L’INSA de Lyon peut-il s’en sortir ?

Par Denis Lafay  |   |  255  mots
©Laurent Cerino/Acteurs de l'économie
Les établissements publics d'enseignement supérieur sont immortels. Ce postulat, l'INSA de Lyon, fut prêt de le faire voler en éclats. C'était en 2011, à deux doigts de la cessation de paiement. Depuis, la nouvelle direction a su restaurer les comptes au prix d'une politique d'austérité. Enquête sur une malheureuse descente aux enfers.

Plusieurs exercices successifs négatifs justifiant une mise sous tutelle du Rectorat. Un fonds de roulement négatif de 4,3 millions d'euros. Une trésorerie exsangue, confinant à la semaine l'horizon des règlements. Parmi ces derniers, celui des retraites complémentaires « oublié » dans les projections budgétaires. Des factures fournisseurs non honorées, et notamment un trimestre de loyer auprès du Crous pour un montant d'1 million d'euros. Un trou de 3 millions d'euros dans le budget 2011 hypothéquant le traitement des salaires - en 2008, le déficit budgétaire atteignait même 8,4 millions d'euros.

Le spectre de la cessation de paiement

Des soupçons d'écriture de budgets « insincères », de dissimulation de pertes, de sureprésentation de recettes et de fautes lourdes de gestion. Des menaces concrètes de dépôt de plainte contre l'ancien directeur et l'ex-agent comptable, finalement enterrées afin d'étouffer le scandale et de le circonscrire au discret et solidaire cénacle des professionnels de l'enseignement supérieur. L'aide bienveillante du Ministère de tutelle, de la Préfecture et du Rectorat pour échapper à la cessation de paiement, bénéficier de dotations en avance, et être autorisé à établir un budget cette fois « officiellement » non sincère. Qui donc pourrait imaginer que ce mortifère tableau dépeint la situation d'une enseigne publique aussi prestigieuse que l'INSA de Lyon ?

Elle est pourtant dans ces limbes lorsque le 15 juin 2011...

A lire dans le magazine Acteurs de l'économie, nouvelle formule, en kiosque le 24 avril.

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