Entreprises, sectes et mondialisation dans un même panier ?

Avec les secteurs de la santé et de l'enseignement, l'entreprise est l'un des points de contact et d'éclosion privilégiés des sectes.

Ce constat, Paul Ariès le corrèle aux effets dévastateurs d'une mondialisation abrutie, ruinée par une insuffisante régulation et des règles de fonctionnement anarchiques. En 1993, les Etats-Unis ont obtenu l'éradication du Centre des Nations Unies sur les Sociétés Transversales (UNCTNC). « Cette délégation onusienne avait pour mission de surveiller les transnationales. Elle était l'ultime rempart ». « Les dérives managériales sectaires reproduisent celles de la mondialisation ». Une mondialisation synonyme de régression. Régression sociale: flexibilité, précarité, accroissement de la pauvreté et des inégalités, développement du travail des enfants. Régression politique : crises du militantisme et de la citoyenneté, disparition des grands idéaux, crise de l'Etat-nation détrôné par les entreprises transnationales - « que pèse le Sénégal à côté d'IBM »? -. Régression culturelle : culte de l'infantilisation et de l'uniformisation - « Mac Do en est l'exemple parfait » -. Enfin, régression psychique : « désormais l'enfant est sous l'emprise du marché. Avant, ses repères étaient religieux, scolaires, familiaux. Aujourd'hui, les enfants s'identifient aux marques. On est un enfant Benetton ou Adidas ». Des jeunes tellement prisonniers de ces produits qu'ils ressentent comme une violence et un viol de l'intimité le vol de leurs baskets Reebook ou l'injonction d'ôter leur casquette Nike. Ainsi, apparaissent une fidélisation et une identification aux marques tellement prononcées qu'elles altèrent l'autonomie et provoquent un état de dépendance et une servitude. « N'est-ce pas emblématique des sectes ? ». Exposée aux enjeux de délocalisation et assoiffée de « globalisation et de rationalisation », l'entreprise est engagée dans un processus irréversible de « déculturation » et de standardisation qui dénient la différence. Les fameux ERP ou systèmes d'information universels qui font la richesse de SAP ou de Oracle, n'ont pas d'autre fin : uniformiser. Autre exemple remarquable, Mac Donald's, qui déploie sur tous les continents des restaurants, des plats, des fonctionnements uniques, imperméables aux singularités alimentaires et culturelles des pays. Or, la culture, c'est « des blocages, des limites, des contraintes essentiels » qui différencient et ouvrent à la différence.

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