locales) de Bourgogne et Rhône-Alpes a connu, comme les autres acteurs de ce métier, un exercice difficile en 2015 : mise en place des nouveaux exécutifs municipaux, baisse des dotations de l'Etat, transformation des deux communautés urbaines de Lyon et Grenoble en métropoles.

Dès 2016, Bruno Moine annonce un retour à la croissance (18 millions d'euros de chiffre d'affaires contre 17 millions en 2015) et un léger bénéfice (80 000 euros). La société revient de loin car en 2012 elle était lourdement déficitaire. Quelles sont les activités qui ont contribué à son redressement ?

"Les syndicats intercommunaux continuent d'investir dans les réseaux d'eau. Par ailleurs, nous avons fait une belle percée dans l'hydraulique de montagne en réalisant les conduites forcées pour alimenter des micro-centrales", note le président.

Petavit a participé à trois opérations, pour le compte de particuliers ou de petites sociétés, en Savoie : Bonneville, Aime et Saint-Paul-sur Isère. Et à ce stade, deux projets au moins se profilent pour 2017.

Indépendance par rapport aux majors

La société Sacfl, elle, s'est dotée, avec deux autres PME de l'Ain, d'une centrale d'enrobage à Certine, à côté de Bourg-en-Bresse. Un équipement d'un coût de 1,6 million, opérationnel depuis mai dernier : "Il nous donne une indépendance sur le marché des enrobés par rapport aux majors de la profession du secteur", indique Bruno Moine. Sacfl, emploie 95 personnes pour 11 millions d'euros de recettes réparties à 50/50 entre le public et le privé.

D'autres sociétés pourraient rejoindre le petit groupe :

"Nous avons des discussions en cours dans des métiers périphériques. Des sociétés un peu plus petites que Petavit et Sacfl", glisse le dirigeant. Une des acquisitions pourrait être finalisée dans le courant du premier semestre 2017.

Et le financement sera alors assuré pour une partie sur fonds propres et pour l'autre par recours à l'emprunt.

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