« J'ai été sacrifiée pour sauver l'image d'Ikea »

Claire Héry, ancienne DRH du groupe en France et codirectrice du magasin de Franconville s'attend à être licenciée. Elle revient sur les faits qui lui sont reprochés.

A la lecture de la chronologie des faits qui se sont enchaînés entre 2010 et 2012, on pourrait penser que la direction générale et la direction du magasin de Franconville que vous représentez se sont acharnées contre Adel Amara. Qu'en est-il ?

 

Le dispositif mis en place pour licencier Adel Amara visait à sanctionner un comportement. Il agissait en exerçant une pression considérable. Je ne considère pas que son comportement ait pu être induit par un acharnement éventuel de la direction. Au contraire, nous avons agi pour faire cesser son comportement. A Franconville, Adel Amara voulait ma tête. Il avait dit "je serai le Wikileaks d'Ikea".


Ikea vous licencie car vos supérieurs vous reprochent d'avoir connu, utilisé et même promu la surveillance illégale de collaborateurs, clients et prestataires…

 

C'est totalement infondé. Je le conteste formellement. Aucune preuve ne peut être apportée, car jamais je n'aurais autorisé ces pratiques. Je n'ai fait que mon travail. Je n'étais pas au courant de l'infiltration, ni d'aucune pratique d'espionnage.


On vous reproche aussi d'avoir licencié une personne malade, Virginie Paulin…

 

Cela aussi, je le conteste. Ma direction générale (Jean-Louis Baillot, NDLR) avait la conviction que cette femme trompait Ikea et la sécurité sociale en partant au Maroc, pendant ses arrêts maladie. J'avais toute confiance en mon supérieur, et j'ai opéré un licenciement légal à l'issue de douze mois d'absence. Son remplacement était devenu absolument nécessaire dans le contexte de développement qui était celui de l'entreprise.


Avez-vous cherché à obtenir des preuves matérielles de cette escroquerie ?

 

Non, car j'avais un motif légal : les douze mois consécutifs d'absence.


Ikea vous reproche d'avoir sali l'image de l'entreprise, d'avoir manqué de loyauté…

 

C'est ce qui me fait le plus mal. Je suis fière d'avoir travaillé dans cette entreprise, fière de ce que j'y ai accompli. En revanche, je considère que ceux qui se sont occupé de la gestion médiatique de "l'affaire" d'espionnage ne se sont pas comporté selon les valeurs revendiquées par l'entreprise. Ils m'ont sacrifié pour sauver l'image d'Ikea, et pénalisent grandement mon avenir professionnel.

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