Bien-être au travail : l'indice se dégrade

Pour la sixième année, le groupe Apicil et Mozart consulting ont publié l'IBET, l'indice du bien-être au travail. Calculé à partir de données publiques, il permet de comprendre quelle est la performance sociale des entreprises françaises. En 2016, cet indice a perdu trois points par rapport à l'année précédente. Une baisse essentiellement visible dans le secteur des services.
L'IBET permet de calculer le bien-être au travail. (image d'illustration)

Un indice pour mesurer le bien-être des salariés au travail. C'est l'initiative lancée par le groupe Apicil et Mozart consulting en 2010. Pour l'édition 2016, l'IBET - indice de bien-être au travail - atteint 0,75 soit une baisse de trois points par rapport à l'an passé.

Un chiffre qui a priori ne signifie pas grand-chose. Mais quand on le traduit en termes économiques, le constat est plus limpide : le désengagement socio-organisationnelle des salariés du privé représente 12 600 euros par salarié et par an. Soit "une perte de compétitivité sociale nationale de 230 milliards d'euros en coûts directs et indirects, ce qui équivaut à 11,5 % du PIB", indique le groupe français de protection sociale.

Données publiques

En d'autres termes, le bien-être au travail des salariés du privé en France se dégrade, ce qui impacte la santé économique des entreprises du territoire. Pour calculer cet indice, Mozart consulting et le groupe Apicil prennent en compte trois composantes, comme le souligne le directeur général adjoint en charge du développement chez Apicil, Thomas Perrin :

"Nous examinons la non-disponibilité du salarié, mais aussi son désengagement car ils peuvent parfois êtres démotivés car ils ne comprennent pas le sens de leur travail, ainsi que les sorties forcées de la part des employeurs. Nous regardons le nombre de sorties en périodes d'essai par exemple, ou le taux de rupture conventionnelle, la quantité des arrêts maladies...".

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Une étude qui ne se base pas sur un échantillon mais sur des données publiques, disponibles sur les sites de la caisse nationale de l'assurance maladie par exemple. Les résultats de l'année 2016 se basent sur les statistiques de 2014.

Le secteur des services plus impacté

L'IBET apparaît ainsi comme un outil de pilotage de la performance sociale. Plus il est proche du chiffre 1, plus il signifie l'existence d'un bien-être au travail. Or, en 2016, cet indice économique s'est fortement dégradé dans tous les secteurs d'activité. Mais plus particulièrement dans le secteur des services dont la note atteint 0,73. A titre de comparaison, il est de 0,86 dans le secteur de l'industrie. Alors comment expliquer ces 13 points d'écart ?

"Le secteur des services rencontre une crise au niveau de la transformation des métiers, explique Thomas Perrin. La digitalisation l'impacte violemment." Ce qui crée des incertitudes chez les salariées, et peut donc avoir une influence sur l'indice de bien-être.

Grandes entreprises vs TPE/PME

Si l'effet sectoriel est important, une différence est également à noter entre les grandes entreprises et les TPE/PME.

"La certitude sur la pérennité des emplois n'est pas la même", explique Thomas Perrin. Dans une petite entreprise, il suffit qu'un contrat s'arrête pour tout remettre en question. Par ailleurs, dans les grandes entreprises, il existe un service des relations humaines, l'accompagnement est donc plus important."

Mais si les artisans connaissent moins ces problématiques, "les relations humaines sont plus proches". D'ailleurs, même si l'IBET des grandes entreprises reste meilleur, il se dégrade plus rapidement que celui des plus petites infrastructures.

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En mettant en relation bien-être au travail et compétitivité, l'objectif de cet indice est avant tout un outil pédagogique de compréhension à destination des employeurs. "Un tel discours est plus parlant pour les chefs d'entreprise", raconte ainsi Thomas Perrin.

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