Nano-satellite : ThingSat, cet instrument grenoblois qui veut repousser les limites de l'IoT

Ce jeudi, un nano-satellite a décollé de Floride avec à son bord une technologie grenobloise. Développé par Centre Spatial Universitaire de Grenoble, ThingSat est un instrument de la taille d'une carte permettant de communiquer, à faible consommation énergétique, avec des objets isolés ou difficiles d'accès, sur Terre. Un projet qui vise à repousser les limites de l'Internet of Things (Iot).
L'instrument grenoblois ThingSat a la taille d'une carte d'une dizaine de centimètres. Il vient d'embarquer, aux côtés d'autres instruments, à bord du nano-satellite Stork, développé par la société polonaise SatRevolution. Objectif : l'arbitre terrestre afin de gérer différemment des flux d'Internet of Things (IoT).
L'instrument grenoblois ThingSat a la taille d'une carte d'une dizaine de centimètres. Il vient d'embarquer, aux côtés d'autres instruments, à bord du nano-satellite Stork, développé par la société polonaise SatRevolution. Objectif : l'arbitre terrestre afin de gérer différemment des flux d'Internet of Things (IoT). (Crédits : DR SatRevolution)

Ce jeudi, un nano-satellite a décollé de Cap Canaveral, en Floride, avec à son bord une technologie grenobloise : l'instrument ThingSat, développé par le Centre Spatial Universitaire de Grenoble (CSUG). "ThingSat vise à communiquer et transmettre des informations à un objet isolés", explique Jean-Louis Monin, directeur du CSUG.

ThingSat, a la taille d'une carte d'une dizaine de centimètres. C'est ce qu'on appelle une charge utile. Il embarque, avec d'autres instruments, à bord le nano-satellite Stork, développé par la société polonaise SatRevolution. Le lancement a été fait ce jeudi, à Cap Canaveral, en Floride, par SpaceX. "Très souvent dans le spatial, le projet est international", commente Jean-Louis Morin.

Le nano-satellite a décollé pour être placé en orbite à 500 kilomètres de la Terre. Il devrait rester environ un an dans l'espace.

Un projet qui s'inscrit dans le vaste domaine de l'Internet of Things (Iot), ThingSat peut par exemple communiquer avec des objets connectés situés à des endroits où il y a peu de communication (forêt, déserts, pôles Sud et Nord, océans...). "Pour de nombreux cas d'usages tels que la surveillance du climat et des espaces sensibles, la prévention des risques naturels ou pour les entreprises ayant des flottes d'objets très dispersées", précise le CSUG.

Ce travail a aussi été mené avec une vingtaine d'étudiants de l'UGA et de Grenoble INP-UGA qui ont travaillé près de 8.700 heures entre 2020 et 2022. Des industriels, des chercheurs et des mécènes ont également contribué à aboutissement de ce projet.

Ce travail relève aussi d'un aspect communautaire car le logiciel utilisé pour faire fonctionner cette carte est en open source, tandis qu'une communauté de passionnés pourra aussi "écouter" le satellite.

Un faible coût énergétique

ThingSat n'a pas de vocation commerciale pour l'instant, "c'est plutôt un projet qui s'inscrit dans l'innovation et la démonstration", selon Jean Louis-Monin.

ThingSat utilise un protocole de télécommunication radio appelé LoRa, créé à Grenoble par Cycleo, depuis racheté par Semtech. Une technologie qui consomme peu. Car c'est aussi l'un des objectifs de cette mission : communiquer avec ces objets isolés à moindre coût énergétique. "Il s'agit d'un enjeu devenu très important", souligne Jean-Louis Monin.

"C'est la même puissance qu'une télécommande de voiture en énergie, mais avec une portée qui conduit beaucoup plus loin", schématise Didier Donsez, project investigator de la mission et professeur en sciences informatiques à l'Université de Grenoble.

Ainsi "plus on travaille à réduire le budget dédié aux communications, plus on peut miniaturiser le satellite, et donc réduire sa consommation d'énergie, sa surface solaire et aussi ses coûts", détaille Didier Donsez.  Le signal nécessite ainsi peu de puissance pour être émis et reçu, tout en étant stable et utilisable.

ThingSat pourra aussi charger des messages des objets et les délivrer plus tard ou encore synchroniser des horloges. D'autres technologies peuvent faire e que fait le LoRa, mais elles sont parfois plus coûteuses, ou moins sûres en matière de cybersécurité

"Dans le modèle actuel, le newspace comme on l'appelle, on essaie d'aller dans l'espace pour moins cher", affirme le directeur du CSUG. Cela se joue, par exemple, en mettant plusieurs projet sur un même satellite ou en réutilisant les fusées, comme le fait SpaceX.

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