Enise  : l'aveu d'impuissance du directeur Roland Fortunier

Le directeur de l'Ecole nationale d'ingénieurs de Saint-Etienne quittera son poste au 1er septembre. Il explique ne pas se sentir suivi par une partie du corps enseignant dans la mise en œuvre d'une réforme pédagogique exigée par la Commission des titres d'ingénieurs.
L'Enise forme en permanence près de 1 000 étudiants.

"Ce n'est pas de gaieté de cœur que je quitte la direction de l'Enise." Nommé fin 2010 à la tête de l'Ecole nationale d'ingénieurs de Saint-Etienne (Enise), Roland Fortunier a annoncé sa démission le 10 mars dernier, à mi-chemin de son deuxième mandat. Il restera en fonction jusqu'au 1er septembre, date de la nomination officielle de son successeur par le ministère de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.

"Ma décision est motivée par un constat d'impuissance sur les réformes que l'école doit entreprendre pour la formation d'ingénieurs", explique Roland Fortunier. Le directeur explique ne pas se sentir suivi par une partie du corps enseignant de l'établissement. Or il a besoin de l'adhésion générale pour mettre en œuvre une réforme pédagogique exigée par la Commission des titres d'ingénieurs (CTI). D'ici à la rentrée 2018, l'Enise doit en effet accroître le nombre d'heures de cours dispensées dans le cycle ingénieur et y intégrer des enseignements scientifiques complémentaires.

Prise de conscience

Roland Fortunier voit dans sa démission un geste symbolique destiné à opérer un électrochoc. "J'ai fait cela pour inciter les enseignants à travailler collectivement, explique-t-il. J'espère que mon départ sera l'occasion d'une prise de conscience." En 2012, le conseil des études de l'établissement avait déjà retoqué une première proposition de réforme pédagogique émanant du directeur. Il s'agissait alors de basculer un stage de troisième année en deuxième année afin de respecter les critères académiques de la CTI.

Lire aussi : "L'Ecole des mines de Saint-Etienne veut accompagner 250 entreprises"

A son arrivée au 1er septembre prochain, le successeur de Roland Fortunier ne disposera que de trois mois pour s'approprier le dossier de la réforme pédagogique avant l'audit de la CTI prévu pour la fin de l'année. Un contexte délicat mais qui ne devrait pas pour autant, selon Roland Fortunier, obérer l'avenir de l'Enise. Ingénieur civil des mines de formation et docteur en sciences des matériaux, l'actuel directeur entend, pour sa part, redevenir enseignant-chercheur, à l'Enise ou dans un autre établissement.

Moyens supplémentaires

Depuis 2011, Roland Fortunier a obtenu du ministère de tutelle 12 % de moyens financiers supplémentaires avec 13 postes de fonctionnaires supplémentaires et une augmentation de 220 000 euros de la dotation de fonctionnement. Le plan stratégique validé pour la période 2016-2020 vise à faire de l'Enise une école de spécialité de Centrale Lyon - à laquelle elle est associée depuis 2015 - dans le génie mécanique, le génie civil et le génie sensoriel.

Membre de la Comue "université de Lyon" et partenaire fondateur du projet IDEX récemment labellisée, l'Enise forme aujourd'hui près de 1 000 étudiants, contre 800 en 2010. Elle emploie 118 agents et 60 contractuels.

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Commentaire 1
à écrit le 18/03/2017 à 20:27
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Bonjour, Juste une remarque sur le contenu de votre article concernant la réforme proposée en 2012 : il est beaucoup trop réducteur de dire qu'il ne s'agissait que d'un simple "basculement d'un stage de 3e année en 2e année".. Sa durée était réduit...

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