Nosopharm lève 2,4 M€ pour son antibiotique innovant

Nosopharm annonce une levée de fonds de 2,4 millions d'euros souscrite, pour l'essentiel, par trois nouveaux entrants, trois fonds de capital risque. La biotech d'origine nîmoise, et qui a installé son siège à Lyon, a découvert une nouvelle molécule pour traiter les pathogènes hospitaliers multi-résistants.

La biotech Nosopharm SAS a finalisé une augmentation de capital de 2,4 millions d'euros en accueillant trois fonds, Auriga Partners, Kreaxi et Alto Invest. Ensemble ils ont misé 2,2 millions tandis que les actionnaires historiques ont apporté 200 000 euros.

Cette somme permettra de financer les études pré-cliniques sur des rats de son antibiotique, dit de nouvelle génération, traitant les infections provoquées par les pathogènes hospitaliers multi-résistants. La molécule (Noso-95179) est extraite d'une bactérie présente dans les petits vers de terre. Statistiques à l'appui, ces agents infectieux multi-résistants sont responsables de 380 000 infections et 25 000 décès chaque année, en Europe.

Modèle économique

 "C'est un nouvelle structure chimique dont le mode d'action est différent des autres antibiotiques", décrypte Phillipe Villain-Guillot, président de Nosopharm. "Nous contournons tous les modes de résistance. Et nous réarmons ainsi l'arsenal thérapeutique des médecins à l'hôpital."  Différents tests in-vivo ont déjà été réalisés sur les rongeurs. Ils seront complétés par des essais réglementaires pour obtenir l'autorisation de démarrer les études cliniques chez l'homme aux alentours de la mi-2019. Ces essais de phase 1, nécessiteront un nouvel appel de cash, autour de 2,6 millions environ. Cette fois, l'entreprise visera "des fonds à l'étranger".

Une fois franchie la phase 1, "nous licencierons notre portefeuille à un laboratoire qui poursuivra le développement", indique le Philippe Villain-Guillot, docteur en chimie médicinale.

La classe d'antibiotique concernée est protégée par trois familles de brevets. Et la molécule spécifique, la plus avancée, fera l'objet d'un dépôt pays par pays.

Anti-fongiques

En parallèle, Nosopharm entend relancer son programme relatif aux antifongiques (contre les champignons), toujours en milieu hospitalier. La biotech a été créée début 2009 à Nîmes où son équipe de R&D (six personnes) reste localisée dans le parc scientifique Georges Besse. Elle s'appuie depuis le début de ses travaux sur une collaboration avec l'INRA (Institut de recherche agronomique). Son siège lui a été transféré à Lyon.

"La métropole est une place forte des maladies infectieuses. Et il sera plus facile de recruter un directeur médical et d'autres cadres seniors en 2018", argumente Philippe Villain-Guillot.

Pour l'heure il se trouve seul à Lyon tandis que Maxime Gualteri, co-fondateur et docteur en microbologie est à Nîmes.

Subventions publiques

Antérieurement à cette dernière augmentation de capital, Nosopharm a collecté 2 millions d'euros auprès de business angels et a reçu 1,9 million d'euros de subventions de l'IMI (dispositif européen), Feder (fonds européen),  DGA (ministère de la défense), bpifrance et la région Languedoc-Roussillon (aujourd'hui Occitanie).

Le capital se répartit à peu près par tiers entre les créateurs, les business angels et les fonds.

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